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Saison 2023-2024 – Le Ballet de l’Opéra de Paris

Le Ballet de l’Opéra de Paris a dévoilé sa saison 2023-2024. Une saison de transition, formée en très grande majorité par Aurélie Dupond, mais qui sera dirigée et assumée par José Martinez, en poste à la Direction de la Danse depuis quatre mois. Et une programmation Danse 2023-2024 sans surprise et sans grande création, mais qui revient aux fondamentaux du classique… Et ce n’est pas plus mal ! Quant à José Martinez, il a endossé avec naturel la veste du directeur, traçant déjà les lignes de ses ambitions artistiques. Ainsi, même si cette saison n’affiche pas de nom surprenant, elle s’annonce passionnante avec ses nombreuses séries classiques, et déjà dans le ton d’un nouvel élan. Gros plan sur la saison 2023-2024 du Ballet de l’Opéra de Paris.

Le Palais Garnier

Cinq grands ballets du répertoire en une seule saison, voilà quelque chose à laquelle on n’était plus habitué au Ballet de l’Opéra de Paris, dont la programmation d’Aurélie Dupont était très éparpillée. Mais pour sa saison 2023-2024, sa dernière, l’ancienne Directrice de la Danse est revenue aux fondamentaux. L’ensemble fait la part belle aux reprises récentes. Et sonne comme un moment de transition : pas de grosses créations, d’entrée au répertoire détonante ou de reprises pas vues depuis longtemps. Mais un retour aux bases, riche de 190 représentations, aux pièces que les danseurs et danseuses connaissent bien, avant de se lancer dans autre chose. José Martinez a déjà dressé les lignes de la suite : des créations classiques, de nouvelles productions des œuvres du répertoire, des distributions données en avance aussi. En attendant de voir sa vraie empreinte sur les programmes suivants, cette saison 2023-2024 lui permet de ressouder les fondations et de mettre en avant de nombreux danseurs et danseuses. Et pour le public, de lui proposer un programme très alléchant. Même si les augmentations des tarifs, notamment à l’Opéra Bastille qui voit son parterre s’envoler, devraient freiner les ardeurs.

 

Soirée Xie Xin / Marion Motin / Crystal Pite

Les deux créations de la saison sont réunies dans ce programme contemporain, uniquement composées d’œuvres de femmes chorégraphes. Ce qui n’est d’ailleurs pas, au passage, à l’image de la saison, composée à 80 % d’œuvres de chorégraphes hommes. Cette soirée s’annonce cependant séduisante, avec deux univers que l’on a envie de découvrir à l’Opéra de Paris : celle de Xie Xin, première chorégraphe femme chinoise invitée à l’Opéra de Paris, et Marion Motin, chorégraphe hip hop qui travaille aussi dans la pop et les comédies musicales. Avec chacune une œuvre courte, elles ont de quoi montrer leur univers et faire connaissance avec la troupe, avant peut-être des collaborations de plus grandes ouvertures. Xie Xin propose sa création Horizon, tandis que Marion Motin monte The Last Call. Une pièce autour de « la brutalité de la mort« , qui se revendique comme « narrative« , où « le public peut comprendre ce qu’il a envie de comprendre« , selon la chorégraphe. Ces deux pièces sont entourées du tube The Seasons’ Canon de Crystal Pite, pièce ultra-efficace de groupe, qui va bien à l’Opéra de Paris, et que l’on se plaît à retrouver.La première représentation de cette soirée sera un Gala AROP, précédé du Défilé du Ballet. Il s’agira du seul Défilé de la saison, donc une fois de plus fermé au grand public. Même si, pour les saisons suivantes, José Martinez a conscience que ce Défilé proposé à une date normale est « c’est une demande du public fan de danse importante« , et qu’il « essayera d’en tenir compte pour les saisons prochaines« . Ce qu’a confirmé le Directeur de l’Opéra Alexander Neef.

Du 21 septembre au 12 octobre 2023, dix-sept représentations au Palais Garnier. Musiques enregistrées.

