Gros plan sur les Étés de la Danse 2013
Le festival Les Étés de la Danse s’installe du 4 au 27 juillet au Théâtre du Châtelet, au cinéma Le Balzac et au Centre National de la Danse. La compagnie invitée cette année est le Ballet de l’Opéra de Vienne, dirigé depuis quelques années par l’ancienne Étoile de l’Opéra de Paris, Manuel Legris.
Les Étés de la Danse est toujours un événement attendu. C’est la seule occasion pour le public parisien de découvrir, chaque année, une troupe étrangère en profondeur, sur trois semaines et plusieurs programmes. Le festival joue de plus la carte de la proximité en organisant des répétitions et cours publics. Le Ballet de l’Opéra de Vienne, invité en 2013, est spécialement attendu par le public parisien. Un peu oubliée et ringardisée, la compagnie a trouvé un nouvel essor avec la direction de Manuel Legris, et a su trouver une place dans une capitale autrichienne où l’opéra règne en maître. Le Ballet de l’Opéra de Vienne n’était pas venu à Paris depuis 1968, si l’on excepte quelques représentations de Marie-Antoinette données à Versailles en 2011.
Néanmoins, le programme définitif a un tout petit peu déçu. Les rumeurs prévoyaient un Lac des Cygnes, deux ballets complets, deux soirées mixtes … La compagnie vient finalement avec une avalanche de Don Quichotte, un gala Hommage à Noureev et une soirée mixte a priori moins passionnante que prévue. Il serait toutefois dommage de faire la fine bouche. Le public parisien a déjà eu sa dose de Don Quichotte à Noël, mais c’est un ballet idéal pour découvrir les Étoiles de la compagnie viennoise, et bien dansé, c’est un ballet qui ravit. La soirée mixte présente quatre oeuvres encore jamais données à Paris, et le Gala Noureev a une programmation très alléchante. Gros plan sur ces trois semaines de danse.
Le thème : Rudolf Noureev
2013, c’est l’année Noureev, et ne dîtes pas que l’on ne vous avait pas prévenu. L’histoire du Ballet de Vienne a été marquée par cette personnalité de la danse, qui y a créé son premier Lac des Cygnes et son premier Don Quichotte, et y a beaucoup dansé. Manuel Legris, le directeur de la troupe, est l’un de ses fils spirituels. Une bonne partie de la programmation est composée de chorégraphies de Noureev (en partie son Don Quichotte, qui occupe plus de la moitié des représentations), complétée par une exposition, un stage, un gala et des projections de films, plutôt bien choisis.
Les spectacles
Hommage à Noureev
Laurencia, pas de six (Vakhtang Tchaboukiani)
Before NightFall (Nils Christe)
La Chauve-souris, pas de deux de l’acte II (Roland Petit)
The Vertiginous Thrill of Exactitude (William Forsythe)
La Belle au bois dormant, pas de deux de l’acte 3 (Rudolf Noureev)
Rubis, pas de deux (George Balanchine)
Le Lac des Cygnes, pas de cinq de l’acte I, version de 1964 (Rudolf Noureev)
Black Cake, duo (Hans van Manen)
Le Corsaire, pas de deux (Alexander Tchekryguine et Vakhtang Tchaboukiani)
Bach suite III (John Neumeier)
Les gala Hommage à Noureev ont fleuri cette saison. L’Opéra de Paris avait choisi de donner des extraits de ses ballets. D&D Art Productions avait plutôt misé sur ballets représentatifs de sa carrière au Palais des Congrès. Le Ballet de l’Opéra de Vienne fait un petit mixte, avec des extraits de ses oeuvres, des pas de deux du répertoire et des chorégraphies contemporaines. La première, celle du 4 juillet, est surtaxée, et le festival y promet « un supplément de surprises« . Je trouve en tout cas le programme alléchant, bien dosé, avec en prime un The Vertiginous Thrill of Exactitude que je suis impatiente de revoir. Musique enregistrée.
Soirée mixte
A Million kisses to my skin (David Dawson)
Eventide (Helen Pickett)
Windspiele (Patrick de Bana)
Vers un paysage (Jean-Christophe Maillot)
Je dois dire que je ne m’enthousiasme pas plus que ça (mais sait-on jamais). Ce que je connais de Patrick de Bana m’a toujours paru passablement sans intérêt et rempli de clichés. Les deux premiers ballets, au vu de leur présentation, ont l’air de pièces assez virtuoses néo-classiques. Reste la pièce de Jean-Christophe Maillot, chorégraphe dont les pièces interpellent toujours. Musique enregistrée.
Don Quichotte de Rudolf Noureev
On a beau dire que le ballet met du temps à démarrer, que son acte I a des temps morts, que ses variations masculines sont emberlificotées… Don Quichotte reste tout de même un ballet brillant, drôle et vraiment enthousiasmant s’il est dansé avec fougue. C’est, comme dit plus haut, une excellente occasion pour découvrir les Étoiles de la troupe, mais aussi les solistes, le ballet proposant de nombreux petits rôles.
Quatre couples se succéderont sur scène dans les rôles principaux : Maria Yakovleva et Denys Cherevychko, Nina Poláková et Robert Gabdullin ou Masayu Kimoto, Liudmila Konovalova et Vladimir Shishov, et Kiyoka Hashimoto et Davide Dato. Difficile ici de jouer au jeu du « Qui voir danser sur scène », connaissant trop peu la compagnie. Le premier couple a été invité à danser Don Quichotte à Paris en novembre dernier. Elle était plus rayonnante en Dryade qu’en Kitri, mais lui a été un Basilio bondissant et enthousiasmant. À découvrir.
