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Théâtres et écoles de danse : réouverture dès le 2 juin, mais des conditions compliquées

La deuxième du déconfinement se met en place pour le mois de juin en France. Qu’est-ce que cela signifie pour le monde de la danse ? Dès le 2 juin, les théâtres et écoles de danse pourraient ainsi avoir le droit de rouvrir, dès le 22 juin pour l’Ile-de-France, la Guyane et Mayotte. Mais pour quels spectacles et quels cours de danse ? Les mesures de distanciation sociales sont maintenues et les consignes ne sont pas forcément très claires, quand elles ne sont pas contradictoires, tandis que les compagnies ont annulé leur fin de saison tout comme la plupart des festivals. Et si la réouverture est possible, c’est finalement vers la rentrée de septembre que va plutôt se concentrer le monde de la danse.

Le Théâtre du Châtelet

Les écoles de danse

Légalement – même si les informations sont parfois contradictoires entre les DRACs ou la FFD – les écoles de danse pourraient avoir le droit de rouvrir leurs studios dès le 2 juin, sauf pour l’Ile-de-France, la Guyane et Mayotte où cela ne pourrait se faire que le 22 juin. Et dans les faits, qu’est-ce que cela pourra donner ? Si réouverture il y a, les consignes de distanciation sociale doivent d’abord s’appliquer : pas plus de dix personnes dans le studio, désinfection des barres, aération des locaux régulièrement, etc. La fédération française de danse préconise d’envisager des cours en extérieur, avec deux mètres de distance entre chaque danseur et danseuse, 10 m2 de disponible pour chaque élève, port du masque obligatoire pour les danses de couple… Bref, il n’est donc pas imaginable que les plannings reprennent en juin comme si rien ne s’était passé.

Les cours pour enfants semblent le plus difficile à maintenir avec la distanciation sociale et les règles sanitaires, d’autant plus pour les écoles de danse en région orange qui ne pourront rouvrir que le 22 juin, soit une semaine avant la fin de l’année scolaire. La très grande majorité devrait choisir de ne pas reprendre sérieusement avant septembre, d’autant plus que le mois de juin est en général dédié au spectacle de fin d’année. Pour les cours de danse pour adultes, tout dépend de votre école : les conservatoires auront plutôt tendance à fermer jusqu’au septembre, tandis que les écoles privées auront plutôt envie de rouvrir un minimum. Les centres de danse, où les professeur-e-s sont souvent auto-entrepreneurs, pourraient rouvrir leurs salles s’il jugent qu’ils restent rentables avec de petites jauges. Il y aura sûrement autant de situations que d’écoles de danse, mais en aucun cas, là encore, un retour à un planning d’avant-confinement, avec autant d’élèves par cours. 

Dans tous les cas, une rentrée à peu près normale ne peut s’envisager que pour septembre. Mais là encore, cela reste flou. « Nous n’avons pas de directives claires pour organiser la rentrée de septembre. Même les discothèques ont plus de consignes que nous« , déplore Lorena Lopez, professeure de danse et membre de l’équipe éditoriale DALP. Établissement public, MJC ou associations, les écoles de danse dépendent selon leur statut du ministère de la Culture ou du ministère des Sports. Qui ne sont pas d’accord entre eux sur la réouverture possible dès juin. Et qui considèrent souvent la danse comme un « sous genre » et ne réfléchissent pas forcément à des consignes spécifiques pour la danse. Par exemple, il est possible d’organiser des examens ou des cours en juin pour certaines disciplines instrumentales, mais leurs consignes sanitaires ne peuvent s’appliquer aux classes de danse. Et les écoles de danse de différents statuts ne communiquent que trop peu entre elles : « Il nous manque une voix unie pour nous faire entendre« , insiste Lorena Lopez.

Nous n’avons pas de consignes claires pour organiser la rentrée de septembre.

Les théâtres et compagnies

La problématique est la même pour les lieux de culture. Officiellement, les théâtres ont le droit de rouvrir dès le 2 juin, le 22 juin pour les départements en zone orange. Mais pour montrer quel spectacle ? Les compagnies ont annulé d’office toute la fin de leur saison il y a quelques semaines, tout comme les festivals de danse d’été. L’Opéra de Bordeaux a annoncé préparer une saison estivale « pour fêter cette réouverture« , Le Temps d’aimer à Biarritz début septembre est pour l’instant maintenu, contrairement à la Biennale de la Danse décalée en mai 2021. Mais il n’est pas envisageable, pour des compagnies de danse qui viennent tout juste de reprendre les cours, de présenter un spectacle dans les semaines à venir, même si les théâtres peuvent rouvrir.

Comme pour les écoles de danse, la rentrée de septembre est donc devenue le nouvel objectif. Mais pour l’instant, les consignes sanitaires drastiques demandées aux théâtres (une personne tous les trois sièges, pas d’entracte, etc) divisent la profession. Les théâtres privés notamment, qui fonctionne essentiellement grâce à leur billetterie, ne peuvent être rentables avec une jauge si réduite. Les institutions ne savent pas encore si ces mesures seront assouplies d’ici septembre, tout comme l’ouverture des frontières pour la venue de compagnies étrangères. Ce qui peut chambouler pas mal de début de saisons prochaines – la plupart des gros théâtres de danse ont d’ailleurs décalé l’annonce de leur saison 2020-2021 au mois de juin.

Et avant le spectacle, il y a les répétitions. Pour que la rentrée de septembre puisse se dérouler sereinement, le mois de juin devrait être consacré aux répétitions et aux démarrages de production. Le Ballet du Rhin, le Ballet de Bordeaux ou le Ballet du Capitole ont doucement repris le chemin des studios, mais avec un protocole sanitaire parfois lourd, qui n’est pas forcément compatible avec des séances de travail. Le Malandain Ballet Biarritz est encore à l’arrêt, le Ballet de Lorraine reprend en août, le Ballet de l’Opéra de Paris n’a pas encore de date de reprise. Le temps d’un retour en scène n’est donc pas dans les prochaines semaines. Et pour septembre, même si les théâtres ont légalement le droit de rouvrir, les grandes zones d’incertitudes qui entourent les consignes sanitaires empêchent pour l’instant d’envisager une rentrée sereine.

 




 

Commentaires (1)

  • Freneat

    Merci pour ces renseignements

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