The Seasons’Canon de Crystal Pite – Ballet de l’Opéra de Paris

Gsovsky/Robbins/Balanchine/Noureev

L’Opéra de Paris continue son partenariat avec le Grand Théâtre d’Aix-en-Provence, en proposant une nouvelle tournée du Ballet de l’Opéra de Paris. Qui vient avec un programme classique vraiment alléchant, composé du virtuose Grand Pas classique de Victor Gsovsky, In the night de Jerome Robbins, Who Cares? de George Balanchine et des extraits de Raymonda de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa (Pas de six et Grand pas). Une soirée mêlant quatre ballets très différents, de l’académisme de Marius Petipa à l’ambiance Broadway, en passant par le romantisme de Chopin et un bel exemple de l’École française. Un programme ambitieux (qui donne l’envie du déplacement) qui montre aussi que Raymonda, refaite à neuf mais donnée qu’une seule fois en 2019, n’est pas oubliée.

Du 27 au 30 septembre 2023, quatre représentations au Grand Théâtre d’Aix-en-Provence.

 

Soirée Jerome Robbins

Jerome Robbins est l’un des piliers du répertoire de l’institution parisienne, qui va si bien à ses artistes y trouvant une belle liberté. Place ici à trois pièces incontournables du chorégraphe américain. En Sol sur la musique de Ravel, jouant tout en humour l’ambiance bain de mer. Puis le romantique In the Night où trois couples montrent trois facettes de l’amour sur Chopin. Enfin The Concert, pièce irrésistible et si drôle, se moquant gentiment du public comme pastiche d’un petit ballet. Une pièce que l’on n’a pas vue depuis près de 15 ans, qui va donc trouver un nouveau public comme un renouveau de ses interprètes. Et qui amène un peu de fraîcheur à côté de deux très belles pièces, mais que l’on a déjà beaucoup vu dernièrement.

Du 24 octobre au 10 novembre 2023, avant-première jeune le 23 octobre, seize représentations au Palais Garnier. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction musicale Maria Seletskaya.

En Sol de Jerome Robbins – Ballet de l’Opéra de Paris

Soirée Maurice Ravel

Ce programme n’est pas mené par le Ballet, mais par l’École de Danse de l’Opéra de Paris présentant une pièce chorégraphique et l’Académie lyrique montrant un opéra. Les Petits rats reprennent ainsi Ma Mère L’Oye, création de Martin Chaix de 2023, qui voit là une reprise rapide et la possibilité de s’inscrire dans un répertoire. L’Académie présentera pour sa part l’opéra L’Enfant et les sortilèges. Un spectacle idéal pour s’initier à l’art lyrique, avec des tarifs un peu plus doux dans les grandes catégories.

Du 21 novembre au 14 décembre 2023, huit représentations au Palais Garnier. Orchestre de l’Opéra national de Paris, Maîtrise Notre-Dame de Paris choeur d’adultes, Chœur d’enfants de l’Opéra de Paris. Direction musicale Patrick Lange.

 

Les Démonstrations de l’École de Danse

Rendez-vous attendu aussi bien des parents, des professeur-e-s de danse comme des amateurs et amatrices de ballet, les Démonstrations de l’École de Danse prennent place au Palais Garnier. Le rituel est le même : chaque classe de danse, garçons et filles, montre un extrait de son travail, permettant de voir la mise en place de la technique française et son évolution au fil des divisions, sans oublier les cours complémentaires. De nombreux élèves étant en scène, entre Casse-Noisette et Ma Mère L’Oye, le programme aura peut-être quelques petites évolutions.

Du 3 au 16 décembre, six représentations (trois le matin, trois l’après-midi) au Palais Garnier.

Les Démonstrations de l’École de Danse de l’Opéra de Paris

Soirée Jiří Kylián

Encore un pilier du répertoire de l’institution, dans une veine contemporaine, même si le langage académique est la base de travail de Jiří Kylián. À l’image de Stepping Stones, ballet amenant la pointe dans le langage contemporain, qui n’avait pas été repris depuis 2004. Autre reprise, le classique Petite mort sur la musique de Mozart, véritable emblème du chorégraphe et qui va si bien aux compagnies classiques. Deux entrées au répertoire complètent la soirée : le plus contemporain Gods and Dogs et Sechs Tänze, allant dans une veine plus humoristique et théâtrale. Une soirée dense, montrant quatre facettes de Jiří Kylián, et plutôt bien équilibrée ce que l’on connaît et ce que l’on connaît moins.

