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Valentine Colasante nommée Danseuse Étoile du Ballet de l’Opéra de Paris

Valentine Colasante a été nommée Danseuse Étoile du Ballet de l’Opéra de Paris le vendredi 5 janvier 2018, à l’issue d’une représentation de Don Quichotte de Rudolf Noureev. Elle y dansait le rôle de Kitri, le personnage principal.

Valentine Colasante nommée Danseuse Étoile

La nomination d’Étoile de Valentine Colasante a été une véritable surprise, et sûrement aussi pour la danseuse elle-même. À l’image d’ailleurs de sa promotion de Première danseuse en 2012, où elle était passé devant Amandine Albisson, Laura Hecquet ou Mathilde Froustey, encore dans la compagnie à l’époque. Au moment de cette promotion, Valentine Colasante n’avait aucune expérience de soliste. Les débuts furent difficiles. Mais la ballerine s’est accrochée, montrant une force de travail et un acharnement qui force objectivement le respect. 

C’est d’ailleurs le trait de caractère de la danseuse Valentine Colasante. Quand je parle d’elle, j’écris souvent : « Ce n’est pas la danseuse qui fait rêver, mais…« . Elle n’a pas cette aura de star qu’a naturellement Hannah O’Neill, elle n’a pas ce sens du style à fondre de Myriam Ould-Braham. Mais Valentine Colasante croit toujours en ce qu’elle fait, monte toujours en scène avec une conviction gonflée à 100 % et sans complexe. Et à de nombreuses fois, et même de plus en plus, elle m’a finalement embarquée dans son histoire. Sa prestation dans Rubis de George Balanchine aux côtés de François Alu reste ainsi le meilleur souvenir de la récente série de Joyaux. Dans les rôles secondaires, elle savait apporter tout le sel et et le poivre à une représentation, assurant le contrepoids sur scène face aux Étoiles. Elle a d’ailleurs dansé une très pétillante Danseuse de rue tout au long de cette série de Don Quichotte

Valentine Colasante en danseuse de rue avec Audric Bezard dans Don Quichotte

On ne peut que se réjouir pour Valentine Colasante de voir tant de travail récompensé. À chacun et chacune, ensuite, d’avoir son opinion sur ce qu’est une Étoile. Pour moi, une Étoile est un.e artiste qui a ce « truc en plus ». Cette aura, ce charisme indéniable, cette chose qui se crée avec le public et qui fait que, dès qu’il.elle met le pied en scène, il se passe quelque chose qui n’est pas de l’ordre de l’ordinaire. Hugo Marchand fait partie de ces artistes-là pour moi, sa nomination d’Étoile a d’ailleurs rencontré un total engouement dans le public. Il y a pour moi des évidences. Ce qui ne m’empêche pas, par ailleurs, de beaucoup apprécier des artistes qui n’ont pas ce « truc en plus », mais qui apportent tout de même des choses en scène, une énergie, une façon de croire en son personnage. Valentine Colasante en fait partie. Je sais que, quand elle est distribuée, elle va apporter quelque chose à la distribution, elle m’a plusieurs fois surprise, j’ai par moments beaucoup apprécié sa proposition, comme dans Thèmes et variations ou Joyaux de George Balanchine. Si son remplacement dans Kitri avait été annoncée avec un peu plus d’avance, je serai certainement allée la découvrir dans ce rôle. 

Pour moi, Valentine Colasante a été nommée pour récompense de son travail acharnée, pour de nombreux services rendus. Elle est une danseuse fiable, qui peut remplacer au pied lever, qui peut assurer tout une série dans de nombreux rôles, ce qu’elle a d’ailleurs fait avec brio sur Don Quichotte. Est-ce que pour moi, cela est une raison pour une nomination ? Pas forcément. Surtout quand des danseuses qui ont cette aura, ce magnétisme, attendent également leur tour. Mais cela correspond à la définition d’une Étoile pour Aurélie Dupont, la Directrice de la Danse : « Des bons danseurs, des bons artistes, des bons techniciens, des gens qui ne se blessent pas, des gens intelligents, des gens respectueux« . Valentine Colasante est aussi une danseuse polyvalente, aussi à l’aise sur pointe que dans la terre du Sacre du Printemps de Pina Bausch, une qualité importante pour les saisons d’Aurélie Dupont. 

Le Sacre du Printemps de Pina Bausch – Valentine Colasante (l’Élue)

Sur plusieurs points, la nomination d’Étoile de Valentine Colasante fait penser à celle de Ludmila Pagliero. Très respectée par ses collègues pour son acharnement et sa force de travail, la ballerine a été promue suite à un remplacement de dernière minute. Elle a ensuite mis du temps à conquérir le coeur du public. Mais elle est aujourd’hui l’une des Étoiles les plus appréciées de la compagnie. C’est tout ce que l’on souhaite à Valentine Colasante. 

 

Commentaires (11)

  • Angélique

    Je ne suis pas vraiment d’accord quand vous dites que cette nomination arrive par surprise. Elle a été très bien distribuée en ce début de saison (Rubis, le Sacre), et était donc dans les bonnes grâces de la direction. Et elle dansait Don Quichotte, ballet sur lequel a été nommé Aurélie Dupont. Ce n’est peut-être pas la danseuse que vous souhaitiez voir nommée, mais elle était objectivement mieux distribuée que O’Neill ou Park ces derniers mois. Je suis pour ma part ravie d’avoir assisté à sa nomination après une soirée exceptionnelle.

