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Saison 2014-2015 : Ballet de l’Opéra de Paris

La saison 2014-2015 du Ballet de l’Opéra a été dévoilée en ce week-end, par l’envoi de brochures aux abonné-e-s. Elle sera en ligne le mardi 4 mars. Cette nouvelle programmation  n’a pas vraiment été une surprise, la saison ayant été dévoilée par un site japonais dès le mois de janvier. Passage en revue de la programmation.

 

La saison

 

Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch (compagnie invitée)

Two Cigarettes in the Dark de Pina Bausch.

Du 1er au 7 septembre 2014, six représentations au Palais Garnier. Musique enregistrée.

Démarrer la saison par Pina est bien la signature de Brigitte Lefèvre, grande admiratrice de cette chorégraphe allemande. Elle a ainsi régulièrement fait danser plusieurs de ses oeuvres par la compagnie parisienne. Le Tanztheater Wuppertal vient tous les ans à Paris, beaucoup plus rarement au Palais Garnier. La troupe viendra avec Two Cigarettes in the Dark, une oeuvre de Pina Bausch de 1985, qui évoque la solitude et la perte de l’être aimé. Pina vous fait peur ? N’ayez crainte pourtant, ses ballets sont magistraux, empreints d’une force particulière. Voir une oeuvre de Pina Bausch est toujours une expérience à part.

Two Cigarettes in the Dark

Two Cigarettes in the Dark

 

Soirée mixte Lander/Forsythe

Trois ballets : Études de Harald Lander, Woundwoork 1 de William Forsythe et Pas./Parts de William Forsythe.

Du 20 septembre au 4 octobre 2014, dix représentations au Palais Garnier. Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction musicale Frédéric Laroque.

Un programme intéressant, entre virtuosités classiques et contemporaines. Études transpose sur scène une classe de danse, marquée par la sublime variation de l’Étoile connue comme la plus difficile du répertoire. Mais plus que la technique, Études est aussi une question de style et d’humour, à danser avec un certain second degré. Woundwoork 1 et Pas./Parts sont deux pièces fortes de William Forsythe, créées pour la compagnie en 1999.

Quitte à choisir, j’aurais préféré revoir Artifact, pas vu depuis longtemps. L’association des deux ballets aurait été extraordinaire. Woundwoork 1 et Pas./Parts sont deux excellentes pièces, mais déjà présentées récemment, un peu de nouveauté n’aurait pas fait de mal. Ce sera en tout cas un défi pour la nouvelle génération, s’imposer sans Nicolas Le Riche, Agnès Letestu ou Isabelle Ciaravola, qui avaient brillé il y a un an dans ces deux mêmes pièces. La récente reprise d’In the Middle par les jeunes talents avait été décevante.

À noter que la première (le 20 septembre) et la dernière (le 4 octobre) seront précédées par le Défilé du ballet et complétée par le ballet Aunis de Jacques Garnier. Elle n’est pas annoncée comme telle dans le programme, mais la soirée du 4 octobre sera celle des adieux de Brigitte Lefèvre, qui comprendra quelques surprises. Joli clin d’oeil de la Directrice de la Danse avec cette programmation, Harald Lander ayant été le directeur de l’École de Danse quand elle était Petit Rat. La soirée n’étant pas présentée officiellement, on peut imaginer que, à l’instar du Tricentenaire et des adieux de Nicolas Le Riche, elle soit « privatisée », réservée à l’AROP et à quelques abonné-e-s.

Pas./Parts de William Forsythe

Pas./Parts de William Forsythe

 

Rain d’Anne Teresa de Keersmaeker

Du 21 octobre au 7 novembre 2014, treize représentations au Palais Garnier. Ensemble Ictus, direction musicale Georges-Elie Octors.

Anne Teresa de Keersmaeker fait aussi partie des grandes chorégraphes admirées de Brigitte Lefèvre. Avoir fait entrer l’une de ses oeuvres au répertoire de la compagnie reste l’une de ses fiertés. Rain est une oeuvre sublime, mais à mon humble avis, les interprètes du Ballet de l’Opéra de Paris sont passé-e-s complètement à côté. Et comment leur en vouloir ? Ils n’ont eu que quelques semaines pour apprivoiser cette danse si différente de ce qu’ils font. Rain est pour moi la preuve que, contrairement à ce qui se dit, les danseurs et danseuses de la troupe ne peuvent pas tout danser. À voir cependant comment les interprètes auront digéré l’oeuvre depuis 2011. Et reste la musique de Steve Reich juste sublime.