Du 8 au 31 décembre 2023, avant-première jeune le 7 décembre, 21 représentations au Palais Garnier. Musiques enregistrées.

 

Casse-Noisette de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa et Lev Ivanov

Un retour en scène pour cette production de Casse-Noisette, qui n’avait pas été donnée depuis neuf ans. Retour attendu ? L’on ne sait pas trop. Cette version psychanalisante de Rudolf Noureev n’avait pas forcément laissé de bons souvenirs. Le premier acte a tout son charme, dans une version plutôt traditionnelle. Mais le deuxième acte avait montré un certain essoufflement, entre des danses de caractère semblant peu inspirées et une chorégraphie si tarabiscotée que personne ne semblait y prendre du plaisir. Charles Jude sera à la manœuvre de ce retour, pour retoucher certains détails mineurs autour des danses de caractère. Les distributions devraient aussi être largement renouvelées, avec toute une jeune génération prête à prendre sa place. À voir si cela suffit à donner un nouveau souffle à cette version, qui, il y a neuf ans, montrait des signes de fatigue.

Du 8 décembre 2023 au 1er janvier 2024, dix-neuf représentations à l’Opéra Bastille. Orchestre de l’Opéra national de Paris, chœur d’enfants de l’Opéra de Paris, direction musicale Andrea Quinn.

 

Béjart Ballet Lausanne / Compagnie invitée

Aurélie Dupont avait continué durant son mandat à programmer des compagnies invitées, en général des compagnies contemporaines. L’on renoue ici avec le retour des compagnies plus néo-classiques, et c’est une bonne chose, même si le Béjart Ballet Lausanne n’est pas franchement absent des théâtres français. En tourmente administrative, avec une remise en cause de la direction de Gil Roman, la compagnie vient avec les bases de son répertoire : BhaktI III (souvenez-vous des variations du Concours de promotion !) et Sept danses grecques de Maurice Béjart, ainsi qu’une troisième oeuvre du chorégraphe annoncé ultérieurement, complétées par Tous les hommes presque toujours s’imaginent de Gil Roman. Une belle soirée béjartienne en perspective.

Du 4 au 6 janvier 2024, cinq représentations au Palais Garnier. Musiques enregistrées.

 

Sadeh21 de Ohad Naharin

Aurélie Dupont a continué son travail avec les chorégraphes israéliens, en proposant une nouvelle entrée au répertoire de Ohad Naharin : Sadeh21. Créée en 2011 pour la Batsheva, elle a fait le tour du monde et est devenue une pièce phare de la compagnie, déployant toute la puissance du langage gaga. Une pièce où devraient s’épanouir les interprètes plus contemporains de la compagnie, d’autant que la série est longue. Musiques enregistrées.

Du 7 au 21 février 2024, avant-première jeune le 6 février, dix-neuf représentations au Palais Garnier.

 

La Fille mal gardée de Frederick Ashton

Après avoir été donnée à de très (trop) nombreuses reprises, cette délicieuse production a eu droit à une pause bienvenue de six ans. On la retrouve donc avec d’autant plus de plaisir. Créée en 1789 en France, à Bordeaux, La Fille mal gardée a inspiré de nombreux chorégraphes au fil des siècles, d’autant que la toute première version s’est perdue. Frederick Ashton s’en est emparé à son tour en 1960, proposant une version virtuose et savoureuse, tout en humour et en poules géantes. Une œuvre pilier du répertoire du Royal Ballet, qui a trouvé tout naturellement sa place à l’Opéra de Paris en 2007. Un ballet dans une ambiance champêtre, mettant en scène Lise, jeune fille amoureuse de Colas, qui va faire tourner en bourrique sa Mère Simone pour arriver à ses fins. Et tout cela se termine bien sûr par un mariage au milieu des bottes de foin (et des poules géantes, toujours). Une œuvre proposant de beaux rôles pour les Étoiles confirmées comme les jeunes talents, que l’on se plaît à voir et revoir, spécialement conseillée pour le jeune public ou les néophytes voulant découvrir le ballet.

