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Les Plumes d’Or de la saison 2012-2013 sont attribuées à…

Mesdames et messieurs les passionné-e-s de Danse, bienvenue pour cette remise, tant attendue je le sais, des Plumes d’Or de la saison 2012-2013.

La Danse, c’est la vie. Et la vie, c’est la Danse. Frissons, pleurs et émotions, nous avons tous vibré si fort dès que le rideau s’est levé, dès que le spectacle faisait naître un Tout possible et sans limite. Ce moment ultime où, tous et toutes rassemblée-e-s, nous retenions notre souffle devant ce Monde imaginaire qu’allaient nous offrir les danseurs et danseuses, sans savoir encore où ce si extraordinaire voyage allait nous emmener. La Danse est unique, car elle a ce pouvoir, à nul autre art, d’arri…

OK, j’arrête d’imiter une cérémonie de César pour passer aux choses sérieuses. Une idée globale de cette saison avant de remettre les récompenses ? 2012-2013 fut assez morne. Il y a eu en fait beaucoup de soirées intéressantes, sympathiques sur le moment, mais dont il ne reste plus forcément grand chose en mémoire quelques mois plus tard (ce qui n’est pas bon signe en général). Pas vraiment de spectacle à vous clouer à votre siège et qui fait l’unanimité, pas de grosse déception non plus à vrai dire… Le Ballet de l’Opéra de Paris vit décidément une difficile fin de règne sans beaucoup d’envie sur scène, et les créations données dans les théâtres parisiens ne furent pas toujours aussi prometteuses qu’elles en avaient l’air.

Les bonnes surprises furent en fait là où on ne les attendait pas forcément. Beaucoup de jeunes talents, interprètes ou chorégraphes, beaucoup de choses prêtes à éclore, beaucoup de spectacles sans prétention mais dont on ressort la gorge serrée ou rempli d’enthousiasme. Le frémissement avant la tempête 2013-2014 ? On espère !

En attendant, place aux récompenses. Et les Plumes d’Or de la saison 2012-2013 sont attribuées à…

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Plume d’Or de la soirée de l’année : non attribuée, pour les raisons exposées ci-dessus.

Plume d’Or du ballet classique : Don Quichotte par le Ballet de l’Opéra de Paris avec Alice Renavand et François Alu. Tout n’était pas parfait, mais leur enthousiasme, leur mordant, leur énergie et l’envie de faire le spectacle ont emporté le tout.

Plume d’Or du ballet contemporain : Desh d’Akram Khan. Ça démarre l’air de rien, on sourit gentiment… et on finit tout retourné-e et la larmichette au coin de l’oeil. Également nominée : Kontakthof de Pina Bausch par le Tanztheater Wuppertal (elle peut pas gagner à chaque fois non plus).

Plume d’Or du Prix du Jury (comme à Cannes) : Désordres de 3e Étage par Samuel Murez. Une inventivité folle et de superbes interprètes, complètement libéré-e-s.

Plume d’or du spectacle : West Side Story. Plus de 50 ans au compteur, mais a-t-on fait mieux depuis ?

Plume d’or du gala réussi : La Nuit des Étoiles à Bruxelles. Pas que de stars, mais un programme extrêmement bien agencé, des danseurs et danseuses extras et ultra motivé-e-s (avec en plus ce petit plaisir de la découverte), une salle sympathique (le Cirque Royal) et une bonne ambiance générale.

Plume d’Or du gala raté : le Gala Hommage à Noureev de l’Opéra de Paris. Programme riquiqui et visiblement peu d’envie sur scène. Seule exception : le pas de deux de Roméo et Juliette par Nicolas Le Riche et Laëtitia Pujol, à couper le souffle.

Plume d’Or du spectacle prétentieux : Faces de Maguy Marin.

Plume d’Or de la production : La Sylphide de Pierre Lacotte par le Ballet de l’Opéra de Paris. Un corps de ballet en place, des couples qui fonctionnent, un petit air particulier qui flotte dans l’air… Comme quoi, c’est encore possible.

Plume d’Or de la leçon de style : Evgenia Obraztsova dans La Sylphide justement. Si cette soirée n’avait pas coïncidé pour moi avec la découverte de cette version, et donc un certain manque d’habitude du style romantique pour vraiment l’apprécier à sa juste valeur, ce spectacle aurait bien remporté la Plume d’Or de la soirée de l’année.

Plume d’Or de l’instant de grâce : Terpsichore de Béatrice Massin par la compagnie Fêtes galantes.

Plume d’Or de la scénographie : Cendrillon de Thierry Malandain.

Plume d’Or du décor : Kiss & Cry de NanoDanses. Unique en son genre…

Plume d’Or du rire : Ma leçon de hip hop de Céline Lefèvre, vraiment drôle tout en étant instructif sur la danse hip hop.