À noter que le documentaire Rain d’Olivia Rochette et Gerard-Jan Claes, sur les premières représentations de l’oeuvre par le Ballet de l’Opéra de Paris, est désormais disponible en DVD. Quelques scènes croustillantes et certains passages montrant bien le fossé entre les danseurs et la chorégraphie.

Rain d'Anne Teresa de Keersmaeker

Rain d’Anne Teresa de Keersmaeker

 

Casse-Noisette de Rudolf Noureev

Du 26 novembre au 31 décembre 2014, 21 représentations à l’Opéra Bastille. Orchestre et Maîtrise de l’Opéra National de Paris, direction artistique Kevin Rhodes.

Oui, revoir une autre version que celle de Rudolf Noureev aurait été intéressante (l’Opéra en a plusieurs à son répertoire). Mais Casse-Noisette à Noël a toujours son charme. La danse des Petits Rats, les flocons, ce superbe pas de deux (tarabiscoté, mais superbe), cette variation à couper le souffle quand elle est bien dansée,  cette musique si connue… Casse-Noisette a le goût des plaisirs simples dont on ne se lasse pas. C’est aussi une bonne occasion de lancer de jeunes solistes dans des rôles principaux, les anciennes Étoiles rechignant souvent à danser Clara.

Myriam Ould-Braham dans Casse-Noisette, avec Nikolai Tsiskaridze

Myriam Ould-Braham dans Casse-Noisette, avec Nikolai Tsiskaridze

 

La Source de Jean-Guillaume Bart

Du 29 novembre au 31 décembre 2014, 23 représentations au Palais Garnier. Orchestre Colonne, direction musicale Koen Kessels

Enfin le retour de La Source ! Le Ballet, créé en 2011, avait de suite remporté un vrai succès. L’idée de base était excellente : reprendre un ballet oublié du répertoire du XIXe siècle, le remonter avec une nouvelle chorégraphie « dans le genre de ». Et dans cet exercice, Jean-Guillaume Bart excelle. La Source est un merveilleux exemple d’un répertoire classique renouvelé, un hommage au répertoire sans jamais être vieillot ou muséal. Avec de plus quatre personnages très différents, de beaux seconds rôles, des ensembles de corps de ballet réussis… La troupe tout à son avantage. La Source est un ballet classique du XXIe siècle, une réussite, qui mérite de s’ancrer durablement dans le répertoire de la compagnie.

Mathias Heymann dans le rôle de Zaël - La Source

Mathias Heymann dans le rôle de Zaël – La Source

 

Les Démonstrations de l’École de Danse

Les 7 et 21 décembre (petites et grandes classes), le 20 décembre (grandes classes) au Palais Garnier.

De la sixième à la première division, les Petits Rats montrent leur travail de classe sur la scène du Palais Garnier. Cours de danse classique pour chaque niveau, mais aussi danse contemporaine, de caractère, cours de mime et d’expression musicale, cours d’adage pour les plus grands… Ces Démonstrations permettent de mieux découvrir le travail au quotidien des élèves de l’École de Danse et de suivre leur progression. À noter que cette année, les petites classes n’auront que deux matinées, en raison de Casse-Noisette où beaucoup d’entre eux vont danser.

Démonstrations 1ère division filles - École de Danse de l'Opéra de Paris

Démonstrations 1ère division filles – École de Danse de l’Opéra de Paris

 

Le Ballet Royal de Suède (compagnie invitée)

Juliette et Roméo et Mats Ek

Du 6 au 10 janvier 2015, six représentations au Palais Garnier.

Il faut bien le dire : cette invitation du Ballet Royal de Suède est un beau cadeau au public parisien. Cette excellente compagnie vient avec une création récente : Juliette et Roméo et Mats Ek. Le chorégraphe revisite ici la pièce de Shakespeare sur la musique de Tchaïkovski, pour donner une vision personnelle de cette histoire d’amour mythique. L’un des spectacles de la saison à ne pas rater.

Juliette et Roméo et Mats Ek

Juliette et Roméo et Mats Ek

 

Soirée mixte Paul/Rigal/Lock

Trois ballets : Répliques de Nicolas Paul, Salut de Pierre Rigal (création) et Andréauria d’Édouard Lock.

Du 3 au 14 février 2015, neuf représentations au Palais Garnier. Musiques enregistrées.