Du 15 au 31 mars 2024, avant-première jeune le 24 mars, quinze représentations au Palais Garnier. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction musicale Philip Ellis.

La Fille mal gardée de Frederick Ashton – Alice Renavand

Don Quichotte de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa

L’un des classiques du répertoire du Ballet fait son retour rapide en scène, la dernière série datant de 2021. Une série qui avait vu de nombreuses prises de rôle – Don Quichotte propose de nombreux personnages secondaires en dehors du couple principal – mais qui était restée très perturbée par le Covid, avec des annulations et des valses de distributions. Ce sera ainsi l’occasion de reprendre ce ballet plus sereinement. Cette production de Rudolf Noureev de Don Quichotte ne faiblit pas sur la forme, même si chorégraphiquement elle apparaît parfois bien tarabiscotée. L’occasion de voir José Martinez à la manœuvre dans ces reprises du répertoire, aussi de voir comment il gère la compagnie : cette longue série de Don Quichotte a lieu en même temps que la courte mais dense série de La Fille mal gardée évoquée plus haut.

Du 21 mars au 24 avril 2024, vingt-quatre représentations à l’Opéra Bastille. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction musicale Gavriel Heine. À noter que la représentation du 24 avril en matinée est réservée au public venant pour la première fois à l’Opéra (via les CE, etc.).

 

Spectacle de l’École de Danse

Élisabeth Platel a voulu rendre hommage à Roland Petit, pour marquer les 100 ans de naissance du chorégraphe, en reprenant Les Forains. Souvent repris par l’École de Danse, ce joli ballet met en scène une petite troupe de saltimbanques, montant tréteaux et spectacles de village et village. Place ensuite à une veine plus néo-classique avec Un Ballo de Jiří Kylián, faisant échos à la programmation de la compagnie. Enfin la directrice lance un défi à ses élèves, avec le virtuose Suite en blanc de Serge Lifar et ses nombreuses variations emblématiques. Une façon aussi de ne pas oublier ce chorégraphe qui a tant compté pour l’institution, mais plus repris depuis longtemps par la compagnie.

Du 13 au 16 avril 2024, trois représentations au Palais Garnier. Orchestre des lauréat-e-s du Conservatoire, direction musicale Yannis Pouspourikas.

Les Forains de Roland Petit – École de Danse de l’Opéra de Paris

Gala des Écoles de Danse du XXIe siècle

Lancé en 2013 pour le tricentenaire de l’École française de danse, ce Gala des Écoles de Danse du XXIe siècle est depuis devenu un rendez-vous régulier. Avec toujours beaucoup de succès, proposant des programmes passionnants et riches, portés par de jeunes talents venus du monde entier. Cette année encore, six écoles de danse, pour certaines une techniques bien spécifique, se mêleront aux Petits rats parisiens : l’école nationale de ballet du Canada, la Dutch National Ballet Academy d’Amsterdam, l’Académie du Théâtre de La Scala, l’école du Ballet de Hambourg John Neumeier, l’école du San Francisco Ballet, la Royal Ballet School de Londres et l’école du Ballet Royal du Danemark. Un rendez-vous à ne pas manquer (programme détaillé à venir).

Le 17 avril 2024, une représentation au Palais Garnier. Orchestre des lauréat-e-s du Conservatoire, direction musicale Yannis Pouspourikas.

 

Giselle de Jean Coralli et Jules Perrot

On ne se lasse pas de Giselle ! Emblème du ballet romantique et du ballet français, pilier du répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris, cette œuvre pourrait être reprise tous les ans que cela ne lasserait pas. Les Étoiles aiment s’y glisser, quel que soit le stade de leur carrière, ce qui permet de voir toute l’évolution de leur interprétation. Avec cette longue série, l’on devrait aussi avoir des prises de rôle de jeunes talents. Un ballet à voir, à revoir et revoir. Et que le Ballet danse divinement bien. C’est sur cette série que Myriam Ould-Braham, qui a tant marqué ce rôle de Giselle, fera ses adieux à la scène… Et aussi sur cette série que José Martinez renouera avec la tradition des Étoiles invitées, en faisant venir la grande Marianela Núñez. Un rêve de balletomane !

