Prix de Lausanne 2015 – La finale
Le Prix de Lausanne s’est terminé le samedi 7 février. Voici les résultats de la finale.
Lauréat du Prix de Lausanne 2015 : Harrison Lee – Australie, The McDonald College of Performing Arts
Harrison Lee a montré une superbe technique dans sa variation du Lac des Cygnes, une danse musicale tout en fluidité, même si la crispation pouvait parfois se voir sur son visage. Sa variation contemporaine était très réussi, avec de la personnalité.
2e bourse : Jisoo Park – Corée du Sud, Seoul Art High School
Jisoo Park a peut-être réussi la plus belle variation classique féminine du concours, avec une Gamzatti d’une grande classe. Cette danseuse a déjà une belle présence et de la maturité. Sans démériter, elle n’était pas la plus marquante dans la variation contemporaine (qui, comme pour les sélections, n’a pas forcément été déterminante).
3e bourse : Mitsuru Ito – Japon, Escola de Dança do Conservatório Nacional Lisbon
La variation de Mitsuru Ito de Siegfried était superbe, d’une grande maturité et avec de l’ampleur. Son passage contemporain était aussi réussi, avec une énergie qui montait savamment en puissance. Il aurait aussi pu prétendre à la première place.
4e bourse et Prix de l’interprétation contemporaine : Miguel Pinheiro – Portugal, Escola de Dança do Conservatório Nacional Lisbon
Encore un élève du Conservatório Nacional Lisbon, grand pourvoyeur de médaille à Lausanne. Miguel Pinheiro a dansé une variation de Désiré très propre, mais il semblait un peu raide. Son superbe manège final a fait son petit effet. Sa variation contemporaine avait ce qu’il fallait de sobriété, sans en faire trop, plutôt réussie (même si j’aurais personnellement donné le Prix de l’interprétation contemporaine à Jarod Curley ou Julian MacKay).
5e bourse : Rina Kanehara – Japon, Académie Princesse de Monte-Carlo
Rina Kanehara a dansé une très jolie Giselle, pleine de charme, fine et musicale. Un petit raté dans les pirouettes a été rattrapé par des ballonnés impeccables et un très beau manège final. La danseuse avait aussi une belle gestuelle dans le contemporain, même si elle a eu plus de mal à y imprimer sa personnalité. Une médaille de plus pour l’Académie Princesse de Monte-Carlo.
6e bourse : Julian MacKay – États-Unis, Bolshoi Ballet Academy
Julian MacKay, le danseur américain du Bolchoï était un petit coup de coeur, et aurait pu avoir sans rougir une place plus élevée. Sa variation d’Albrecht était bondissant, engagée, avec ce qu’il faut de romantisme. Il a su aussi mettre de la personnalité et de l’humour dans sa variation contemporaine, ce qui était loin d’être le cas pour tout le monde.
Prix du public et Prix de la meilleure Suisse : Lou Spichtig – Suisse, Tanz Akademie Zürich
Révélation là encore avec cette jeune danseuse suisse pleine de talents. Lou Spichtig a montré beaucoup de style et de finesse dans sa variation de La Belle au bois dormant. Ce n’était pas qu’une question de technique, mais aussi de petits détails, de travail dans le haut du corps, de présence… Le Sacre du Printemps n’était pas le choix le plus facile pour de la danse contemporaine. Sans arriver à totalement s’y imprégner, Lou Spichtig s’en est sortie très honorablement.
Ces résultats sont sans surprise au vu des prestations de la finale, tous ceux et celles qui se sont vraiment démarqués ont reçu une bourse. J’aurais aussi cité personnellement Bret Coppa à l’enthousiasme contaminant, même s’il a eu des erreurs techniques. Le niveau était en tout cas relevé, et les résultats n’ont pas forcément été faciles à départager. Bravo en tout cas à tous les participants et participantes du Prix de Lausanne 2015 !