Pierre Rigal, le « nouveau chorégraphe contemporain dont tout le monde parle », crée une pièce pour le Ballet de l’Opéra de Paris sur les saluts, le « cycle de la vie » et de la répétition. À voir comment cela prendra. Créée en 2009, Répliques est une pièce d’un des danseurs de la compagnie, Nicolas Paul. D’une écriture rigoureuse et complexe, elle m’avait paru toutefois assez difficile d’accès et austère lors de sa création. Andréauria d’Édouard Lock est aussi une chorégraphie créée pour la compagnie, en 2002, explorant la technique de la pointe et du langage classique pour aller vers d’autres horizons dansés.

Répliques de Nicolas Paul

Répliques de Nicolas Paul

 

Le Chant de la Terre de John Neumeier (Création)

Du 24 février au 12 mars 2015, 14 représentations au Palais Garnier. Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction musicale Patrick Lange.

L’un des grands événements de la saison : une création de John Neumeier pour le Ballet de l’Opéra de Paris. Le chorégraphe va s’inspirer de l’oeuvre éponyme de Gustav Mahler pour « évoquer en images la fatalité et la noblesse de la condition humaine« . Un revival de la Troisième Symphonie de Gustav Mahler ? Sur le papier, ça en a l’air, à voir sur scène. Il sera aussi intéressant de voir quels danseurs et danseuses choisira John Neumeier, après le départ d’Isabelle Ciaravola ou d’Agnès Letestu, ses grandes interprètes parisiennes.

Troisième symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier

Troisième symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier

 

Le Lac des Cygnes de Rudolf Noureev

Du 11 mars au 9 avril 2015, 14 représentations à l’Opéra Bastille. Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction musicale Simon Hewett.

Le Lac des Cygnes fait partie de ces oeuvres dont on ne se lasse pas. Alors oui, on peut critiquer la version de Noureev pour son premier acte froid, n’en reste pas moins trois personnages très forts (Odette-Odile/Siegfried/Rothbart), un deuxième acte qui respecte tout le chef-d’oeuvre de Petipa et un quatrième acte vraiment sublime. Cette série sera (enfin) l’occasion à la génération actuelle d’Étoile féminine de véritablement s’imposer. Dorothée Gilbert, Myriam Ould-Braham, Ludmila Pagliero… À elles maintenant de s’emparer de ce rôle mythique.

Agnès Letestu et José Martinez - Le Lac des Cygnes

Agnès Letestu et José Martinez – Le Lac des Cygnes

 

Spectacle de l’École de Danse

Quatre ballets : D’Ores et déjà de Béatrice Massin et Nicolas Paul, Variations Don Giovanni de Maurice Béjart, Aunis de Jacques Garnier et Soir de fête de Léo Staats.

Du 3 au 8 avril 2015, quatre représentations au Palais Garnier. Orchestre des lauréat-e-s du CNSMDP, direction musicale Marius Stieghorst.

Un joli programme concocté par Élisabeth Platel. Le très joli et musical D’Ores et déjà a été créé pour le Tricentenaire, mettant en valeur les élèves garçons. Don Giovanni est pour les plus grandes, un ballet de Maurice Béjart technique et raffinée. Aunis est un beau trio de garçons d’inspiration folklorique. Enfin Soir de fête est une démonstration de l’école française, avec de nombreuses variations et pas de deux. De quoi mettre de nombreux élèves en valeur.  Les plus petits danseront pour leur part dans Casse-Noisette et Paquita, une année décidément chargée.

D'ores et déjà de Béatrice Massin et Nicolas Paul

D’ores et déjà de Béatrice Massin et Nicolas Paul

 

L’Histoire de Manon de Kenneth MacMillan

Du 20 avril au 20 mai 2015, douze représentations au Palais Garnier. Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction musicale Martin Yates.

Inspiré du roman de l’abbé Prévost, L’Histoire de Manon est un ballet où les ballerines tragédiennes sont à l’honneur. De beaux personnages, des pas de deux romantiques, une fin tragique… Il y a tout dans L’Histoire de Manon de Kenneth MacMillan pour faire un beau ballet. Dommage que, lors de la dernière reprise, la compagnie se soit montrée si sage, faisant un peu perdre l’éclat et la passion de cette oeuvre. À noter que c’est lors de cette série qu’Aurélie Dupont fera ses adieux à l’Opéra de Paris.

