Saison 2015-2016 – Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux
Après le Ballet de l’Opéra de Paris, le Ballet du Capitole de Toulouse ou le Ballet de l’Opéra de Lyon, le Ballet de l’Opéra de Bordeaux a à son tour dévoilé sa saison 2015-2016. Une saison qui ne déroge à la règle de ses précédentes, entre séries classiques remontées par son directeur Charles Jude et des pièces contemporaines.
Effet de restriction de budget ? Peu de nouveautés et beaucoup de reprises pour cette prochaine saison. La compagnie propose toutefois quelques beaux projets comme un colloque Petipa ou une tournée au Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Les prix n’ont également pas augmenté (autour de 55 euros pour les places les plus chères). La troupe reste une belle compagnie très appréciée du public (la salle est souvent pleine), d’un bon niveau avec des personnalités à découvrir.
Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux
Pneuma de Carolyn Carlson
Créé en mars 2014 au Ballet de l’Opéra de Bordeaux, Pneuma de Carolyn Carlson avait rencontré un joli succès public et critique. Cette nouvelle pièce marquait la longue collaboration entre la chorégraphe et la troupe bordelaise. S’inspirant de L’air et les songes de Gaston Bachelard, Pneuma – qui littéralement « souffle de vie » en grec ancien – est une œuvre lumineuse pleine d’images oniriques. L’air est partout présent sur la scène, dans les herbes du décor, dans la fluidité des vêtements ou les cheveux des 22 interprètes.
Du 5 au 13 octobre 2015, huit représentations au Grand-Théâtre.
Gala Petipa
Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux accueille un grand colloque international autour de Marius Petipa : « De Bordeaux à Saint-Pétersbourg, Marius Petipa (1818-1910) et le ballet russe » les 21, 22 et 23 octobre 2015. Ce colloque est organisé par l’équipe d’accueil 4593 CLARE « Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques » de l’université Bordeaux Montaigne dans le cadre de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine. Ce gala Petipa est organisé pour l’occasion. Outre les pas de deux emblématiques du répertoire de Marius Petipa (Le Lac des Cygnes et Casse-Noisette), la compagnie présentera le troisième acte de Raymonda et le célèbre pas de deux de Don Quichotte, dans la version de Charles Jude. Une heure de danse à petits prix : 10 euros pour tous, gratuit pour les abonné-e-s ballet. Une initiative à souligner.
Le jeudi 22 octobre 2015 au Grand-Théâtre.
La Belle au bois dormant de Charles Jude d’après Marius Petipa
Inspiré du conte de Perrault, La Belle au bois dormant est un ballet féerique, en forme d’hommage à la musique française baroque. La version du Ballet de l’Opéra de Bordeaux est séduisante, permettant de mettre en valeur de nombreux talents de la compagnie, entre la Princesse Aurore, l’androgyne Carabosse où tous les personnages des contes revenant pour la noce finale. Un spectacle idéal pour les Fêtes en famille.
Du 15 au 31 décembre 2015, treize représentations au Grand-Théâtre. Orchestre National Bordeaux Aquitaine, direction musicale Alain Lombard ou Nathan Fifield.
La Reine morte de Kader Belarbi
Cette saison 2015-2016 est marquée par une collaboration entre le Ballet du Capitole et le Ballet de l’Opéra de Bordeaux. Le premier reprendra Coppélia de Charles Jude, le deuxième La Reine morte de Kader Belarbi (qui dirige la compagnie toulousaine). Ballet néo-classique narratif, La Reine morte se penche sur l’histoire vraie de Don Pedro du Portugal et de son épouse illégitime Inès de Castro, devenue reine une fois morte, en puisant dans l’esthétique du XIVe siècle.
Du 11 au 18 mars 2016, six représentations au Grand-Théâtre.
