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Raymonda de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa par le Ballet de l’Opéra de Paris – Qui voir danser sur scène

Raymonda de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa, après plus de dix ans d’absence, fait enfin son retour sur la scène du Ballet de l’Opéra de Paris pour les Fêtes, du 2 au 31 décembre à l’Opéra Bastille. Un retour attendu pour une production fastueuse qui fait briller tous les niveaux de la hiérarchie de la troupe. Mais un retour aussi en appréhension, autour d’une compagnie qui danse trop peu de grands classiques et qui s’attaquent là au plus dur ballet du répertoire. L’émotion passe moins par l’histoire, mince comme un fil, que par la certaine sublimation de la technique académique, de l’évocation de ces trois personnages de contes. Au centre, Raymonda, vu comme le rôle le plus difficile du répertoire avec ses six variations, entourée d’une multitude de rôles secondaires d’importance. C’est ainsi non pas un trio qui est sur scène, mais un septuor d’Étoiles. Les distributions proposées pour cette reprise font parfois vraiment rêver, avec sept artistes alignés de grande classe. Et avec des jeunes talents à suivre aussi, même si, et cela revient souvent sous la direction d’Aurélie Dupont, seuls les danseurs ont leurs chances. Les danseuses restent ainsi à leur place, même si sur 23 distributions et avec les ballerines talentueuses de la troupe, il y avait de quoi laisser une ou deux Premières danseuses avoir sa chance dans le rôle principal.

Il faudra jouer entre les blessures (qui ont déjà démarré avant la première même si l’on espère qu’elles vont s’arrêter) et les grèves. La date du 5 décembre est ainsi fortement mise en suspens. Mais il y a tout aussi pour que Raymonda bascule dans le grand ballet magique, comme l’Opéra de Paris sait les faire briller.

Raymonda de Rudolf Noureev – Ballet de l’Opéra de Paris en répétition

 

Les distributions à ne pas manquer

Dorothée Gilbert (Raymonda), Hugo Marchand (Jean de Brienne), François Alu (Abderam), Marion Barbeau (Henriette), Héloïse Bourdon (Clémence), Thomas Docquir (Béranger) et Axel Magliano (Bernard) : les 5, 9, 13, 19, 28 et 30 décembre. Avec Stéphane Bullion (Abderam), Sae Eun Park (Henriette), Hannah O’Neill (Clémence), François Alu (Béranger) et Paul Marque (Bernard) : le 3 décembre.

Si l’on critique souvent vivement les distributions, ces deux septuors sont franchement magnifiques, et mettent vraiment les meilleurs talents de la troupe dans des rôles pour eux. Dorothée Gilbert, Hugo Marchand et François Alu, voilà un trio de choc ! Dorothée Gilbert avait déjà dansé le rôle, elle est aujourd’hui en pleine maturité et devrait donner une leçon de danse. En jeune premier et en personnage de caractère, Hugo Marchand et François Alu sont tout simplement parfaits. Et ces trois personnalités fonctionnent bien ensemble. Le trio est complété par Marion Barbeau et Héloïse Bourdon, Henriette et Clémence de luxe, avec les plus inexpérimentés mais talentueux Thomas Docquir et Axel Magliano. Dommage que l’ensemble ait été cassé pour la première.

Raymonda de Rudolf Noureev – Hugo Marchand en répétition

Ludmila Pagliero (Raymonda), Mathias Heymann (Jean de Brienne), Stéphane Bullion (Abderam), Sae Eun Park (Henriette), Hannah O’Neill (Clémence), François Alu (Béranger) et Paul Marque (Bernard) : le 10 décembre. Avec Yannick Bittencourt (Béranger) et Jérémy-Loup Quer (Bernard) : le 16, 21 et 24 décembre.

EDIT : Avec Sae Eun Park (Raymonda) et Marion Barbeau (Henriette) : le 6 décembre.

Voilà un autre ensemble de très, très haut niveau. Ludmila Pagliero et Mathias Heymann sont les meilleurs représentants de l’École française, si à l’aise dans la danse académique. Stéphane Bullion est toujours remarquable et puissant dans les rôles plus sombres. Le quatuor de seconds rôles est composée de quatre talents qui pourraient prétendre au titre d’Étoile. Il n’y a tout simplement rien à redire, sinon à prendre sa place et à croiser les doigts pour que les blessures se remettent vite. Sae Eun Park assure finalement le remplacement de leur première date, cela promet une très belle interprétation du rôle e un beau duo avec Mathias Heymann, les deux artistes devraint très bien s’accorder. 