Isabelle Ciaravola et Mathieu Ganio - L'Histoire de Manon

Isabelle Ciaravola et Mathieu Ganio – L’Histoire de Manon

 

Paquita de Pierre Lacotte

Du 1 au 16 mai 2015, dix représentations au Palais Garnier. Orchestre des lauréat-e-s du CNSMDP, direction musicale Fayçal Karoui

Quel régal que cette Paquita de Pierre Lacotte ! Tout comme dans Don Quichotte, l’argument psychologique est minimaliste (une jeune gitane qui tombe amoureuse et se retrouve princesse après moult péripéties), pour ne mettre que mieux en valeur la joie de danser. C’est un feu d’artifice de virtuosité marqué par cette élégance toute française, un très beau couple, des rôles de caractère, de beaux ensembles… Un véritable plaisir pour tout amateur de danse classique. D’autant plus qu’entre Myriam Ould-Braham, Dorothée Gilbert, Mathias Heymann, François Alu ou Mathieu Ganio, les distributions devraient être explosives.

Ballet de l'Opéra de Paris - Paquita

Ballet de l’Opéra de Paris – Paquita

 

Les Enfants du Paradis de José Martinez

Du 28 mai au 6 juin 2015, neuf représentations au Palais Garnier

La première des Enfants du Paradis m’avait laissé un souvenir enchanteur… Les autres représentations beaucoup moins. Passé les jolis costumes et décors, reste une chorégraphie globalement assez pauvre et pas très inspirée, à l’image de la musique. Un ballet « pour touristes » diront certains, qui renvoie l’image d’un Paris de carte postale. Le ballet peut toutefois rester un agréable moment avec des interprètes d’exception. Une reprise dont je me serais tout de même bien passée.

Agnès Letestu - Les Enfants du paradis

Agnès Letestu – Les Enfants du paradis

 

La Fille mal gardée de Frederick Ashton

Du 29 juin au 14 juillet 2015, onze représentations au Palais Garnier

Vous connaissez un-e néophyte qui n’y connaît rien au ballet et en a une image négative ? Emmenez-le donc voir La Fille mal gardée. C’est un ballet génial, rempli de fraîcheur et de drôlerie so british, un petit régal de danse qui est visiblement un plaisir aussi bien pour les artistes que pour le public. C’est aussi souvent l’occasion pour de jeunes talents d’avoir des rôles d’importance. Reste néanmoins l’impression d’avoir déjà beaucoup vu ce ballet ces dernières années. N’y a-t-il donc aucune autre oeuvre rafraîchissante pour les fins de saison ?  Ce serait dommage que cette série soit la série de trop.

Myriam Ould--Braham - la Fille mal gardée

Myriam Ould–Braham – La Fille mal gardée

 

L’Anatomie de la sensation de Wayne McGregor

Du 4 au 14 juillet, huit représentations à l’Opéra Bastille.

Le seul intérêt de cette pièce reste les photos promo : Mathias Heymann et Jérémie Bélingard se contorsionnant en caleçon blanc. Le ballet en lui-même est du McGregor pur jus, poussant les limites du corps, mais sans l’impulsion si géniale de Genius. Possible de s’en passer sans regret.

Jérémie Bélingard et Mathias Heymann - L'Anatomie de la sensation

Jérémie Bélingard et Mathias Heymann – L’Anatomie de la sensation

Qu’en penser ?

Cette dernière saison de Brigitte Lefèvre est un peu surprenante. Certes, on y trouve les grands chorégraphes chers au coeur de la Directrice de la Danse – Pina Bausch, Mats Ek ou William Forsythe-, ainsi que des créations « maison » qu’elle a porté. Mais la tonalité globalement très classique surprend, Brigitte Lefèvre ayant plutôt été tournée vers le contemporain durant ses 20 années de direction.

Ce choix n’est pas pourtant pour déplaire. La danse classique se fait rare en France. À Paris (et plus globalement dans toute la moitié nord du pays), seul le Ballet de l’Opéra de Paris peut programmer les grandes oeuvres du répertoire. L’offre de danse contemporaine est déjà riche dans la capitale, entre les excellentes programmations du Théâtre de la Ville ou de Chaillot. Une saison plus classique de la compagnie permet de maintenir un certain équilibre dans la programmation globale parisienne.

