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La Bayadère par le Ballet de l’Opéra de Paris – Récit d’une soirée de non-nomination

Nous avons l’habitude chez DALP d’écrire et raconter les soirées de nomination d’Étoile. Une représentation de non-nomination, c’est pour nous une première. Mais cette Bayadère du 20 avril, réunissant François Alu (Solor), Dorothée Gilbert (Nikiya) et Bianca Scudamore (Gamzatti), vaut bien exception. Spectacle magnifique, public chauffé à blanc et direction au grand complet, seule l’apparition du micro lors des saluts manqua pour ce tableau presque parfait. Il fut remplacé par une audience vent debout, refusant de quitter la salle et demandant à cor et à cri la nomination pendant 15 minutes, lumières allumées. Une première dans notre mémoire de Balletomanes.

Récit d’une soirée de non-nomination

C’était la foule des grands jours à l’Opéra Bastille. De très nombreux habitué-e-s et passionné-e-s de danse se pressaient et se mêlaient à plusieurs Étoiles dans la salle, celles d’aujourd’hui comme celles d’hier. À tel point que, cela faisait longtemps que ça n’était plus arrivé, les touristes semblaient en minorité. La direction au grand complet – le directeur de l’Opéra de Paris Alexander Neef, le directeur adjoint Martin Ajdari et la Directrice de la Danse Aurélie Dupont – est assise au rang 15, côté cour, pour filer rapidement en coulisse. Pas de Jack Lang au rang protocolaire, mais des balletomanes qui ont cassé leur tirelire. C’est fou comme une soirée de nomination commence exactement pareil qu’une soirée de non-nomination.

Démarrons d’abord par un peu de contexte, pour les absent-e-s de la sphère de la danse depuis six ou sept ans. L’Opéra de Paris compte en ses rangs un danseur incroyable : François Alu. Un peu plus petit que les autres, plus râblé, plus énergique aussi. Pas tout à fait le « physique Opéra de Paris », même si on ne sait plus très bien ce que cela veut dire. Mais un danseur incroyable, qui saute plus haut que les autres, qui tourne plus vite. Surtout qui a un engagement théâtral hors-normes, un charisme ébouriffant et cette qualité immense de toujours créer quelque chose en scène, dès qu’il y met un pas, de rendre vivant n’importe quelle geste même quand il ne danse pas. Bref, François Alu est un artiste qui ne met pas tout le monde d’accord – qui peut le faire ? – mais qui indéniablement marque (en général fortement) les esprits. La définition que je donnerai d’un Danseur Étoile en fait. Même s’il ne rentre pas complètement dans le moule, François Alu a été reçu à l’École de Danse de l’Opéra et y a été un élève modèle : pas forcément dans le comportement, mais par le fait qu’il a toujours terminé premier de sa division, à chaque examen. Reçu dans le corps de ballet à 16 ans, promu à chacun de ses concours de promotion, Premier danseur à 19 ans, de nombreux rôles qui s’offrent à lui. Mais fin 2015, toujours dans La Bayadère, pas de micro non plus, on ne sait pas où est passé Benjamin Millepied. Et l’arrivée d’Aurélie Dupont à la Direction de la Danse en février 2016 marque pour le danseur une violente mise au placard : peu de distribution, pas de grands rôles, même ceux qu’il a déjà dansés. Alors le danseur part un peu dans tous les sens. Il quitte l’Opéra pour 6 mois, devient juré de Danse avec les stars, monte son propre spectacle où il règle ses comptes avec l’institution.

Le public commence à faire son deuil de le voir un jour étoilé, de le voir même redanser un jour à l’Opéra. Avec le Covid, cela fait maintenant deux ans qu’il n’a plus mis le pied sur la scène de l’institution. Sauf que, un jour de février 2022, les distributions tombent : François Alu est titulaire du rôle de Solor sur la prochaine série de La Bayadère, rôle qu’il n’avait plus le droit de toucher depuis six ans. Sur quatre dates. Et avec l’Étoile Dorothée Gilbert. Si ça, ça ne sent pas la nomination ! Vite, branle-bas de combat : leur première est le 12 avril, tout le monde sur le 12. Mais deux semaines avant, le psoas de l’intéressé lâche. Et la veille, c’est dit : il ne dansera pas ce soir-là, ni le 15. Par contre, le 20 avril, c’est bon. Alors tout le monde sur le 20 ! Et de passer sa matinée à rafraîchir la page de la billetterie jusqu’à tomber sur le précieux sésame, casser sa tirelire sans se poser de question.