Giselle de Charles Jude
Charles Jude ne déroge pas à la tradition dans sa relecture de Giselle, en respectant les codes de ce ballet symbole du romantisme. Un acte terrien, où les scènes de pantomime alternent avec des ensembles de caractère avant la terrible scène de la folie. Puis un acte blanc, du côté des fantômes et des Willis, ces jeunes filles mortes avant leur mariage qui se vengent des hommes et les faisant danser jusqu’à la mort. Le ballet met aussi en valeur le beau travail du corps de ballet de Bordeaux. À suivre d’autant plus si de jeunes talents ont droit aux rôles principaux.
Du 20 au 29 mai 2016, neuf représentations au Grand-Théâtre. Orchestre National Bordeaux Aquitaine, direction musicale Pierre Dumoussaud.
Le Messie de Mauricio Wainrot
Le Messie de Mauricio Wainrot a été créé en 2010 pour le Ballet de l’Opéra de Bordeaux. À partir de l’une des plus puissantes œuvres chorales signée Haendel, le chorégraphe argentin Mauricio Wainrot met en mouvement tout un foisonnement d’émotions, d’énergie et de joie culminant dans le finale de l’Alleluia. Les trois forces artistiques de l’Opéra National de Bordeaux (Ballet, Chœur et Orchestre) se retrouvent ainsi réunies sur la scène du Grand-Théâtre. 29 danseurs en costumes blancs évoluent habillés par le jeu de lumières bleutées. Les architectures corporelles explorent, dans l’esprit de la Modern Dance, le principe d’élévation, autant dans ses implications physiques que spirituelles. La succession de solos, duos, trios ou ensembles évoque la structure du ballet classique et s’enchaînent entre grâce classique et recherche contemporaine.
Du 19 juin au 1er juillet 2016, dix représentations au Grand-Théâtre. Orchestre National Bordeaux Aquitaine et Chœur de l’Opéra National de Bordeaux, direction musicale Andrea Quinn.
Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux en tournée
Du Mariinsky de Saint-Pétersbourg (une première !) à Arcachon, la compagnie bordelaise a droit à de jolies tournées en 2015-2016, avec également quelques dates à Paris. Elle répond aussi à sa mission de faire rayonner la danse au niveau régional.
Barbe-Bleue d’Emmanuelle Grizot (ancienne Étoile de la troupe) : les 23 et 24 septembre 2015 à Arcachon, les 15 et 16 octobre 2015 à Bordeaux, les 31 mars et 1er avril 2016 à Périgueux, le 3 avril 2016 à Ambes.
Pneuma de Carolyn Carlson : les 28 et 29 octobre 2015 au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, du 17 au 20 février 2016 au Théâtre de Chaillot à Paris.
Soirées mixtes : les 1er et 2 avril 2016 à Saint-Maximin, le 5 avril 2016 à Bergerac.
À suivre également : le Ballet de Poche, groupe composé de danseurs et danseuses du Ballet de l’Opéra de Bordeaux, qui tourne toute l’année avec ses propres chorégraphies et créations.
Les compagnies invitées
Le Grand-Théâtre de Bordeaux accueille également des troupes internationales tout au long de la saison.
Now de Carolyn Carlson
Créé en 2014, Now de Carolyn Carlson a marqué les débuts de la chorégraphe en tant qu’artiste associée au Théâtre de Chaillot de Paris. Réflexion sur notre rapport au temps, aux relations aux autres, à la nature et à l’existence, la pièce propose une danse fluide et engagée.
Du 24 au 27 octobre 2015, quatre représentations au Grand-Théâtre.
L.A. Dance Project
Reflections de Benjamin Millepied, Murder ballades de Justin Peck et Quintett de William Forsythe.
Fondé par Benjamin Millepied, le L.A. Dance Project propose des spectacles de danse contemporaine de haut niveau, portés par d’excellents interprètes. La troupe propose Quintett, l’un des chefs-d’oeuvre de William Forsythe. Murder ballades de Justin Peck est une création pour la compagnie, plutôt séduisante et remplie d’une coolitude new-yorkaise pas désagréable. Reflections de Benjamin Millepied est plaisant à voir même si plus oubliable.
Le samedi 7 novembre à l’Olympia d’Arcachon.