Dommage toutefois que cette nouvelle saison soit composée par beaucoup de reprises et de ballets déjà beaucoup vus ces dernières saisons. La Fille mal gardée, les ballets de Forsythe, L’Histoire de Manon sont des oeuvres admirables, mais peut-être beaucoup vus ces derniers temps. Le répertoire de l’Opéra est pourtant plus vaste que cela.

Ce sera en tout cas la saison idéale pour que la jeune génération d’Étoiles (et surtout féminines) puisse enfin s’installer. Entre des blessures et des hésitations, il y a comme l’impression que des ballerines comme Dorothée Gilbert ou Myriam Ould-Braham n’ont pas encore totalement pris leur place, alors que ce sont des danseuses extraordinaires. Maintenant qu’une nouvelle direction arrive et que l’ancienne génération est vraiment partie, elles ont tout pour vraiment s’imposer.

Impossible enfin de ne pas parler de cette saison sans évoquer Benjamin Millepied. Il ne l’a pas construite, mais la défendra en majeure partie puisqu’il sera vraiment en poste en octobre. Il sera donc intéressant de voir vers qui se porteront ces distributions pour les ballets de Noël, et si sa nouvelle impulsion (dont la compagnie a un urgent besoin) se fera sentir tout de suite. Ses premiers mois seront en tout cas difficiles, avec les représentations simultanées de La Source et Casse-Noisette. Cette programmation laisse perplexe : deux ballets en même temps demandant beaucoup de monde en scène, et surtout les mêmes types de danseurs et danseuses. De fait, plusieurs Étoiles comme Marie-Agnès Gillot ou Aurélie Dupont ne devraient pas en être. Sans compter les nombreuses blessures, les séries catastrophe de Don Quichotte ou d’Onéguine sont encore en tête. Une programmation comme une planche à savon, mais ce serait mauvaise langue…

 

Les tarifs

Lors d’une interview sur France Inter, Stéphane Lissner (le futur directeur de l’Opéra mais déjà bien en place) avait fait part de son souci des tarifs trop élevés. Le public avait donc espéré une baisse des prix, il n’en est rien.

Les tarifs changeants selon les jours

Les prix ne sont désormais plus les mêmes sur une même série : un peu plus chers les vendredis et samedis soir, un peu moins en matinée et lundis soir. Pourquoi pas après tout, cette pratique est déjà en place à Londres. Encore faut-il qu’elle soit appliquée partout : pour Casse-Noisette ou Le Lac des Cygnes, aucune réduction en vue (pourquoi faire des prix quand on est sûr de remplir la salle ?).

Les prix en hausse

Certaines catégories subissent de bonnes augmentations : 130 euros en optima et 110 euros en première catégorie au Palais Garnier, contre 110 et 95 aujourd’hui. Des prix qui montent à 143 et 121 euros les vendredis et samedis soir. La deuxième catégorie monte pour certains spectacles à 88 euros (contre 70 aujourd’hui). La catégorie 3 se situent entre 50 et 55 euros pour la majorité des spectacles (47 aujourd’hui), les soirées en tarifs réduits se font peut sentir (45 euros, deux euros de moins qu’actuellement). La catégorie 4 souffre moins : elle reste à 25 euros les soirs normaux, montent à 27 et descend  à 22.

Des places de première catégorie très chères ne sont pas spécialement gênantes, tant qu’il reste pas mal de places abordables. C’est là le problème : la catégorie 3 devient de plus en plus inaccessible et les différents changements de plan des salles ont considérablement réduit le nombre de places de catégorie 4, 5 et 6.

Quelques changements des plans ont aussi lieu : quelques rangs de stalle passent de catégorie 6 à 5 (soit de 10 à 12 euros pour des places aveugles), la catégorie Optima s’étend à Garnier comme à Bastille. Le plan des salles est de toute façon problématique depuis plusieurs années. De nombreuses places avec un fort angle mort sont vendues en catégorie 4, voir 3 et 2. De nombreuses places, autrefois de cinquième catégorie, sont aujourd’hui en catégorie 2 ou 3.

Les (quelques) bons points

Un seul bon point : le retour des différentes tarifications selon les séries. Les spectacles du Tanztheater Wuppertal et de La Fille mal gardée sont ainsi globalement moins chers. La soirée Paul/Rigal/Lock aussi, avec un tarif de 31 euros en 3e catégorie en matinée. Une petite consolation face à une hausse des tarifs, certes moins brutale qu’il y a deux ans, mais très insidieuse.