Saluts de La Bayadère – Dorothée Gilbert et François Alu

Et voilà comment nous arrivons le 20 avril, à 19h à l’Opéra Bastille – ouf, pas d’annulation Covid de dernière minute. Et tout, tout est là pour que ça se passe bien, dont la direction présente au grand complet. Ne manque qu’une représentation exceptionnelle. Et on y est. Nous reviendrons en détail sur ce trio dans un autre papier, avec les autres distributions de cette série. Toutefois en quelques mots. Dorothée Gilbert est une Nikiya divine, danseuse sacrée jusqu’au bout des doigts et femme puissante, régnante. Bianca Scudamore est une Gamzatti de la trempe des reines, de celle qui fait obéir Solor d’un simple regard lui intimant de s’asseoir, de celle qui regarde la salle crânement, jusqu’au fond du second balcon avant d’entamer sa série de fouettés par un triple tour. Cette soirée aurait aussi pu être sans rougir une soirée de double nomination : Bianca Scudamore fait définitivement partie des grandes. François Alu est un Solor détestable : dédaigneux avec les castes inférieures, terriblement lâche face à Nikiya. Et pourtant, dans leur premier pas de deux, l’on aurait cru voir Roméo et Juliette tant ils semblaient liés par un amour plus fort que tout. Mais son Solor reste un guerrier noble, qui quand même préfère les ors de la fille du Rajah et le confort qui va avec plutôt que sa danseuse sacrée. Tous les trois sont absolument brillants techniquement. Ils ont une grande cohérence dans leur style et dans leur parfaite entente en scène, si investis et crédibles dans leur jeu et leur pantomime, nous emportant dans leur histoire. On en oublie les petits ratés : une bayadère qui tombe au premier acte (plus de peur que de mal on l’espère), la première ligne qui tremble un peu dans les Ombres (la série est longue), l’Inde un peu trop de pacotille. Tout le monde – les trois solistes mais aussi l’ensemble du corps de ballet – nous emmènent dans cette histoire, nous emmènent ailleurs. Nous rappellent aussi ce que c’est que l’excellence façon Opéra de Paris, qui n’est pas forcément présente tous les soirs depuis un certain temps.

Et côté public, c’est une ambiance de rêve qui participe aussi aux grands soirs. Les trois solistes sont applaudis chaleureusement lors de leur première apparition (une habitude qui se perd, et c’est dommage). François Alu a même droit à des applaudissements pour son arrivée à dos d’éléphant du deuxième acte, c’est dire. Pendant la danse, l’écoute est d’or : pas un bruit dans la salle, pas un chuchotement, pas un portable qui vibre ou un toussotement, à croire que le Covid a disparu. Mais à chaque fin de variation, c’est l’explosion. Et quelle ovation à la toute fin du dernier acte, à la pause finale, quand le corps de ballet se fond dans un dernier port de bras ! Tout est là, oui, tout est là : une représentation exceptionnelle, un Premier danseur au mieux de sa forme, un public chauffé à blanc, un photographe à l’avant-scène, une caméra en fond de parterre, les Étoiles dans le public qui filent en coulisse, et la direction, a-t-elle bougé de son siège ? Le public ovationne chaque salut, certain de ce qui va arriver. Sur scène, le corps de ballet zieute en coulisse, Dorothée Gilbert regarde côté cour avec insistance. Foi de Balletomane, ce soir est un soir de nomination, ou je n’y connais rien.

