Saison 2014-2015 : le Ballet du Capitole
La saison 2014-2015 du Ballet du Capitole a été dévoilée. La signature de Kader Belarbi s’y dessine clairement : une programmation qui oscille entre néo-classique et contemporain, ses propres oeuvres mais aussi beaucoup de découvertes chorégraphiques, des artistes qui ne sont pas forcément beaucoup invités en France. Cela donne au final une saison originale qui sait se démarquer des autres troupes, allant des maîtres du XXe siècle (Petit, Lifar), aux références du néo-classique aujourd’hui (Malandain), des grands noms contemporains (Maguy Marin) et des créations.
On peut toutefois regretter l’absence de ballets du répertoire. Si le Ballet du Capitole n’a pas forcément les moyens de monter un Lac des Cygnes, les saisons précédentes comportaient une soirée mixte inspirée du répertoire ou la reprise du Corsaire. La troupe dansera bien ces programmes la saison prochaine, mais en tournée.
C’était déjà le cas cette année, mais on peut aussi souligner l’absence de la troupe chez elle pour les Fêtes de fin d’année. Les ballets d’opéra sont en général très sollicités pour cette période où le public demande des programmes familiaux, le Théâtre du Capitole fait exception.
Soirée Lifar/Petit
Les Mirages de Serge Lifar (entrée au répertoire) et Les Forains de Roland Petit (entrée au répertoire).
Du 22 au 26 octobre 2014, cinq représentations au Théâtre du Capitole. Orchestre national du Capitole, direction musicale Philippe Béran.
Voilà une soirée qui va plaire aux amoureux-se du répertoire un peu oublié. Les Mirages de Serge Lifar est un petit régal, porté des rôles principaux marqués et une ambiance mystérieuse. Les Forains de Roland Petit est laissé désormais à l’École de Danse à Paris, c’est pourtant un bon ballet, bien assez intéressant pour être dansé par une compagnie professionnelle. Ces deux oeuvres, dans une veine néo-classique, sont en tout cas de jolies histoires à raconter, avec assez de personnages pour permettent à plusieurs solistes d’y montrer leur personnalité. Une soirée prometteuse.
Une exposition Serge Lifar/Roland Petit, dans le sillage des Ballets Russes sera organisée en parallèle au Théâtre du Capitole, du 2 septembre 2014 au 4 janvier 2015.
Entre deux
À nos amours de Kader Belarbi, Eden (Duo) de Maguy Marin (entrée au répertoire) et Noces de Stijn Celis.
Du 15 au 18 janvier 2015, cinq représentations à la Halle aux Grains.
C’est l’amour sous toutes ses formes pour cette soirée plus contemporaine. À nos amours retrace les trois âges de la relation de couple. Eden est un long duo de 13 minutes, où l’homme y empoigne la femme qui s’abandonne, pendant treize minutes, sans toucher terre. Enfin Noces de Stijn Celis évoque douze mariées en tulle blanc et douze mariés en costume noir dans une noce paysanne qui met en question l’institution du mariage.
La Reine morte de Kader Belarbi
Du 22 au 28 février 2015 , six représentations au Théâtre du Capitole. Orchestre national du Capitole, direction musicale Koen Kessels.
Kader Belarbi avait créé La Reine morte pour le Ballet du Capitole il y a quelques années. Une reprise rapide montre son envie d’inscrire durablement ses pièces dans le répertoire de sa nouvelle compagnie. Ballet narratif néo-classique sur une musique de Tchaïkovski, inspiré de la pièce de Montherlant, La Reine morte rejoue l’histoire d’amour improbable entre Dom Pedro du Portugal et son épouse illégitime, Inès de Castro qui, étrangement deviendra reine après sa mort.
Amour, Amor
Les Liaisons dangereuses de Davide Bombana (création mondiale) et L’Amour sorcier de Thierry Malandain (entrée au répertoire).
Du 2 au 5 avril 2015, quatre représentations aux Casino-Théâtre Barrière.
Une saison placée sous le signe de l’amour décidément, avec une soirée mixte Amour, Amor, dans une veine néo-classique. Davide Bombana (chorégraphe efficace même si un peu facile) reprend l’oeuvre de Choderlos de Laclos pour révéler les similitudes entre le siècle des Lumières et le nôtre. Les musiques joueront aussi sur ce décalage, avec des extraits d’oeuvres de Jean-Philippe Rameau et Walter Fähndrich. La troupe reprendra ensuite L’Amour sorcier de Thierry Malandain, se déroulant chez les gitans d’Andalousie, dans une atmosphère de superstition et de sorcellerie.
Eh bien, dansez maintenant !
Walking mad de Johan Inger et Cantata de Mauro Bigonzetti (entrée au répertoire), avec le Gruppo Musicale Assurd.
Du 24 au 28 juin 2015, cinq représentations à la Halle aux Grains.
Soirée plus contemporaine pour terminer la saison. Sur le célèbre Boléro de Ravel, Johan Inger évoque les « douloureuses choses de la vie et notamment de la difficulté à aimer« . Cantata parle aussi d’amour, mais « débordante de vie, de joie, d’énergie et de couleurs« , sur des chants traditionnels du sud de l’Italie.
Chacun des programmes du Ballet du Capitole est accompagné de trois à quatre rencontres avec les spectateurs et spectatrices : cours et répétitions publiques, conférences, projection etc. À ne pas manquer si vous êtes dans la région.
La troupe sera aussi en tournée, ce qu’elle fait de plus en plus souvent depuis l’arrivée de Kader Belarbi. Le Ballet du Capitole sera ainsi en décembre 2014 à Istres pour sa soirée Dans les pas de Noureev, en mai 2015 à Lyon pour La Fille mal gardée, en mai 2015 à Aurillac, Marciac et Pamiers pour une soirée mixte regroupant des oeuvres de Rudolf Noureev, Maguy Marin et Kader Belarbi. À l’international, la compagnie reprendra Le Corsaire de Kader Belarbi en Chine en novembre 2014, la soirée Dans les pas de Noureev en décembre 2014 en Italie et La Fille mal gardée en mai 2015 en Espagne.
Toute la saison de l’institution (opéra, concerts…) est disponible sur le site Internet du Théâtre du Capitole.
Bien-être à Barcelone
Belle programmation !
Alice
Ca commence à devenir préocupant cette absence de classique. Il semble qu’il ne reste plus que l’ODP et l’Opéra de Bordeaux à proposer une répertoire vraiment ecclectique. Et encore quand je vois le programme jeunes danseurs de l’ODP j’ai des doutes.