 

Et vous, que pensez-vous de cette saison ? Quel programme vous attire le plus ?

Commentaires (6)

  • Lud

    La saison prochaine me fait baver… beaucoup de classique ça fait du bien !

    Par contre concernant les tarifs, c’est scandaleux…
    D’habitude je prends que des catégories 4 pour des soucis d’argent, à Garnier c’est souvent synonyme d’amphithéâtre et donc de douleurs aux jambes au bout de 15 minutes, j’évite souvent du coup.
    J’ai acheté pour Noël à ma mère et moi deux places catégories 3 pour Onéguine (47€ tout de même), j’espérais des bonnes places, mais nous nous sommes retrouvées dans une loge sur le côté, ça n’aurait pas été gênant si on n’avait pas été au deuxième rang (sur la photo lors de la réservation on voyait bien qu’on était sur le côté mais j’espérais naïvement être au premier rang). Après je peux comprendre que l’architecture d’un théâtre à l’italienne n’est pas si propice aux bonnes places.
    Bref donc déjà si les catégories 3 ne sont pas si bien que ça, et qu’en plus elles augmentent je vais finir par rester à regarder la danse sur Youtube & cie…

    Et les prix changeant tous les soirs je veux bien, mais j’espère qu’on aura quand même le droit à des distributions de qualité les matinées et les lundis soir (non pas que je n’apprécie pas découvrir des jeunes talents).

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  • Strapontine

    Je me réjouis de cette prochaine saison ! C’est fou, j’ai l’impression que celle-ci est déjà terminée, alors qu’il reste encore quelques ballets à voir !
    Je suis surtout très heureuse de revoir la troupe de Pina Bausch, et celle de Mats Ek !
    En ce qui concerne les prix, j’ai envie de dire : WTF !? Hyper difficile de s’y retrouver. Augmentation globale des prix, seul point positif, en effet, les tarifs en baisse pour les soirées avec musique enregistrée, ce qui semble normal…
    Je n’ai pas eu le temps d’éplucher le nouveau plan de salle….
    Je suis d’accord avec Amélie, je pense que cette saison va sans doute permettre aux « jeunes » étoiles féminines de davantage briller ! J’espère voir plus souvent Myriam Ould-Braham et Dorothée Gilbert par exemple. Je suis sûre qu’Alice Renavand sera bien distribuée !

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  • Sandra

    Heureusement qu’il y a le cinéma 10 euros pour les -26 ans, moi je ne jure que pour les 1ères catégories car sinon ne pas voir les expressions du visage et les détails ça me dérange donc à moins d’être riche, aller à l’opéra a toujours été un évènement exceptionnel et encore plus cette saison. Par contre la source ne passera pas au cinéma, et cela me tente vraiment .. Et puis le cinéma ce n’est pas l’opéra .. Ils pourraient faire des tarifs pour les -26 ans aussi à l’opéra 😉

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  • MUC

    Pour moi une très belle saison ! N´etant pas a Paris le portemonaie va souffrir !
    Mais je ne veux pas manquer la Source, ni Les enfants du Paradis, ni Manon, ni….bon je m´arrête là !
    Je suis également surprise du progamme de Noel (Si j´étais mauvaise langue je pourrais aller jusqu´à penser que c´est une peau de banane pour la prochaine équipe !) Je ne pense pas que Millepied ai beaucoup le temps d´intervenir si il prend son poste en octobre.
    Mais n´anticipons pas, nous avons beaucoup de jeunes qui piaffent !

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  • a.

    oh! eh bien, moi, je suis ruinée rien que d’y penser… (parce que, comme d’autres, j’ai le train en plus… aïe aïe!) – du coup je pense opter le plus souvent pour les matinées du dimanche… Et puis, en sept/oct dernier j’ai dû changer une soirée contre une matinée, d’abord déçue, mais ce fut mon plus beau moment de l’année, alors…

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  • Oh là là là là !!! Je vais choisir La Source, Casse-Noisette, Paquita, mais surtout, je voudrais voir Two Cigarettes in the Dark. Le problème, c’est que cela ne dure qu’une semaine, alors je n’essaie pas d’imaginer combien ça va coûter…
    Et le pire, pour moi qui aime l’opéra autant que la danse, c’est qu’il y a plein de nouvelles productions d’opéra!…Je vais prendre un abonnement, mais quand même… En tout cas, c’est une superbe saison et j’aurais tout (ou presque) pris si ç’avait été possible!!

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