Mais… Mais… Un salut, deux saluts, le rideau se referme. Et rien. Les lumières se rallument, incitant gentiment le public à quitter la salle. Sauf que le public n’est pas vraiment de cet avis ! Alors il reste, se lève, fait entendre sa voix, a les paumes rouges à force d’applaudir. D’abord pour féliciter encore une fois cette fabuleuse distribution et tous les artistes en scène, parce que ce fut un grand soir. Puis des « Alu Étoile » commencent à fuser. Non, ça ne va pas se terminer comme ça. Un machiniste appuie sur le mauvais bouton, la salle redevient noire le temps d’une seconde, avant de se rallumer. Un geste malencontreux (sadique diront certains) qui ne fait que relancer l’envie de ne pas partir. Et voilà le public parti pour 15 minutes d’ovation, alors que toutes les lumières sont allumées, à applaudir les artistes et à crier « Alu Étoile » ! Le couple star du soir revient devant le rideau, salue une dernière fois, repart. Le public, lui, ne repart pas, insiste, aux « Alu Étoile » se mêlent quelques « Dupont démission« , ça crie, ça insiste. Non, on ne partira pas ! La Révolution à Bastille, allez-y, vous pouvez y aller sur les jeux de mots. Mais une ambiance comme celle-là, ce public debout pendant 15 minutes à applaudir et à crier, lumières allumées, on n’avait jamais vu ça. François Alu et Dorothée Gilbert reviennent une dernière fois saluer, lancent un cœur avec les mains au public, l’Étoile fait un petit haussement d’épaules décontenancé à la salle. Ils repartent pour la dernière fois.


 

Le public a compris qu’il ne se passerait rien, il reprend lui aussi ses affaires. Mais cette non-nomination n’est pas digérée. Mais que s’est-il passé ? Rendez-vous devant l’entrée des artistes. Une bonne centaine de personnes attendent déjà devant – quand on dit que rien ne ressemble plus à une soirée de nomination qu’une soirée de non-nomination. Aurélie Dupont semble déjà partie – pas sûre qu’elle aurait réussi à sortir. Les danseurs et danseuses rentrant chez eux ne semblent pas avoir compris non plus ce qui s’est passé. Tout le monde s’y attendait, eux aussi. Dorothée Gilbert, Bianca Scudamore et François Alu sortent chacun-e à leur tour, chaleureusement ovationnés. Ils se prêtent aux jeux des photographes. Le Premier danseur ne montre aucune déception, il semble heureux d’avoir dansé, heureux de la soirée. Il est encore plein d’énergie. Toujours généreux, il prend le temps de saluer chacun-e, de faire des selfies avec une toute jeune apprentie danseuse, signe les feuilles de distribution qui se tendent devant lui. Qu’avons-nous dit déjà plus haut sur rien qui ne ressemble plus à…. ?

Entre discussions et pêche en renseignements, une info sort : s’il y a nomination, ce sera le 23 avril. Cette date est une représentation un peu spéciale : elle est réservée à des familles qui ne sont jamais venues à l’Opéra de Paris. Les places ne sont pas mises en vente sur les réseaux habituels, on n’en trouvera aucune sur la billetterie. La nomination serait donc pour ce public néophyte. Entendons-nous bien : ce genre de soirée est génial. Oui, il faut ce type d’opération pour amener un nouveau public, le mettre à l’aise, lui faire découvrir cet univers. Mais nommer une Étoile – si cela se fait – sans aucun habitué dans la salle, cela a du mal à passer. Une nomination, c’est aussi 15 minutes d’ovation, la centaine de personnes à l’entrée des artistes – et pas sûr qu’il ait droit à ça devant un public qui ne connaît pas tout ça. Une nomination, c’est aussi un moment de partage entre le public et la compagnie – c’est pour cela aussi que les nominations n’arrivent jamais complètement « par surprise », que des bruits courent, et qu’au final tout le monde est dans la salle.

Paraît-il que la nouvelle direction générale n’a pas forcément les codes du Ballet et ses attentes. Soit. Aurélie Dupont les connait ses codes, et si nomination il y aurait, cela sonnerait un peu comme un : « Vous la vouliez cette nomination ? Et bien la voilà, mais vous ne la verrez pas. Et na ! N’aviez pas qu’à critiquer tout le temps ma programmation. Et je fais ce que je veux d’abord ». À l’heure où l’institution s’éloigne de plus en plus d’un public de passionnés, où la Direction de la Danse a tant de mal à s’imposer après pourtant plus de six ans en poste, cela aurait sonné comme un acte de réconciliation. Ce sera (si nomination il y a) un peu comme une punition. Une nomination au Japon mais à trois stations de métro. Par contre n’oubliez pas de prendre votre abonnement 22/23 en passant.


