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Soirée Jerome Robbins par le Ballet de l’Opéra de Paris – Qui voir danser sur scène

Après un programme contemporain et une tournée à Aix-en-Provence, il y a comme le sentiment que le Ballet de l’Opéra de Paris effectue sa véritable rentrée avec ce programme Jerome Robbins, présenté du 25 octobre au 10 novembre. La soirée se compose d’In the Night et de En Sol, repris il y a peu, ainsi que The Concert, qui pour le coup n’a pas été présenté à Paris depuis près de 15 ans. À cela s’ajoutent les distributions de José Martinez, qui tente de nouveaux partenariats ainsi que de belles prises de rôle. De quoi proposer une série séduisante, donnant l’envie d’y revenir.

 

En Sol de Jerome Robbins

Léonore Baulac et Germain Louvet : les 23, 25, 27 et 31 octobre.

Hannah O’Neill et Hugo Marchand : les 24, 26 et 30 octobre, le 3 novembre.

Amandine Albisson et Jérémy-Loup Quer : le 28 octobre, les 1er, 7 et 9 novembre.

Léonore Baulac et Mathias Heymann : les 2 et 4 novembre.

Myriam Ould-Braham et Germain Louvet : les 8 et 10 novembre.

En Sol est un ballet qui mêle différentes influences de Jerome Robbins. Il y a d’abord une histoire de musicalité imparable sur la musique de Ravel. Mais aussi une ambiance très comédie musicale avec un humour distillé tout au long du ballet Enfin un romantisme qui peut être exacerbé dans le grand pas de deux. Léonore Baulac et Germain Louvet l’ont déjà dansé ensemble, on est dans une veine Premier amour, alors que Hannah O’Neill et Hugo Marchand peuvent aller vers quelque chose d’un peu plus glamour. Amandine Albisson est souvent à l’aise dans ce répertoire néo-classique, mais il faudra trouver aussi une certaine pêche avec Jérémy-Loup Quer. Enfin l’on attendait Myriam Ould-Braham avec son partenaire fétiche Mathias Heymann. Ce dernier est finalement associé à Léonore Baulac. Le duo ne m’avait pas convaincu dans L’Histoire de Manon mais l’on est ici dans un tout autre ballet, et leurs personnalités artistiques ont tout pour s’accorder sur cette œuvre. Myriam Ould-Braham et Germain Louvet restent bien assortis, même si je n’ai jamais senti entre haut une osmose de haut vol. À voir là encore sur ce ballet qui demande de l’humour et du jeu. Et notre distribution préférée finalement ? La première, peut-être bien.

 

En Sol de Jerome Robbins – Hannah O’Neill en répétition

 

In the Night de Jerome Robbins

Myriam Ould-Braham et Paul Marque (premier pas de deux), Valentine Colasante et Marc Moreau (deuxième pas de deux), Dorothée Gilbert et Hugo Marchand (troisième pas de deux) : les 23 et 25 octobre.

Sae Eun Park et Paul Marque (premier pas de deux), Ludmila Pagliero et Mathieu Ganio (deuxième pas de deux), Amandine Albisson et Audric Bezard (troisième pas de deux) : les 24, 26 et 30 octobre, le 3 novembre.

Silvia Saint-Martin et Mathias Heymann (premier pas de deux), Valentine Colasante et Marc Moreau (deuxième pas de deux), Dorothée Gilbert et Hugo Marchand (troisième pas de deux) : les 27 et 31 octobre.

Silvia Saint-Martin et Pablo Legasa (premier pas de deux), Léonore Baulac et Germain Louvet (deuxième pas de deux), Hannah O’Neill et Florent Melac (troisième pas de deux) : le 28 octobre, les 1er, 7 et 9 novembre.

Bianca Scudamore et Guillaume Diop (premier pas de deux), Héloïse Bourdon et Audric Bezard (deuxième pas de deux), Bleuenn Battistoni et Thomas Docquir (troisième pas de deux) : les 2, 4, 8 et 10 novembre.