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    • Karim

      Oui
      Grande Etoile Valentine Colasante

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  • BA

    Félicitations. Je suis bien contente pour elle.
    Vos deux favorites auront le temps d´acquérir un peu plus d´expérience !

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  • Ludm

    Bravo à elle !
    MElle est solide, polyvalente, ne se blesse pratiquement pas et a une bonne technique. Mais est suffisant pour une étoile de l’Opéra de Paris ? Je ne pense pas. Peut être qu’aujourd’hui les critères ont changé ( cf: les propos de Dupont ). Mais une étoile devrait normalement avoir « le truc » en plus qui fait lever les foules et qui brille sur la scène internationale.
    Les étoiles devraient justement sortir des clous, ou du moins (permettez moi l’expression) littéralement casser la baraque à chaque fois sur scène et faire réagir le public.
    Il ne faut pas oublier que l’Opéra de Paris est une compagnie « classique » , qui danse aussi du contemporain. J’avoue avoir du mal à imaginer Mlle Colassante briller dans les grands rôles classiques, surtout en tant qu’interprète. Mais visiblement, ce n’est (plus) un critère depuis quelques temps … Ce qui me rend pessimiste c’est que Dupont commence à bien remplir les places d’étoiles, alors que d’autres danseurs qui eux ont un vrai potentiel d’étoile – c’est à dire que dès qu’on les voit sur scène, on se dit directement qu’ils sont fait pour être étoile, je ne citerai d’ailleurs pas de nom – vont être bloqués ou le sont déjà …
    Aberrant de voir par exemple M. Louvet et Mlle Baulac – décevant encore une fois lors de cette série – être distribués à tout va dans les classiques alors que certaines brillant dans ce registre et certains dansant avec brio ne sont pas distribués du tout !

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  • L.D

    J’ai assisté à la représentation de Don Quichotte hier et je dois avouer que je suis comme vous, un peu dubitative quant à cette nomination.
    Mlle Colasante est une bonne danseuse mais elle n’a pas l’aura d’une Hannah O’Neill (étoile en devenir) ou encore la technique de Myriam Ould Braham et Dorothée Gilbert.
    Son interprétation de Kitri était propre, mais pour moi, manquait de piquant et son partenariat avec Karl Paquette, bien que très convenable, manquait de passion, de « ce petit quelque chose » qui vous embarque totalement dans l’histoire.
    C’est pourquoi, sa nomination au titre suprême de la compagnie m’a surprise mais je l’en félicite toutefois. Ce titre vient récompenser une vie entière vouée à cet art et un travail assidu. A elle maintenant de le porter avec fierté et je suis sûre qu’avec travail, temps et passion, elle finira par en être totalement digne.

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    • w.

      @L.D: Ould Braham n’est pas connue pour sa grande technique ( un de ses points faibles justement )

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  • Sab

    Personnellement je suis ravie de cette nomination! Récompenser le travail est la plus belle des manières d’avancer et ce genre de nomination montre à beaucoup de petits rats qu’il ne faut pas se décourager et toujours garder espoir. Que le charisme, bien que très important sur scène, ne fait pas tout et que pour être Etoile, la fiabilité, l’humanité, le respect et… un égo non surdéveloppé sont des valeurs qui comptent. A la scène comme à la ville. Le talent d’abord, après, le charisme, la présence, ça se travaille. La pression et la responsabilité d’Etoile va aider à cela et elle aura maintenant accès à un coaching de niveau supérieur qui la fera mûrir et évoluer.
    Mlle Colasante doit être aux anges (même si je pense qu’elle va malheureusement perdre quelques ami.e.s…) mais un tout autre travail commence !! BRAVA à elle!

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  • ronron

    Bravo à elle. Je ne comprends toujours pas pourquoi les gens ne sont pas contents de Léonore Baulac ou de Germain Louvet. J’ai vu Le Lac de Mlle Baulac lors de sa nomination, et je n’ai jamais ressenti autant d’émotion que lors de ce ballet (et j’en ai vu beaucoup d’autres). Elle n’a peut-être pas une technique « parfaite », mais au moins elle transmet quelque chose au public, ce qui pour moi est le plus important.
    Cela dit, chacun son avis et tant mieux si on a des préférés, au moins on ne se bat pas trop pour les places 😉

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    • La Petite Danseuse

      Elle est souvent critiquée car elle fait beaucoup de chichi, sans comprendre vraiment le personnage qu’elle doit interpreter. En ajoutant à ça une technique très limite, surtout pour une « étoile »…

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    • Martin.D

      Je suis d’accord avec vous. Je les ai de plus tous les 2 dans La Sylphide et ils étaient incroyables ! Et effectivement j’ai trouvé qu’ils transmettaient quelque chose de particulier au public, la soirée fut émouvante.
      ( une fois de plus c’est mon opinion )

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  • Anne

    Bravo à elle certes mais à chaque fois que je vais à l’Opera je prie pour qu’elle ne soit pas distribuée ce jour-là…. d’autres pouvaient être nominées …

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