 

Mais tout ceci n’est que spéculation. On ne sait pas ce qui se passera le 23 avril, comme on ne sait pas les multiples épisodes et rebondissements qui ont accompagné cette série de Bayadère et ces distributions. Mais quoi qu’il ait pu être prévu, organisé ou signé, ce soir était le soir. Il n’y avait qu’à trouver un micro en coulisse et monter en scène. Même à l’Opéra de Paris où tout est si compliqué, cela semble être de l’ordre du raisonnable. Comment ne rien faire après une soirée pareille, comment ne pas voir ce qui se passe ? Un peu de panache que diable, changeons les plans et improvisons. Mais non. Tant pis. Croisons les doigts pour samedi. Certain-e-s Parisien-ne-s ont déjà prévu d’être à la sortie des artistes à 22h30 à défaut d’être dans la salle. Remercions les trois solistes, tous les seconds rôles et le corps de ballet pour cette soirée d’exception. Et l’ensemble du public de Bastille, qui était un peu le personnage supplémentaire de cette soirée pas comme les autres, dont on se souviendra longtemps. « Le 20 avril, la soirée de non-nomination ? J’y étais !« .

 



Commentaires (22)

  • ELISABETH

    Excellent article qui traduit bien toutes les phases de cette terrible soirée. On croise les doigts pour samedi, pour François Alu et oui, je le confesse, j’irai rôder à la sortie des artistes samedi.

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  • Joelle

    Nous y étions tout comme toi ! 🙁
    Excellent résumé….

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  • Sophie

    C’est exactement ça ! L’attente, l’excitation au début du spectacle, la plénitude devant une représentation exceptionnelle, l’attente, l’enthousiasme du public, l’incompréhension à la fin… Mais on y croit ! C’est pour samedi !

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  • Demarez Alain

    Triste de ne pas avoir pu communier avec les spectateurs du 20 avril, nous avons assister à la représentation du 15 avril ( dont nous étions ravie de la distributions mais déçu du changement de programmation ) celle-ci n’a pas reçue la même ferveur de la salle.
    Merci pour cette article qui relate bien la frustrations des balletomanes.

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  • Alice

    Espérons une nomination samedi, dans ce cas je proposerai de remplacer le #aluetoile par #princealu : https://youtu.be/p4IFkrndzrg

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  • phil

    Résumé de la soirée : pléthore de biens nuit à la Direction ! J’y reviendrai lors du concours de promotion interne de l’ONP (la classe des Coryphées masculine notamment) mais que cela doit etre difficile de distribuer équitablement l’ensemble de la compagnie .

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  • Audrey

    Je comprends la déception des balletomanes présents… mais je ne peux pas m’empêcher de me dire que le principal déçu est simplement l’intéressé. Parce que pourquoi va-t-on à l’opéra ? pourquoi le balletomane casse-t-il sa tirelire ? Pour voir un spectacle avec de superbes danseurs ou pour la satisfaction d’avoir été présent à une nomination ? Personnellement je n’ai jamais assisté à une nomination, même des danseurs que j’admire, faute de mauvais timing souvent. Et il y a plusieurs danseurs que je rêverai de voir etoile. Pour certains ca n’arrivera jamais et bien sûr ça me fait de la peine. Mais ce qui m’importe le plus c’est de les voir danser. Francois Alu était distribué en Solor ! La soirée devait être superbe ! Alors oui il n’a pas été nommé. C’est dommage. Mais tout le battage à base de Alu Étoile depuis plusieurs années, comme s’il était le seul danseur méritant de la compagne, devient lassant. Simple avis bien sûr 😉