Plume d’Or de l’expérience : Un jour ou deux de Merce Cunningham.

Plume d’Or de la première branchouille : LA Dance Project, qui bat Le Boléro de Charkaoui, qui bat Sous apparence de Marie-Agnès Gillot.

Plume d’Or de l’affiche : Choré de Jean-Christophe Maillot par les Ballets de Monte-Carlo.

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Plume d’Or du Danseur avec un grand D, un grand A, un grand N, un grand S, un grand E, un grand U et un grand R : Nicolas Le Riche. Il peut ne danser que trois soirs dans l’année, si c’est pour avoir son Don José, son Faune et son Forsythe, ça me va largement.

Plume d’Or du danseur : Mathias Heymannn. Retour flamboyant, et plus ça va, plus c’est mieux. Un grand danseur.

Plume d’Or de la danseuse : Evgenia Obraztsova. Même en gala, il y a chez elle quelque chose d’unique, de spécial… Elle résume à elle seule l’expression « Prima ballerina assoluta ».

Plume d’or de la révélation chorégraphique : Dada Masilo et son enthousiasmant Swan Lake.

Plume d’Or de ma révélation internationale masculine : Denys Cherevychko du Ballet de l’Opéra de Vienne. Charismatique et bondissant, qu’il n’hésite pas à venir plus souvent à Paris.

Plume d’Or de ma révélation internationale féminine : Maia Makhateli du Dutch National Ballet. Une forte présente, une forte personnalité et une forte technique.

Plume d’Or du jeune Très fougueux Très bondissant : François Alu, spécialement dans Désordes.

Plume d’Or du jeune espoir féminin : Marion Barbeau, pour sa superbe Demoiselle d’Honneur (Don Quichotte) et son Concours de promotion.

Plume d’Or du jeune espoir masculin : Yannick Bittencourt, découvert lors d’un gala Karl Paquette. Un soliste qui gagnerait à être mieux distribué.

Plume d’Or du sexy boy : James O’hara lors de la répétition publique du Boléro de Cherkaoui, et la seule chose intéressante à retenir de ce ballet.

Plume d’Or de la sexy girl : Giada Rossi dans la Chatte bottée (La Belle au bois dormant, Ballet de Bordeaux).

Plume d’Or du sexy boy hors catégorie : Benjamin Millepied (Benji pour les intimes). Tellement glamour qu’on en oublie presque le vide abyssal de ce qu’il dit en interview.

Benjamin Millepied au Palais Garnier

 

Plume d’Or du Elle nous a manqué : Myriam Ould-Braham

Plume d’Or du Elle va nous manquer : Mathilde Froustey

Plume d’Or du Elle mous manque déjà : Agnès Letestu

Plume d’Or du Nooooonn revieeeeeeeeens ne pars paaaaaaaas : Nicolas Le Riche (#NicoForever sera donc le hashtag à suivre la saison prochaine).

Plume d’Or du Top Chef : Pierre-Arthur Raveau et sa désormais célèbre recette du petit-déjeuner au riz cru (dévoilée dans le docu-réalité La danse à tout prix sur France 2).

Plume d’Or de L’Amour est dans le Pré : François Alu remerciant sa « petite amie Léonore » la voix tremblotante lors de la soirée des Prix de l’AROP, suivi des chuchotements des Twitteuses danse commentant la première info capitale de la soirée.

Plume d’Or du vainqueur de Koh Lanta : Karl Paquette et ses 12 (13 ? 14 ?) Basilio en quatre semaines. Respect.

Plume d’Or du Gitant : Allister Madin (pour l’ensemble de son oeuvre).

Plume d’Or du Fantôme de l’Opéra : Dorothée Gilbert et Jérémie Bélingard ex æquo.

Plume d’Or du méchu : Florian Magnenet, méchu devant l’Éternel.

Plume d’Or du transfert : Alina Cojocaru, qui passe du Royal Ballet à l’English National Ballet. Parce qu’elle n’a qu’à traverser la rue pour mettre le monde de la danse en émoi. Battu sur le fils : Benjamin Millepied à la tête de l’Opéra de Paris.

Plume d’Or du critique danse « Plus j’écris des phrases longues, plus je pense que j’ai l’air intelligent » : Jean-Laurent Poli, celui du HuffingtonPost français.

Plume d’Or de la réflexion pleine de bon sens : « Ch’uis à poil« , Pierre-Arthur Raveau face à son costume de l’Oiseau de Feu (citation toujours tirée de La danse à tout prix, documentaire décidément riche en enseignements).

Plume d’Or du débat : en fait, les costumes d’In the middle, ils sont verts ou ils sont bleus ?