Toutes les distributions de ces soirées sont à retrouver sur le site des Étés de la Danse.
Les rencontres
Une répétition publique est organisée le jeudi 11 juillet de 13h à 14h30. Des cours publics ont aussi lieu les jeudi 18 et 25 juillet à 13 heures. Ces manifestations se déroulent sur la scène du Théâtre du Châtelet, et coûtent 10 euros. Le placement est libre, mais inutile de venir trop en avance, il reste toujours de bonnes places (évitez toutefois de vous coller au premier rang d’orchestre, vous ne verrez pas les pieds des danseurs et danseuses).
Ces manifestations sont toujours très sympathiques. Le maître de ballet/répétiteur/répétitrice fait en général de louables efforts pour se faire comprendre du public et jouer la carte de la pédagogie. Cela se termine la plupart du temps par des questions du public.
Le stage de danse
Les Étés de la Danse avaient déjà voulu lancer un stage la saison dernière, il a finalement pu être mis en place cette année. Noureev en est là encore le centre. Les professeurs invités sont pour la plupart d’anciennes Étoiles de l’ère Noureev (Wilfried Romoli, Monique Loudières, ÉlisabethMaurin…), et un cours chaque jour est réservé à l’apprentissage du répertoire Noureev. Les stagiaires auront aussi des cours de technique Graham, Limón et de pilates.
Ce stage se déroule au Centre National de la Danse de Pantin, et est réservé à des élèves pré-professionnel-le-s, à partir de 15 ans. Le public néophyte pourra toutefois en avoir un aperçu, puisqu’il y aura deux restitutions publiques du travail effectué lors des ateliers de répertoire. Il existe également des pass « auditeur-rice- libre » à 5 euros la journée.
Projection de films
Une dizaine de projections de ballets et documentaires autour de Noureev sont organisées les week-ends du festival, au cinéma Le Balzac. Pour les ballets, on pourra voir des classiques, La Bayadère Guérin/Hilaire/Platel, Casse-Nioisette Maurin/Hilaire, mais aussi des oeuvres moins « youtubesques », comme une Giselle de 1980 avec Rudolf Noureev et Carla Fracci ou Le Lac des cygnes dans la version de Vienne filmé en 1967.
Pour les documentaires, La Passion Noureev de Fabrice Herrault sera présenté en avant-première, le 7 juillet. Projetés aussi, Noureev à Spolète, un documentaire de 1967, ou Mémoire d’une Bayadère, avec Rudolf Noureev et Ninel Kourgapkina en répétition.
Toutes les projections sont à 12 euros (dommage, pas de billets permettant d’en voir plusieurs, ce sera un peu cher pour eux et celles qui souhaitent en voir beaucoup). Les détails sont à retrouver sur le site du cinéma Le Balzac.
L’exposition
Une exposition Dans les pas de Rudolf Noureev est à voir dans le Grand Foyer du Théâtre du Châtelet durant les représentations. Il s’agit en fait d’une partie de l’exposition sur les costumes de scène de Noureev organisée par le Centre national du costume de scène en 2009.
Voilà pour le programme ! Et vous, vers quelle soirée allez-vous vous diriger ?
Joelle
Comme je suis toujours les conseils de Dame Amélie, j’ai donc pris des places pour le Gala du 4 juillet et aussi le Don Quichotte du 20 juillet (même si je n’ai pas été convaincue par le duo de tête venu officier à Bastille au début décembre). We shall see !!!
Sissi
Pour moi ce sera le gala du 4 juillet, le programme mixte le 10 juillet et enfin pour finir ma saison de spectacles avec un ballet que j’adore Don Quichotte le 17 juillet ! Il faudra que j’attende fin septembre pour un prochain spectacle, bien trop long…
Alice
C’est vrai qu’on n’a pas trop l’habitude de voir la compagnie viennoise par ici. Et chez moi c’est encore plus rare et avec ce qui nous tombe dessus en ce moment ça va être encore plus rare. Dommage que je ne soit pas sur Paris pour ces Etés de la danse. J’attends tes impressions avec impatience.
Radar
Bonjour,
Savez-vous quel ballet sera « programmé » pour la répétition publique ?
Amélie
@ Joëlle : J’ai pour ma part choisi une autre date pour DQ, je suis curieuse de découvrir les autres Étoiles de la troupe.
@ Sissi : Le vide de l’été est toujours trop long 😉
@ Alice : Et pourtant il y a un public pour la danse là où tu es… Comptes-rendus à venir, bien sûr !
@ Radar : Aucune idée ! Je pense que ce sera la soirée mixte, donnée au même moment.
Alice
Oh oui! Le public est là et les écoles de danse sont pleines à craquer. Ca m’énerve tellement! Quand on pense à tous ces danseurs et danseuses qui font la gloire de leur compagnie à l’étranger ça me mets réellement hors de moi.
petitvoile
Ne vous attristez pas Alice, le Ballet de Vienne est rempli de danseurs russes ! Mlle de Bellefon corps de ballet de base y était la seule française et elle en part déjà pour rejoindre la France.
ALICE
En effet Petitvoile. J’aurai du préciser que je suis à Barcelone. Nous portons tous nos espoirs sur José Carlos Martinez à Madrid et nous continuons à espérer pour le Barcelona Ballet d’Ángel Corella à Barcelone donc.