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    • Hélène

      Pour répondre à Audrey, en effet, on va à l’Opéra pour voir de beaux danseurs et passer une belle soirée et c’est le principal, mais ce qui est en jeu ici, ce n’est pas une simple déception de balletomanes un peu monomaniaques; non, il s’agit surtout de se désoler et de dénoncer une direction des « ressources humaines » comme on dit, qui est plus que calamiteuse et totalement arbitraire.
      Les nominations d’étoiles sont par essence même toujours un peu « subjectives » mais ici, elles tiennent de l’oukase du tsar ou plutôt de la tsarine, et ne sont hélas pas le moins du monde fondées sur les qualités intrinsèques des danseurs ou danseuses…comment interpréter la mise en avant au titre le plus prestigieux, de danseuses qui sont du point de vue de la technique classique à peine du niveau de la classe sujet, sans parler de la pauvreté de leur palette artistique et interprétative…et dont la sur distribution confine au ridicule.
      D’autres ne sont pas distribuées au risque de s’étioler et de perdre toute assurance car la scène entretient la flamme et fait progresser tout artiste dans sa sensibilité et son cheminement d’interprétation..
      A croire que plus les artistes sont incolores et plus la direction les remarque, à l’inverse du public…il y a là une curieuse manière de servir une compagnie…La mise en avant des artistes qui la composent, qui plus est au titre d’étoile, ne ressort pas en principe du copinage ou de la récompense de services rendus…seule devrait compter le talent, voire et surtout, l’aura exceptionnelle et inexplicable qu’ont certains danseurs ou danseuses …et on devrait pouvoir nommer des artistes et les faire avancer indépendamment de nos affects personnels à leur encontre.
      Du moins, dans le cas d’une direction artistique digne de ce nom, capable de discerner le meilleur de chacun avec honnêteté et qui aurait le souci d’œuvrer avec une intégrité artistique qui semble hélas faire cruellement défaut à la direction actuelle…nous ne pouvons que le déplorer et espérer qu’un jour…les choses changent pour notre plus grand bonheur et surtout pour l’épanouissement de cette belle compagnie.
      Ce qui s’est passé lors de cette soirée montre que le chemin est encore bien long; c’est aussi l’occasion de constater, qu’au delà des beaux discours sur la recherche de nouveaux publics, il faudrait peut-être également trouver une nouvelle façon de se positionner en tant que responsables artistiques, vis à vis du dit public et faire montre de davantage de respect et d’honnêteté à son égard.
      Il n’est jamais interdit d’espérer…

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  • Nadia

    Plus aucun compte rendu de ballet depuis deux ans mais un article ridicule pour couiner sur une non nomination? Vous ne lui rendez pas service.

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  • LEMARECHAL

    Voici quelques années, nous avions été surpris de la non-nomination d’Emmanuel Thibault, que la direction n’a jamais étoilisé en dépit de la haute qualité de ses prestations.

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  • Lili

    Merci pour ce compte-rendu. Les échos sont nombreux même dans la presse « généraliste ». Certes ce n’est pas le public qui nomme les étoiles mais les temps change, j’espère qu’à force de pression de plus en plus explicite et visible dans la salle, ça viendra.

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  • Le commentaire a été parfait. J’écris sous le coup dela colère ammassée depuis longtemps…Je regrette l’Aurélie Dupont de ses adieux dans Manon et celle du documentaire de Cedric Clapish où l’on découvarit une personne sensible, raisonnable, mesurée. En cinq ans de direction de la danse, Madame la directrice a montré son vrai visage de « dictateur » (osons le mot). Elle est désormais détestable de tous ceux qui aiment la danse sous toutes ses formes. Il serait peut-être temps qu’elle quitte la scène et les coulisses. N’est pas Brigitte Lefèvre qui veut !

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  • Pannetier

    Oui j’y étais aussi et je confirme que Dorothée Gilbert fut une Bayadère absolument divine et que si François Alu avait été nommé ÉTOILE ma soirée aurait pris le goût de l’inoubliable et l’inouï. Première fois à Bastille… je recharge ma tire-lire ! … Suite espérée.
    Line

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  • Crinoline

    Donc si on n’est pas un public de connaisseur de « balletomane » en gros on ne mérite pas d’assister à une nomination d’étoile???
    Je trouve votre discours totalement condescendant!
    Je vous cite « Mais nommer une Étoile – si cela se fait – sans aucun habitué dans la salle, cela a du mal à passer » Cela signifie quoi que les gens seront trop bêtes pour applaudir ou se rendre compte de la chance qu’ils ont?
    Franchement DALP je suis très déçue par vos propos…

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    • Fabienne

      Je ne vois pas où est la « condescendance  » .
      Chaque milieu a ses codes et ses habitudes qui ne sont pas nécessairement ridicules et contribuent au plaisir de chacun . Le prix Goncourt est décerné au restaurant Drouant , et les Oscars à Los Angeles , vous voyez .
      Une nomination d’ étoile , c’est un moment unique dont il serait dommage de priver le danseur comme les habitués , en effet . J’ aurais bien aimé voir la tête de madame Dupont si elle avait été nommée étoile au détour d’ une soirée pour  » nouveau public  »
      Pour le reste , entièrement d’ accord avec les commentaires d’ Hélène .