Opus 14 de Kader Attou
Créée à la Biennale de la danse de Lyon en septembre 2014, Opus 14 est la 14e chorégraphie de Kader Attou. Véritable traversée collective, cette pièce pour seize interprètes explore le répertoire des sens et des émotions en une somme d’instantanés. Kader Attou propose une danse hip hop mature, poétique et énergique, remplie d’idées. Un chorégraphe à découvrir si ce n’est déjà fait.
Du 19 au 22 janvier 2016, quatre représentations au TnBA, salle Antoine-Vitez.
Pixel de Mourad Merzouki
Avec Pixel, Mourad Merzouki mélange la danse et le virtuel. Les danseurs et danseuses sont sur scène bien réel-le-s. Mais le décor est mouvant, bougeant. Est-ce les interprètes qui le font bouger ou l’inverse ? Pixel réussit son pari, impression visuellement sans être dénué de poésie et d’imagination. Un beau spectacle.
Les 2 et 3 février 2016, deux représentations au Pin Galant de Mérignac.
Les Ballets Trockadero de Monte-Carlo
Surnommés, les « Trocks », les Ballets Trockadero de Monte-Carlo sont uniques au monde. Imaginez des hommes, sur pointes (et avec une sacrée technique), grimés comme les plus grandes caricatures des divas de la danse, interprétant à leur façon les grands extraits du ballet classique… Et c’est une réussite ! Le résultat est drôle, burlesque, souvent grinçant, parfois tout simplement beau et poétique.
Les 22 et 23 mars 2016, deux représentations au Grand-Théâtre.
Mass B de Béatrice Massin
Ambassadrice de la danse baroque qu’elle conjugue à la création contemporaine, Béatrice Massin propose avec Mass B une réflexion sur le monde d’aujourd’hui. Sur la Messe en si de Bach, partition monumentale aussi profane que religieuse, cette nouvelle création chorégraphique respire au rythme du foisonnement musical. La pièce bénéficie en outre de la complicité du chorégraphe Christian Rizzo et de la contribution de l’association Fragile qui signe la scénographie. Les oeuvres de Béatrice Massin sont toujours inspirantes, proposant une danse unique et aérienne respirant avec la musique.
Les 2 et 3 juin 2016, deux représentations au Grand-Théâtre.
Toutes les informations pratiques et le programme complet (opéras et concerts) de cette saison 2015-2016 sont à retrouver sur le site de l’Opéra de Bordeaux.
Et vous, quel programme vous tente le plus dans cette programmation ?
Réseau MLADA
Bonjour, Madame.
Je me permets de réagir à votre article du 5 juin intitulé « Saison 2015-2016 – Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux ». Vous écrivez « La compagnie propose toutefois quelques beaux projets comme un colloque Petipa ».
Ce colloque est un colloque universitaire organisé par l’équipe d’accueil 4593 CLARE « Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques » de l’université Bordeaux Montaigne dans le cadre de la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine (http://clare.u-bordeaux3.fr/colloques-manifestations/manifestations-a-venir/337-2015-22-23-24-oct-de-bordeaux-a-saint-petersbourg-marius-petipa-1818-1910-et-le-ballet-russe-colloque-international-mlada-msha-clare-artes).
L’Opéra national de Bordeaux a l’amabilité de nous accueillir dans ses murs, mais l’initiative de cette manifestation (qui a obtenu le patronage de la Commission nationale française de l’UNESCO) revient au réseau international de chercheurs MLADA (http://mlada.hypotheses.org/) que j’ai l’honneur de coordonner et qui en est le responsable scientifique. L’organisateur est la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine (http://www.msha.fr/petipa/).
En tant que petite structure de recherche en Lettres et sciences humaines, nous ne disposons pas des moyens de communication de l’Opéra de Bordeaux, c’est pourquoi je vous serais très reconnaissante de publier cette précision. Avec mes remerciements anticipés.
Pascale Melani, professeur à l’université Bordeaux Montaigne, coordinatrice du réseau MLADA. http://mlada.hypotheses.org
Amélie Bertrand
@ Réseau MLADA : Merci de la précision, nous avons rajouté ces infos dans l’article.