In the Night, c’est un ballet faussement abstrait. Car les trois couples racontent chacun une étape de la vie. Le premier est celui d’un amour naissant et de la fougue de la jeunesse. Le deuxième est celui de la lassitude et des apparences. Le troisième enfin, celui de la passion amoureuse et du « Je t’aime moi non plus ». Et c’est bien par un savant assemblage des trois couples que ce ballet donne toute sa saveur. J’ai d’ailleurs du mal à trouver un sextuor parfait parmi tout ce qui est proposé. Pour le premier couple, Sae Eun Park et Paul Marque semblent former un certain idéal. Tout comme Bianca Scudamore et Guillaume Diop, duo qui avait fait des étincelles dans La Bayadère et que l’on se réjouit de voir une nouvelle fois associé. Silvia Saint-Martin et Pablo Legasa seront aussi à suivre. Pour le deuxième duo, Ludmila Pagliero et Mathieu Ganio devraient faire des merveilles. Pour la surprise, direction plutôt Léonore Baulac et Germain Louvet, que l’on aurait plus vu dans le premier duo, et qui auront là une partition plus mature dans le jeu. Enfin pour le troisième pas de deux, difficile de faire plus enthousiasmant que Dorothée Gilbert et Hugo Marchand, si bien assortie dès qu’il y a un peu de drama. L’on suivra aussi le duo Valentine Colasante et Marc Moreau, qui a pas mal d’atouts pour bien fonctionner, tout comme Amandine Albisson toujours très à l’aise avec Audric Bezard, son partenaire de prédilection.

 

In the Night de Jerome Robbins – Sae Eun Park et Paul Marque en répétition

 

The Concert de Jerome Robbins

Hannah O’Neill (la Ballerine), Audric Bezard (le Mari), Laurène Levy (la Femme), Antoine Kirscher (l’Étudiant timide), Pauline Verdusen (la Femme en colère), Cyril Mitilian (l’Homme avec écharpe), Léo de Busserolles (second Homme), Bianca Scudamore et Ines McIntosh (deux Demoiselles) : les 25 et 31 octobre, les 2, 4 et 10 novembre. Avec Fabien Revillion (l’Homme avec écharpe) : le 23 octobre.

Léonore Baulac (la Ballerine), Arthus Raveau (le Mari), Héloïse Bourdon (la Femme), Antoine Kirscher (l’Étudiant timide), Marine Ganio (la Femme en colère), Fabien Revillion (l’Homme avec écharpe), Thomas Docquir (second Homme), Camille de Bellefon et Laurène Levy (deux Demoiselles) : les 24, 26, 30, les 3, 8

Bleuenn Battistoni (la Ballerine), Alexandre Gasse (le Mari), Pauline Verdusen (la Femme), Remi Singer-Gassner (l’Étudiant timide), Clara Mousseigne (la Femme en colère), Cyril Mitilian (l’Homme avec écharpe), Léo de Busserolles (second Homme), Bianca Scudamore et Ines McIntosh (deux Demoiselles) : les 27 et 28 octobre. Avec Fabien Revillion (l’Homme avec écharpe), Thomas Docquir (second Homme), Camille de Bellefon et Laurène Levy (deux Demoiselles) : les 1er, les 7 et 9 novembre.

The Concert, c’est un pastiche que l’on savoure ! Ballerine ou public : tout le monde en prend pour son grade, et c’est tant mieux. Si l’on parle beaucoup du rôle principal, c’est là encore bien par la cohésion du groupe que ce ballet fonctionne, les neuf solistes indiqués comme le corps de ballet. Difficile ici de faire son choix car tous les groupes semblent harmonieux, avec des artistes chevronnés comme de jeunes talents, à suivre particulièrement dans un ballet demandant un jeu d’acteur appuyé et présent. Léonore Baulac semble être la Ballerine tout indiquée. Mais Hannah O’Neill, que l’on voit peut dans ce genre de répertoire, a tout pour étonner. Idem pour Bleuenn Battistoni, qui ne cesse de s’emparer avec panache de rôles de caractère, et qui pourrait là encore montrer une belle partition.

 

The Concert de Jerome Robbins – Bleuenn Battistoni en répétition

 



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