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      • Lili

        Sauf que le public de François Alu c’est celui de DALS, de ses spectacles avec 3e étage, de ses passages télé…. Alors finalement, c’est bien qu’un danseur comme lui soit nommé devant « son » public !!

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    • Julie

      Vous avez totalement raison. C’est affligeant de condescendance.

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    • selyne

      Vous devez reconnaître que ce ne sera pas la même chose qu’avec un public de connaisseurs ou d’habitués. C’est pareil dans tous les domaines d’ailleurs : sport, cinéma… quand on connaît le sujet on y met plus de ferveur. Un public qui n’a pas tous les tenants et les aboutissant ne donnera pas à François Alu l’ovation qui suit une nomination. Je pense surtout que ce veut dire l’article c’est que des passionnés attendent depuis des années la nomination de François Alu en tant que danseur étoile, ils auraient mérité d’y assister.

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    • Je pense, Crinoline, que vous vous vous méprenez sur le sens de cette phrase. Il ne s’agit pas de mépriser le public non averti, mais de dire que nommer une Étoile devant un public qui n’est pas « son » public (celui qui l’admire depuis des années, qui l’a découvert dans ses premiers spectacles de l’École de danse, qui a suivi sa progression de Quadrille à Premier danseur, qui l’a vu dans des différents rôles), c’est terriblement frustrant pour ces fidèles spectateurs comme pour l’interprète. Imaginez-vous fêter votre plus beau jour avec des inconnus plutôt qu’avec vos meilleurs amis ?

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  • Reding-hourcade

    Je me permets un commentaire car j’ ai vu ma troisième Bayadère a Paris avec l’ extraordinaire Sae Eun Pak rayonnante Nikya avec une perfection , une grâce magistrale qu elle avait déjà en 2007 quand elle a triomphé a Lausanne, avec P Marque ils on trouvé un équilibre radieux qui en fait techniquement une dream pair, ma première bayadère en 1997 avait été avec Laurent Hilaire, Isabelle Guerin et une merveilleuse Gamzatti d ‘ Elisabeth Platel mais j’ avais gardé un souvenir exceptionnel de Kimin Kim le 18 décembre 2015/qui fut et est toujours un Solor d ‘exception invité par Benjamin Millepied.Ilnest inegale sunle plan tp technique, défie la gravité mais impressionne par la beauté de ses atterrissages après des sauts impeccables, le raffinement de chaque mouvement dont il ne fait pas une acrobatie, ses mains toujours tendues avec élégance jusqu’ au bout des ongles.j ai aussi vu Muntagirov a Londres techniquement magnifique mais moins de charisme scénique. J’ ai été fort etonnee ayant acheté un programme que nulle part n’ etait mentionne Kimin Kim récompensé par un Benoit de la danse pour sa performance a Paris, cela paraît un comble.Je n’ ai pas vu Francois Alu dans ce role mais dans un précédent Don Quichotte où son énergie était resplendissante ainsi qu une qualité technique étourdissante,Ayant un membre de ma famille qui a été le vice president du Grand Prix de Lausanne, je vous livre quelques reflexions au sujet devla Bayadère.

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    • Watkin

      Merci pour avoir cité Kimin Kim! J’aurais bien voulu être là, en 2015… ses vidéos sur YouTube sont époustouflants

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  • Jean-Luc CARRIER

    Nous sommes le 23 avril. Nous sortons de l’Opéra. Si je comprends votre déception, je peux vous assurer de notre joie. Un spectacle magnifique (je vous rassure l’étoile n’est pas tombée ) et nous sommes restés plus de 15 mn pour applaudir la nomination de François Alu et tout le corps de ballet. Contrairement à ce que vous affirmez, le public était mélangé, néophytes et connaisseurs (nombreuses jeunes danseuses). Alors un peu moins d’élitisme pourra permettre à un public toujours plus nombreux de découvrir la danse, l’opéra et leurs merveilleux artistes. Et merci à Aurélie Dupont.

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