Raymonda de Rudolf Noureev – Mathias Heymann et Ludmila Pagliero en répétition

La distribution surprise

Valentine Colasante (Raymonda), Pablo Legasa (Jean de Brienne), François Alu (Abderam), Marion Barbeau (Henriette), Héloïse Bourdon (Clémence), Thomas Docquir (Béranger) et Axel Magliano (Bernard) : le 2 décembre. Avec Jérémy-Loup Quer (Abderam), Silvia Saint-Martin (Henriette), Charline Giezendanner (Clémence), Antoine Kirscher (Béranger) et Francesco Mura (Bernard) : les 8 et 12 décembre.

Alors un duo Valentine Colasante/Pablo Legasa, en soi, pourquoi pas… Dans Don Quichotte ! Si Valentine Colasante assure sur la technique, on l’imagine toujours plus sur un rôle de terrienne, avec du peps, de l’énergie, pas dans le rôle d’une princesse altière. Idem pour Pablo Legasa, plus romantique. Mais le nouveau Premier danseur a tout en lui de quoi faire ses preuves. Jérémy-Loup Quer a une fois de plus un joli rôle de caractère. On note aussi les deux jeunes talents Antoine Kirscher et Francesco Mura en Béranger et Bertrand. Les talents sont là, à voir comment toutes ces personnalités vont s’organiser entre elles pour des rôles qui ne leur sont pas forcément naturels.

Raymonda de Rudolf Noureev – Valentine Colasante et Pablo Legasa en répétition

La distribution Étoile invitée

Valentine Colasante (Raymonda), Vadim Muntagirov (Jean de Brienne), Jérémy-Loup Quer (Abderam), Marion Barbeau (Henriette), Héloïse Bourdon (Clémence), François Alu (Béranger) et Paul Marque (Bernard) : le 22, 25 et 27 décembre.

Vadim Muntagirov, qui a séduit la presse londonienne dans ce même Jean de Brienne cet automne, est invité à Paris pour cette reprise de Raymonda. Et il est à ne pas manquer, il est l’un des grands danseurs de notre époque ! Il aura autour de lui une distribution à son niveau dans les autres rôles, même si l’on aurait préféré un Abderam avec plus de maturité.

 

La distribution À voir évoluer

Léonore Baulac (Raymonda), Paul Marque (Jean de Brienne), Axel Magliano (Abderam), Silvia Saint-Martin (Henriette), Charline Giezendanner (Clémence), Antoine Kirscher (Béranger) et Francesco Mura (Bernard) : le 15, 18 et 21 décembre (matinée). Avec Sae Eun Park (Henriette), Hannah O’Neill (Clémence), Yannick Bittencourt (Béranger) et Jérémy-Loup Quer (Bernard) : le 29 et 31 décembre.

Un premier rôle un soir de 31 décembre, serait-ce un bon signe pour Paul Marque ? L’on n’en sait rien, mais en soi, ce serait mérité. Le danseur a fait des progrès magnifiques depuis deux ans et il a montré sa capacité à être Étoile à son tour. Le personnage de Jean de Brienne ne devrait que le confirmer, un grand rôle technique dans lequel il peut briller. Le reste de la distribution semble plus inégal. Lui et Léonore Baulac ont formé un couple adorable dans La Fille mal gardée, mais l’on est ici dans un autre registre, et peut-être que l’un comme l’autre auraient été plus à l’aise avec un.e partenaire plus mature. Si elle a l’aura de la princesse Raymonda, Léonore Baulac risque malheureusement de pêcher techniquement, son Cygne la saison dernière ne l’avait que trop démontré. Dommage d’autant plus qu’elle avait tout pour être sublime dans Le Parc donné en face, mais c’est tout à son honneur de sortir de sa zone de confort. S’il a au contraire prouvé sa technique, Axel Magliano doit montrer qu’il sait aussi tenir un personnage puissant, alors qu’il a pu rester encore un peu timoré. À voir là encore comme tout cela va prendre forme. 

Raymonda de Rudolf Noureev – Léonore Baulac et Paul Marque en répétition

 

Et vous, quelle distribution allez-vous voir ? Laquelle vous tente le plus ?
 




