Biennale Internationale des Arts du cirque – Nos dix coups de coeur de l’édition 2023
La BIAC – Biennale Internationale des Arts du cirque – est l’un des grands rendez-vous du cirque actuel, mené par Guy Carrara et Raquel Rache de Andrade du Cirque Archaos. Pendant un mois, Marseille et sa région vibrent par la créativité de multiples propositions tous azimuts, montrant toute la diversité du cirque aujourd’hui. L’édition 2021 de la BIAC s’était déroulée sans public, avec uniquement des professionnels – les lieux de culture devant à l’époque rester fermés. C’est donc avec un plaisir d’autant plus grand de retrouver ce festival unique et ses nombreuses propositions – 73 spectacles cette année. Donc voici nos dix coups de cœur, à ne pas manquer.
Le focus Fanny Soriano et sa compagnie Libertivore
Cela fait toujours plaisir de voir un festival mettre à l’honneur des créatrices, très nombreuses dans le monde du cirque mais parfois discriminées, comme partout, en termes de visibilité. Le focus de cette édition 2023 est ainsi consacré à la danseuse et acrobate aérienne Fanny Soriano, qui depuis bientôt 20 ans étonne et interroge avec ses spectacles montés par sa compagnie Libertivore. Cette BIAC est l’occasion d’en voir cinq d’entre eux : Hêtre (2015), Phasmes (2017), Fractales (2019), Éther (2021) et Brame (2022) – Hêtre du 20 janvier au 7 février à Marseille, Eygalières, Biot et Briançon ; Phasmes du 20 janvier au 7 février à Marseille, Cavaillon et Briançon ; Brame du 26 janvier au 2 février à Marseille, Istres et Château-Arnoux-St Auban ; Éther les 3 et 4 février à la Salle Guy Obino ; Fractales du 3 au 5 février à La Criée.
Martin Zimmermann et le focus sur la scène suisse
Autre point fort de cette BIAC : la scène suisse avec sept spectacles et installations. En tête d’affiche ? Martin Zimmermann évidemment, dont les spectacles entre virtuosité et art clownesque nous transportent dans un autre monde. L’on y découvre son spectacle Danse macabre et son installation vidéo Mr Skeleton. Et l’on profite de ce focus pour découvrir des troupes moins connues, comme le collectif franco-suisse La Horde dans les Pavés – Danse macabre du 1er au 9 février à Martigues et Antibes, installation Mr Skeleton du 27 janvier au 11 février au Magic Mirror. La Horde dans les pavés les 14 et 15 janvier à la Friche la Belle de Mai.
Animal du Théâtre du Centaure
L’une des 24 créations de cette BIAC et sûrement l’une des plus attendues. Le Théâtre du Centaure est une compagnie atypique, se voulant être un trait d’union entre l’être humain et le cheval. Ici l’animal n’est pas au service des circassiens, mais un interprète, si l’on peut dire, pleinement. de cette recherche sont nés des spectacles différents, entre danse, théâtre, cirque et art visuel. Cette création Animal est le résultat d’une collaboration avec la chorégraphe Kaori Ito. « Être avec l’animal pour danser avec la nature tout entière réunie » – Du 26 janvier au 5 février au Théâtre du Centaure.
Les Colporteurs
Fondée en 1996 par Antoine Rigot et Agathe Olivier, la compagnie Les Colporteurs s’est durablement installée dans le paysage circassien par ses spectacles poétiques et uniques. Il y en a trois lors de cette Biennale, pour se plonger dans l’univers joyeux et onirique de la troupe : leur nouvelle création Coeurs sauvages sur ce qui fonde la survie, Méandres où verticalité et horizontalité se rencontrent et Toyo ! joli duo entre contorsions et violoncelle accessible dès 3 ans – Coeurs sauvages du 21 au 29 janvier au Village Chapiteaux, Méandres les 25 et 26 janvier au Village Chapiteaux, Toyo ! au Forum des Jeunes et de la Culture.
Ombres portées de Raphaëlle Boitel par la Compagnie L’Oublié(e)
Pensée comme une œuvre cinématographique, Ombres portées est à mi-chemin entre cirque, théâtre et danse nous plonge dans les questions du non-dit au sein de la famille, des destins qui basculent, de la construction de soi. L’on aime le travail unique de Raphaëlle Boitel, circassienne à la croisée des arts, qui développe ses créations , qui propose ici une pièce pour six interprètes se jouant de l’apesanteur – Les 19 et 20 janvier au Théâtre National De Nice.
Mazút de Baro d’evel
Dix ans après sa création, Mazút de Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias, duo fondateur de la compagnie Baro d’evel, est transmis à une nouvelle génération d’interprètes. L’on y retrouve ce qui fait le sel de la troupe : le burlesque comme colonne vertébrale, l’acrobatie mêlée de danse, musique et poésie comme pratique, et avec un animal – ici un chien – pour compléter le duo. Un univers en soi à découvrir – Les 21 et 22 janvier au Théâtre d’Arles.
Passagers des 7 doigts de la main
Faut-il encore présenter les 7 doigts de la main, troupe québécoise et stars du cirque depuis de nombreuses années ? La troupe utilise sa recette bien connue pour Passagers : quelques interprètes superbement virtuoses qui mêlent à leur numéros souvenirs et pensées plus intimistes. Un découpage attendu, mais l’on est malgré tout emporté par la sincérité profonde de ces artistes en scène et la maîtrise si absolue de leur art. Un spectacle qui sait plaire à toutes les générations – Le 24 janvier aux Théâtres en Dracénie.
Pli de Inbal Ben Haim
Sortie du CNAC en 2018, soutenue par Circus Next 2021, Inbal Ben Haim est l’une des découvertes circassiennes de la saison dernière. Et Pli est une création étonnante, où l’agrès permettant de s’envoler dans les airs est uniquement fait de papier, se construisant et se modifiant au fil du spectacle. Comme une métaphore de nos fragilités dans un spectacle qui émerveille – Le 1er février au ZEF Théâtre du Merlan.
La Nuit du Cerf du Cirque Le Roux
Cela commence à faire plusieurs saisons que La Nuit du Cerf du Cirque Le Roux est sur les routes. Un succès mérité pour un spectacle scénarisé et impeccablement mis en scène par Charlotte Saliou, refusant la succession factice de numéros circassiens et recourant aussi bien à la musique inspirée des années 1970 qu’au cinéma. Pour découvrir si ce n’est déjà fait ce spectacle singulier et cette troupe qui s’impose comme une incontournable – Le 25 février au Théâtre Le Forum.
Une soirée au Village Chapiteaux
Si la BIAC se dissémine dans toute la région, Marseille reste son cœur. Et notamment son Village Chapiteaux, monté pour l’occasion sur les plages du Prado. L’on y retrouve quatre chapiteaux, des salles de spectacle mais aussi des lieux de vie et de rencontres. C’est ainsi au chapiteau Magic Mirror que l’on se retrouve entre deux représentations, pour boire un verre, dîner et/ou partager. Une ambiance joyeuse et conviviale qui participe pleinement à la réussite de la BIAC.