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Saison 2015-2016 – La seconde saison de Nacho Duato au Staatsballett de Berlin

Le Berliner Staatsballett, issu de la fusion de trois compagnies berlinoises (la Deutsche Oper à Berlin-Ouest, la Komische Oper et la Staatsoper à Berlin-Est) en 2004, a une longue histoire derrière lui. Depuis un an, le chorégraphe espagnol Nacho Duato a succédé à Vladimir Malakhov (intendant du Staatsballett de 2004 à 2014) et est aux commandes de l’institution. La saison 2015-2016 s’annonce plus savoureuse que la précédente, cette dernière ayant en effet été perturbée par des grèves de danseurs-ses relatives à des revendications salariales. Au menu : trois premières, le Ballet National d’Oslo en invité et une tournée à Madrid qui a eu lieu début septembre. Nacho Duato, soucieux de la santé de ses artistes, a renoncé à la tournée à Hong Kong qui était prévue en mars 2016, ainsi qu’à une création. Son optique : « Mieux vaut moins de productions de bonne qualité que trop de productions de mauvaise qualité« .

La compagnie dans Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere. de Nacho Duato

Depuis l’entrée en fonction de Nacho Duato, les critiques (journalistiques principalement) lui reprochent d’imposer sa politique mégalomane sur une jeune troupe, talentueuse, qui ne demande qu’à toucher à tout. Lors de la saison 2014-2015, Nacho Duato a principalement fait entrer des pièces de sa création. Mais les artistes ne sont pas forcément de cet avis, comme le Premier danseur Kévin Pouzou qui ne comprend pas cette polémique : « Nacho Duato sait qu’il est à la tête d’une troupe de formation classique, aux notions de contemporain assez approximatives. Je le trouve très compréhensif et généreux de nous donner un temps d’adaptation et de nous fournir des pièces pour nous éduquer. Et puis, c’est normal qu’il veuille laisser sa patte« .

En chorégraphe apparemment psychologue, Nacho Duato aime « se laisser le temps de prendre le pouls de sa compagnie et des 83 danseurs-ses qui la composent« . À la conférence de presse de mars dernier, il avait confié aux journalistes « avoir écouté sa troupe pour le choix de la prochaine saison 2015/16″. Et notamment pour Joyaux (Jewels) de George Balanchine qui aura sa première le 21 mai 2016. Cerise sur le gâteau, les représentations seront orchestrées, ce qui n’est malheureusement pas forcément le cas à Berlin… Pour l’événement, les costumes seront relookés par Dolce & Gabbana mais seront-ils aux goûts de la George Balanchine Foundation ? That’s the question !

Nacho Duato en répétition.

Nacho Duato en répétition.

Mais avant cela, le 22 octobre 2015, la première « première » de la saison, Duato | Kylián | Naharin, sera placée sous le signe du néo-classique et de la fluidité du mouvement, entre Petite mort de Jiří Kylián et Castrati de Nacho Duato. Le chorégraphe israélien Ohad Naharin, également directeur de la Batsheva Dance Company, se joindra à la soirée pour nous présenter Secus. C’est sa première collaboration avec le Staatsballett de Berlin. Comme le souligne le Premier danseur Kévin Pouzou, cette expérience de la danse gaga a été pour lui une révélation, « une quête perpétuelle de mouvements et une approche philosophique du plaisir à l’état pur« . Au répertoire duatesque viendra s’ajouter Herrumbre (de Nacho Duato !), qui aura sa première le 14 février 2016. Une pièce à la bande-son tonitruante, d’une violence poignante, qui conduit le-la spectateur-rice à s’interroger sur l’actualité qui l’entoure. Les attentats de Madrid ont tragiquement influencé le chorégraphe espagnol à la créer.

Le public berlinois aura le plaisir d’avoir en reprises Onéguine et Roméo et Juliette de John Cranko, Giselle de Patrice Bart (d’après Jean Coralli et Jules Perrot), Casse-Noisette de Vasily Medvedev et Yuri Burlaka, et Le Lac des cygnes de Patrice Bart (d’après Lev Ivanov et Marius Petipa). Également à l’affiche, les pièces de Nacho Duato qui sont entrées au répertoire l’an passé : Dornröschen, Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere., White Darkness et Static Time, première création pour le Staatsballett. Et puis, plus méconnu, le Ballet National d’Oslo sera invité à nous présenter Ghosts de Cina Espejord le 7 avril 2016.

L’Étoile Polina Semionova, qui a longtemps été la star de la troupe, est invitée à danser 14 représentations à Berlin. Elle sera Tatiana dans Onéguine de John Cranko les 27 et 28 novembre 2015, Odette/Odile dans Le Lac des cygnes le 24 février 2016, Giselle le 4 mars 2016, Juliette (version de John Cranko) les 30 mars et 28 avril 2016. Vous pourrez également la (re)voir dans Vielfältigkeit. Formen von Stille und Leere. le 28 mars 2016, dans White Darkness les 9, 20, 22 et 29 avril 2016, et dans Dornröschen le 9 juillet 2016. Des Étoiles comme Hyo-Jung Kang (Stuttgarter Ballett), Shoko Nakamura (Ballet National de Budapest) ou Wieslaw Dudek danseront également (et à nouveau) à Berlin. À la question « Songez-vous inviter des solistes anglais ou français ?« , Nacho Duato a répondu, sans hésitation aucune : « Non« .

Giselle - Polina Semionova et Marian Walter

Giselle – Polina Semionova et Marian Walter

Pour le jeune public, Giorgio Madia revient avec Hänsel & Gretel, un ballet-conte rythmé par des partitions de Edvard Grieg (le 8 décembre) et Nacho Duato, lui-même, s’intéresse aux danseur-ses de demain en travaillant étroitement avec la Staatliche Ballettschule de Berlin. Cette école phare fut fondée sur le conseil de la danseuse et chorégraphe Gret Palucca en1951. Avec la jeune génération, Nacho Duato a remonté une de ses pièces (aux côtés de deux autres de Marco Goecke et de Jiří Kylián) qui sera présentée le 15 décembre prochain. Car comme l’a affirmé le chorégraphe en mars dernier : « Le ballet doit être engagé et il doit se confronter aux problèmes de société. Le plus tôt possible« .

Plus d’infos sur la programmation complète sur le site du Staatsballett de Berlin !

 

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