 

Commentaires (10)

  • Karine

    Merci pour les commentaires pour les distributions…personnellement je suis un peu déçue par l’ambiance qui anime la venue de ma première fois pour Raymonda….grève sncf et peut être annulation en vue…stress vu que j’habite en province… 🙁 Et pour couronner le tout; j’ai la distribution du 8/12 et cela ne me plaît pas du tout car je voulais voir Dorothée Gilbert…après j’apprécie beaucoup Valentine mais pas du tout pour ce genre de choix comme vous l’avez justement dit…je l’ai justement vue le soir où elle a été nommée étoile et elle était sublime mais pour Raymonda, vraiment mon cœur était pour Dorothée sans contest… 🙁 Bref je verrai bien ce qu’il en est entre ces grèves et ce choix par défaut… je trouve injuste que l’opéra de Paris ne nous laisse pas choisir nos distributions comme ils le font à Londres par exemple…cela donne envie d’aller voir ailleurs quand on ne peut pas voir les danseurs qu’on a décidé d’aller voir même s’il y a des belles surprises des fois…

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    • BA

      Moi, où j´habite je peux, théoriquement choisir ma distribution. Le problème est que si c´est la distribution « vedette » il n´y a plus de places…
      Personnellement je prends volontier la distribution « du jour » car 1) toutes méritent
      leur chance 2) je ne suis jamais a l´abri d´un changement de distribution.
      Bonne soirée a tous !

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  • Freddy

    Pour moi ce sera la première distribution… le rêve! Seul regret: Paul Marque n’en fait pas partie. Dommage. Pour le reste, c’est parfait, et je croise les doigts pour qu’aucune blessure ne vienne modifier ce cast presque parfait!

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  • Pirouette

    Hihi, j’ai mes billets pour 3 distributions différentes.

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  • Béatrice Gay

    J’ai eu la chance d’assister à une répétition filage au cours de laquelle j’ai vu Valentine Colasante / Pablo Legasa / François Alu (Abderam). Cela fonctionne très bien, mais Jean de Brienne est relativement éclipsé par le Abderam virevoltant et puissant du magnifique François Alu…

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  • santi

    Toutes les distributions m’attirent, vraiment. Bien que je porte un grand intérêt à la découverte de la Raymonda de Valentine Colasante. Merci pour ce super post. Comme tous les tiens. salutations

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  • Vincent L.

    Concernant la distribution de l’AVPJ, vous me donnez l’impression d’avoir tout dit…

    -Colasante ne fait pas princesse, peut-être en fin de série car Raymonda est un rôle très exigeant.
    -Legasa m’a fait penser à un prince de Disney qui se fait avoir et qui ne comprend pas ce qui lui arrive.
    -Alu sublime dans le deuxième acte, mais je ne l’imagine pas en « gentil », il risque de faire le méchant pour toujours !
    -Les seconds rôles ont outrageusement dominé Raymonda, Barbeau est juste magique et mériterait de jouer Raymonda. Tout comme Hannah O’Neill qui incarne parfaitement son personnage. Docquir très élégant.
    -Le corps de ballet pour une AVP est « bon », mais des faiblesses lors de l’acte III, à la reception de certains sauts, il y avait plus qu’un décalage. Le pas de quatre homme raté par une personne qui n’était pas dans un bon soir et qui a salué avec une seconde de retard également, mais on les pardonne, c’est une générale, ils seront prêts le Jour-J.

    (Le côté jardin est à éviter si vous voulez tout voir)

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  • Loulou

    Vu l’AVPJ (Valentine Colasante / Pablo Legasa / François Alu), j’ai dans l’ensemble bien apprécié le couple Colasante/Legasa, ce dernier arrive à s’imposer face à François Alu (contrairement à Florian Magnenet qui pour moi se faisait complètement éclipser par Alu dans Le lac des cygnes).
    François Alu était très bon dans son rôle mais devient un habitué des rôles de méchants avec capes et volants !
    Marion Barbeau et Héloïse Bourdon sont superbes, mais j’ai été un peu déçue par les garçons et le corps de ballet masculin. En dehors de Legasa et Alu, on voyait plusieurs fois des approximations ou des retards, dommage… Peut-être qu’il s’agissait du début, à suivre ! Mais sinon belle production, beaux costumes et décors !

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  • Mercy

    Le Trio Colasante Legassa Alu fonctionne techniquement et émotionnellement très bien et donne à ce ballet un éclat particulier qui nourrit merveilleusement l’intrigue C’est un vrai régal Tout contribue au rêve : la musique , les décors , les costumes . Les interprètes sont exceptionnels et en particulier les seconds rôles féminins . Marion Barbeau campe une Henriette superbe , vibrante , très féminine quant à Héloïse Bourdon elle, réussit à donner au personnage de Clémence une dimension inconnue , elle est tout simplement exceptionnelle d’élégance ,de finesse et de beauté Elle irradie littéralement . Beaucoup d »émotion à revoir ce ballet après plusieurs années dont une pensée pour Nicolas Leriche qui fut un sublime Abderam J’ai hâte de voir Dorothée Gilbert et Hugo Marchand Leur couple dans le Lac m’avait énormément touché.

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