Plume d’Or du lol : le compte twitter de l’Opéra de Paris, pour la deuxième année consécutive, vainqueur par KO.

Commentaires (14)

  • Olenna

    Excellent !

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  • Lola

    Ils sont vert petrole.
    😉
    et bien vu pour les fantômes de l’opéra, j’en ai fait les frais en espérant voir D. Gilbert en Kitri et en Sylphide ^^

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  • Intéressant et drôle. Bravo!

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  • J’adore ! Je sauverais juste Maguy Marin qui, malgré son impertinent Faces, nous a offert un très beau May B et Cendrillon

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  • Aymeric

    Bittencourt, depuis le temps que j’en parle! sinon j’aime beaucoup le debat Forsythe, a force je ne me souviens meme plus.
    sinon j’ai beaucoup aimé le gala du Palais des Congres aussi!

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  • Sissi

    Excellent ! C’est vraiment très drôle et ça résume bien la saison !
    Pour la plume d’or du ballet classique, je mettrais bien ex æquo le Don Quichotte en matinée du 8 décembre avec Dorothée Gilbert et Karl Paquette, c’était très bien dansé, joyeux, le couple fonctionnait parfaitement, un vrai bon moment à l’Opéra.

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  • guillouill

    Et Plume d’Or avec mention spéciale prix du public du Blog de Danse le plus intéressant, varié, drôle, sympa, vivant (…), porte grande ouverte sur le monde de la Danse, membre permanent au sein des favoris et onglet toujours ouvert avec impatience:
    ……
    Danses avec la Plume pour les bonnes (et moins bonnes) surprises qu’il nous réserve toujours, les belles découvertes qu’il procure, la qualité de ses articles et la personnalité délicieusement piquante de sa plume…

    Un grand merci pour cette année de compte rendus, commentaires, anecdotes et autres et hâte d’être la saison prochaine =)

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  • steph

    super sympa ces plumes d’or ! Bravo pour ce blog, toujours si agréable et sympa à lire !!!

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  • Joelle

    En ce qui concerne la Plume d’Or du Gala raté du 6 mars, je rajouterais quand même dans les réussites le superbe solo de Manfred par M. Heymann que je découvrais à ce moment (en plus du Roméo et Juliette version Le Riche/Pujol of course !)

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  • Joelle

    et la Plume d’Or de la meilleure journaliste/bloggeuse/twitteuse de Danse est attribuée haut la main à Amélie qui aime ce dont elle parle, qui ne se prend pas le chou, qui n’émet pas de jugements de valeur prétentieux et qui souhaite juste faire partager sa passion !!!!

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  • Aurel1

    Bravo, toujours aussi bon ! A quand la soirée des Plumes d’Or. 😉

    Bien d’accord au sujet de Bittencourt, que j’ai découvert dans l’an dernier dans « L’anatomie de la sensation », il avait été remarquable, dans un ballet qui l’était un peu moins…

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  • Natalia

    hahaha j’ai trop rigolé! le prix « Plume d’Or du Top Chef : Pierre-Arthur Raveau et sa désormais célèbre recette du petit-déjeuner au riz cru (dévoilée dans le docu-réalité La danse à tout prix sur France 2). », « Plume d’Or du vainqueur de Koh Lanta : Karl Paquette et ses 12 (13 ? 14 ?) Basilio en quatre semaines. Respect. », et « Plume d’Or de la réflexion pleine de bon sens : « Ch’uis à poil », Pierre-Arthur Raveau face à son costume de l’Oiseau de Feu (citation toujours tirée de La danse à tout prix, documentaire décidément riche en enseignements). »

    En tout cas c’était une super année et on est tous super tristes que Nicolas LeRiche prenne sa retraite.

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  • Rhhaaaa, la prestation d’Alu et Renavand dans DQ est décidément célébrée partout, et j’en pleure encore de l’avoir ratée pour cause de billet justement pris pour le jour où Alu était indisposé :’-(
    Quant à Le Riche, il va s’agir de ne manquer aucune de ses apparitions pour la prochaine saison, y compris hors les murs !

    Plume d’Or du ballet auquel je ne m’attendais pas « mais c’était que du bonheur » : la création d’Odyssée par M. et Mme Le Riche (Osta) un après-midi d’avril dans un petit théâtre de banlieue parisienne. Pas le pas-de-deux le plus révolutionnaire, mais voir danser ces deux-là ensemble me bouleverse à chaque fois.

    Plume d’Or du (de la) danseur(se) de plus de 60 ans qui continue à illuminer la scène d’une présence et d’une énergie uniques : Lady Carolyn Carlson… message subliminal #NicoForEver : c’est pas parce qu’on a 42 bougies sur le gâteau qu’il faut obligatoirement raccrocher les chaussons 😉

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