Du 2 mai au 1er juin 2024, avant-première jeune le 29 avril, vingt-quatre représentations au Palais Garnier. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction musicale Patrick Lange.

Giselle de Jean-Coralli et Jules Perrot – Guillaume Diop et le Ballet de l’Opéra de Paris

Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa et Lev Ivanov

L’un des apports de José Martinez pour cette saison, ce Lac des cygnes remplaçant une soirée mixte pas encore finalisée (l’autre changement est le remplacement de Roméo et Juliette par Don Quichotte, pour des raisons de décors, ceux des premiers étant refaits pour pouvoir partir en tournée). Une façon aussi pour le directeur de se placer, avec cette reprise rapide (Le Lac des cygnes a été donné cette saison) dans une logique plus grande de répertoire. Et peut-être une tentative désespérée de bien remplir l’Opéra Bastille en juillet ? Grand classique porté par une production qui vieillit bien, même si elle montre quelques signes de fatigue, ce Lac des cygnes se voit et se revoit, là encore, sans déplaisir. Et cette reprise rapide permet aux interprètes de travailler leur rôle en profondeur plus facilement.

Du 21 juin au 14 juillet 2024, avant-première jeune le 20 juin, dix-sept représentations à l’Opéra Bastille. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction musicale Vello Pähn. À noter que la représentation du 14 juillet, gratuite, est réservée à des associations caritatives.

 

Barbe-Bleu de Pina Bausch

Peut-être la dernière trace de l’ère Aurélie Dupont : une nouvelle entrée au répertoire d’une pièce de Pina Bausch, celle de Barbe-Bleu, créée en 1977. Reposant sur l’opéra de Bartók Le Château de Barbe-Bleu, l’œuvre plonge dans un rituel intense, celui d’un homme se confrontant à sa volonté de puissance.

Du 22 juin au 14 juillet 2024, avant-première jeune le 20 juin, dix-sept représentations au Palais Garnier. Musique enregistrée.

 

Informations en vrac

Le lancement de cette saison 2023-2024 a aussi marqué celui de la nouvelle plateforme de VOD de l’institution : Paris Opéra Play. Une formule à 9,90 par mois, sur le même modèle que celui du Royal Opera House, avec la possibilité d’acheter des spectacles à l’unité. L’on promet aussi la retransmission de spectacles en live : pour la danse, la première sera celle de Signes de Carolyn Carlson, le 14 juillet.

José Martinez a montré un certain souci du public. D’abord en annonçant sa volonté ferme de donner les distributions des ballets du répertoire avant l’ouverture de la billetterie. Ensuite en indiquant une envie de reprendre avec les répétitions publiques et rencontres. Cela reste flou pour le moment, si ce n’est une annonce : l’organisation d’une barre géante, mêlant danseurs, danseurs et public, sur la scène de l’Opéra Bastille le 14 juillet. Une initiative prise dans le cadre de l’olympiade culturelle des Jeux Olympiques de Paris. Toujours dans ce cadre, une performance éphémère intitulée Apaches aura lieu le 20 juillet au Palais Garnier. Conçu par le chorégraphe Saïdo Lehlouh laissant une grande place à l’improvisation, sur une composition originale de L’Île Ré-Sonante, elle réunira 80 danseurs et danseuses du Ballet de l’Opéra de Paris et de la compagnie de hip hop Black Sheep.

Le Ballet de l’Opéra de Paris partira enfin en tournée au Japon, pour dix représentations à Tokyo du 8 au 18 février, avec Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev et un deuxième programme à finaliser.