Aventure
J’ai beaucoup aimé Harrison Lee, je suis bien contente. J’avais aussi remarqué l’américain, la coréenne et la japonaise (surtout la japonaise !).
Par contre je suis déçue que Lou Spichtig ne soit pas lauréate, c’était mon coup de coeur de cette année ! La variation classique m’a énormément plu.
Mais globalement je n’ai pas trouvé la finale transcendante cette année, j’avais pris plus de plaisir les années précédentes (surtout il y a deux ans). Et la musique du sirtaki, ce n’est plus possible maintenant !!
Andy
beaucoup de regrets pour Julian McKay pour le prix d’interprétation contemporaine, qui a su tirer son parti des remarques faites lors de son passage de la veille. Idem pour Lou Spichtig que j’ai beaucoup aimé. Deux jeunes danseurs qui font passer une émotion. Bravo à Harrison Lee, qui malgré un trac palpable, a sorti une très belle variation classique.
D’accord avec Aventure, a Solo for Diego, c’est beau, mais, changer un peu, ferait du bien. J’ai aimé Desde Othello et la choré de Louise Deleur pour les filles.
taboga
bonjour
je me suis pas mal ennuyé dans ce concours le niveau des eleves par rapport a la technique demandée pour les variations n’est pas encore sur a par une ou deux . Apres ce que je retiens dans ces concours est comment est enseigné la danse academique. je vois encore lors du releve fouette en atttitude des passages en dedans pour toutes et tous …et surtout des piquets arabesques la jambe de terre dans talon en dehors ou moins un peu ce qui provoque un piquet arabesque qui reste en arriere idem pour la candidate qui a fait un developpé 2nd …en fait je n’ai pas vu de progres par rapport aux autres années…..il manque de relaché dans les variations …c’est un peu crispé…eet c’est dommage pour ces talents..
Pascale M.
J’ai été surprise par le très faible nombre d’Européens dans la finale : Australiens, Américains, Japonais et Coréens étaient largement majoritaires. Les Français, Allemands, Italiens… boudent-ils le Prix ? Ou n’ont-ils pas le niveau ? Je ne comprends pas non plus très bien pourquoi les variations sont toujours les mêmes : c’est la 2ème année que je suis la finale sur internet et j’ai une overdose de « Solo for Diego » !
Amélie Bertrand
@ Aventure et Andy : Je crois que nous sommes tous et toutes d’accord sur l’urgence de changer les variations contemporaines ;).
@ Taboga : Ce sont aussi encore des élèves, qui ne maîtrisent pas forcément leur trac. Plus que les failles techniques, c’est un manque de style chez certain-e-s qui m’a le plus ennuyée.
@ Pascale : Je dirai surtout que les Asiatiques sont incroyablement bien préparées ! Et qu’habitant loin de l’Europe où se trouvent la majorité des compagnies classiques, venir à Lausanne est un enjeu capitale, peut-être moins que pour un-e candidat-e européen-ne. Pour ce qui est des Américain-e-s et Australien-ne-s, cela fait longtemps qu’ils n’avaient pas été aussi nombreux, ces nationalités n’étaient plus forcément des habitués du Prix.
DELATTRE CATHERINE
Effectivement nos 2 français n’ont pas remporté de prix mais ce n’est pas pour autant qu’ils n’étaient pas méritants. Tout particulièrement le jeune Pierre Karbowiak qui nous a offert la plus belle interprétation contemporaine de Goyo Montero.
J’avais des frissons en le voyant danser. Quelles jolie présence et technique sur scène. Il était magnifique. A revoir sur arteconcert si vous pouvez. Je lui conseille de poursuivre sa voie dans le contemporain où il excelle. Je n’ai aucun doute sur son avenir professionnel, c’est un futur grand danseur, retenez bien son nom dans quelques années on reparlera de lui.
Amélie Bertrand
@ Catherine : Rien que le fait de faire partie des sélectionné-e-s est déjà une belle victoire et preuve de talent. 🙂