 

Les tarifs

Et c’est là que c’est un peu dur. Alexander Neef n’a pas éludé la question. L’Opéra de Paris est lui aussi victime de l’inflation en flèche de ses coûts de production, suite à l’envolée des prix de l’énergie. L’institution fait face ainsi à un déficit de plus de 9 millions d’euros. Qui se répercutent sur le prix des places (ce qui a au moins le mérite d’être pleinement assumé par la direction, ce qui n’était pas forcément le cas des prédécesseurs). Les catégories optima et 1 augmentent, mais le prix des petites catégories est préservé. Pour les spectacles au Palais Garnier, la différence ne se fait ainsi pas trop sentir pour le ballet, avec une légère augmentation des places les plus chères… qui prennent de plus en plus de places au parterre. Mais certaines séries affichent des prix un peu plus bas, maintenant une catégorie 3 à 55 euros, ce qui reste correct. L’on note aussi des places en fond de première loge qui passent de catégorie 3 à la catégorie 4, un effort à noter tant la tendance a été à l’inverse ces dernières années.

Les ballets à l’Opéra Bastille subissent par contre une hausse des tarifs bien plus forte, les petites catégories préservées étant celles de 5 à 8. La catégorie 4, intermédiaire, s’affiche ainsi désormais à 100 euros (50 euros il y a encore quelques années). Et avec le jeu des changements de catégories, certaines places en fond de parterre, à 35 euros avant le Covid, sont maintenant à 100 euros. Plus généralement, le parterre devient quasiment entièrement inaccessible. Une vraie difficulté pour le public de danse, tant Bastille donne vite l’impression d’être éloignée. Ainsi, même si l’Opéra affiche 35 % de places à moins de 50 euros, la réalité des prix en hausse se fait bien sentir.

Les abonnements ne permettent pas forcément de compenser. « Jusqu’à » 30 % de remise sont annoncés selon les spectacles, mais cela ne touche pas les grands ballets classiques, où les réductions tournent plus autour de 5 % si l’on prend un certain nombre de spectacles. L’institution, qui reste concentrée sur les abonnements, a tout de même lancé timidement une Carte Pass Saison. Il permet des échanges de places facilités, mais les réductions ne seront que sur « certains spectacles« , pas encore annoncées, et son prix élevé de 60 euros ne la rend pas franchement intéressante.

Toutes les informations pratiques sur la saison 2023-2024 du Ballet de l’Opéra de Paris sont à retrouver sur le site de l’Opéra de Paris.

 



Comments (7)

  • BA

    Belle saison.
    Personnellement, ne pas savoir la distributions 3 mois a l´avance ne me gêne pas, peut être parce que je n´habite pas Paris et que mon choix de dates est plus limité.. Surtout je trouve que tous les danseurs/danseuses méritent de faire salle comble, et non pas seulement les chouchous des réseaux sociaux. Malheureusement il y a aussi les indispositions ou blessures qui jouent un rôle.
    La déception n´en est que plus grande !
    Joyeuses Pâques !

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  • MD

    Petite question : comment et quand connaitre la date des adieux de Myriam et celle de la venue de Marianela ? C’est le genre d’informations que je rate tout le temps !! Merci d’avance.

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  • Geraldine Renoux Chauvet

    ENFIN : un vrai programme digne de l’Opera de Paris et de son prestigieux ballet – 3 grands classiques – on s’accommode volontiers de Don Quichotte ( en lieu et place de Romeo et Juliette que nous espérons pour plus tard ) en particulier grâce au  » d’après Petipa et Ivanov  » – Robins, Balanchine, Kylian ❤ – Ashton sera une belle découverte avec ce ballet, après l’avoir vu à Vienne, actuellement ( c’est tendance ! ) – recevoir le Béjart Ballet ( Enfin : là encore ! ) dans ces murs est une belle chose et un Honneur – Navrée de voir partir Myriam – pour Marianela, j’attends de voir : son grand talent la précède certes ! On attend ( un jour ) le retour de Kimmin Kim, le meilleur Solor que j’ai vu à ce jour – les prix ont augmenté ??? ET ALORS : la Culture ça a un coût ! Allez voir les prix au Mariinsky, au Bolshoi et au MET, où se produit l’American Ballet ??? Stop à la démocratisation de masse de la Culture ! Et oui : il faut, du fait, un programme qui attire le public . . . Opera Play était attendu, là encore : du Met au Mariinsky en passant par la Philharmonie de Berlin : tous ces grands lieux de Cultures ont leur TV ou leur plateforme streaming ! Espérons que ça dure ( si ça ne dure pas, on désertera ) ! On n’ose y croire ! Que du plaisir ! Et on aime ça . . . le plaisir ! ❤

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  • Santi

    Cette nouvelle saison est fabuleuse, décidément si je veux tout voir et aussi les différentes distributions de chaque ballet qui seront sans doute super intéressantesje n’aurai pas d’autre choix que de louer un appartement à Paris, car il y a tellement de choses à voir et à choisir entre tous les spectacles qu’il est impossible de décider de faire un ou deux voyages dans la capitale et en plus je n’aime pas beaucoup voyager alors ….je ferais bien de commencer à chercher un appartement Par exemple, heureusement que la série de Giselle sera longue, ça me fait penser qu’on pourra assister aux débuts de quelque première danseuse ou même sujet comme quand Mathilde faisait de Kitri en tant que sujet ou bourdon comme Odette ,mémorables représentations et des grandes opportunités pour elles , c’est génial pour les nouvelles générations d’avoir des longues séries ,alors j’espère découvrir une nouvelle Giselle je pense pareil pour le lac ou Don Quichotte j’adorerais découvrir une nouvelle Odette ou Kitrl cet année (j’ai déjà mes préférées, il faudra croiser les doigts pour qu’elles aient la chance de danser au moins une pareille de représentations et bien sûr voir les divines giselles étoiles de myriam ,dorothee gilbert ,leonore baulac ,ludmila ,o’neill ,park hecquet surtout j’aimerais revoir Laura Hecquet comme Odette ,depuis sa nomination je ne l’ai pas vu comme Odette ,ou peut être je suis confondu , bon, ou en Giselle, je pense qu’elle est une de les meilleures danseuses de l’actualité internationale .je me souviens de thèmes et variations avec Joshua hoffalt merveilleux insurmontables sublimes bref,Une saison vraiment fantastique s’annonce avec des distributions fabuleuses à découvrir ,qui dansera avec qui ? quelle émotion !!! , by the way , le programme d’Aix-en-Provence est fabuleuxsuperbe , un vrai cadeau ,j’espère qu’ils le proposent l’année prochaine aussi à Garnier ou Bastille, ohhh comme je voudrais voir à nouveau Raymonda ou la belle….,paquita,les sylphides ou la source ,les quatre saisons aussi ,peut-être la prochaine season , le ballet de l’opéra de Paris va être à nouveau la compagnie de danse classique par excellence au monde et par programmation

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  • Léa

    Espérons que cette débauche de grands classiques (la Compagnie et ses solistes tiendra-t-elle le coup?) ne soit pas une précaution avant annulation de quelques soirées pour raisons budgétaires, comme le vivent actuellement d’autres compagnies… En tout cas le ballet va servir à remplir les caisses, tout le monde est gagnant.
    Les places s’envolent en tout cas. On se réjouit de voir enfin danser tout le monde, et si Myriam Ould-Braham s’en va (déjà !! quel manque pour nous…) c’est peut-être enfin le moment pour Bianca Scudamore de trouver le rang qui lui convient.

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  • C’est vrai que cette nouvelle saison fait envie mais pour la première fois depuis plus de 20 ans, je ne vais pas m’abonner. Payer 170 euros pour la catégorie « optima » sans pouvoir choisir ma place et ma distribution, c’est vraiment trop ! Je prendrai mes places au coup par coup, tant pis. Et je suis assez choquée par la personne qui déclare ci-dessus : « les prix ont augmenté, et alors ? ». Et alors, des balletomanes aussi distingués mais moins fortunés que vous, chère madame, iront sans doute beaucoup moins à l’Opéra, ou devront se contenter de places avec une visibilité réduite. Ou de regarder les spectacles à la télé…

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  • Santi

    Je pense que le ballet devrait être diffusé au cinéma pour que les non-Parisiens et les gens des pays lointains ou même l’étranger puissent profiter de Don Quichotte en direct, Le Lac des Cygnes ou Cassenoisette et bien sûr les adieux de Myriam dans Giselle, qui sera Son Albrecht ?

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