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[Photos] Retour sur Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev par le Ballet de l’Opéra de Paris

Le Ballet de l’Opéra de Paris a proposé une longue série du Lac des cygnes de Rudolf Noureev à l’Opéra Bastille, du 16 février au 19 mars. 

Retour en images sur les différentes distributions de cette série du Lac des cygnes de Rudolf Noureev : 

 

Cette série du Lac des cygnes a formidablement démarré, avec le couple Dorothée Gilbert/Hugo Marchand. Les deux Étoiles y faisaient leur prise de rôle, mais donnaient l’impression d’avoir dansé ce ballet toute leur carrière. Tout est juste dans les personnages, entre le conte mystérieux et la vision plus abstraite de Rudolf Noureev, où le Cygne n’est qu’un rêve. Le duo a une fois de plus montré qu’il formait l’un des grands partenariats aujourd’hui du monde de la danse. Jeune danseur prometteur, Thomas Docquir a assuré honorablement le rôle de Rothbart. Forcément plus en rentrait théâtralement par manque d’expérience, il n’était cependant pas invisible et a montré qu’il fallait compter sur lui pour les prochaines années. De fait, le trio s’est plutôt transformé en duo, avec Dorothée Gilbert et Hugo Marchand tenant magistralement la représentation. 

Toute autre ambiance pour la première, avec en scène Léonore Baulac et Germain Louvet, qui reprenaient les rôles avec lesquels ils avaient été nommés Étoiles il y a deux ans. Les deux artistes aiment danser ensemble. Pourtant, leur alchimie a du mal à aller jusqu’au public, comme si les deux Étoiles avaient du mal à se transcender mutuellement, comme c’est le cas pour le couple évoqué ci-dessus. D’autant plus que les personnages ne semblaient pas forcément leur convenir. Léonore Baulac a beaucoup de choses à proposer dans les oeuvres plus néo-classiques. Dans un ballet académique, sa technique un peu trop faillible empêche le personnage de véritablement s’installer, et l’on était plus dans une accumulation de poses que dans un véritable rôle. À l’inverse, Germain Louvet propose une danse absolument merveilleuse et toute en finesse, dans la droite ligne de Mathias Heymann (qui a beaucoup manqué à cette série). Mais le danseur a encore du mal à imposer une interprétation, un rôle. Il reste trop lisse en scène. C’est donc le personnage de Rothbart qui a mené la dansé, magistralement interprété par François Alu, dans la danse comme dans le jeu. Dommage, une blessure l’a contraint à arrêter cette série prématurément. (A.B.).

Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev – François Alu (Rothbart), Germain Louvet (Siegfried) et Léonore Baulac (Odile).

Hugo Marchand, très sollicité sur cette série, a eu l’honneur de la dernière représentation mardi 19 mars avec sa seconde partenaire Valentine Colasante. La dernière des Étoiles féminines n’est pas nécessairement un Cygne naturel : sa danse exubérante n’y trouve pas de quoi s’exprimer. Son Odette est de bonne facture technique mais il y manque encore cette dose de lyrisme indispensable pour transcender le rôle, notamment dans le travail des bras qui manquent de ce moelleux et de la fluidité nécessaire. Son Odile a une toute autre ampleur. Bien qu’elle soit tentée de temps à autres par des œillades dont il faudrait se dispenser, le personnage existe et le partenariat avec Hugo Marchand et Thomas Docquir fonctionne très bien. Valentine Colasante passe toutes les difficultés techniques et à part un léger trébuchement, elle vient à bout de ce troisième acte sans problèmes, concluant avec une belle série de fouettés au-delà des 32 réglementaires ! L’on s’est aussi réjoui du pas de trois du premier acte : Sae Eun Park et Hannah O’Neill ont fait merveille dans les bras de Pablo Legasa. (J-F.S.). 

Entre ces premières et cette dernière représentations, plusieurs distributions se sont succédées, que nous n’avons pas forcément pu voir. Laissons-donc la parole aux lecteurs et lectrices de DALP, recueillie via notre compte Instagram. Le trio Amandine Albisson/Florian Magnenet/Thomas Docquir a laissé des avis mitigés. « Interprétation très personnelle et intéressante de Siegfried par Florian Magnenet, j’ai beaucoup aimé ! Et Amandine Albisson est une très belle danseuse qui a fait un très joli cygne, surtout au quatrième acte avec une belle connexion avec ses cygnes« , indique Charlotte. Mais pour Marion, « L’alchimie entre les deux danseurs a mis du temps à se manifester sur scène« , « J’ai été convaincue par Amandine Albisson, moins par Florian Magnenet, j’ai trouvé le couple un peu déséquilibré » pour Damichonne. Le corps de ballet a par contre été salué, tout comme Thomas Docquir qui a très honorablement remplacé François Alu, ainsi que le pas de trois mené par Alice Catonnet,Francesco Mura et Bianca Scudamore. Le trio Mathieu Ganio/Sae Eun Park/Jérémy-Loup Quer a lui aussi donné quelques réserves. « Sae Eun Park est très talentueuse et ça saute aux yeux qu’elle a travaillé minutieusement ses pas. Mathieu Ganio était beau avec ses allures très princière et mélancolique mais je n’ai pas été très convaincu non plus par la qualité de sa danse elle-même. Idem pour Jeremy, peut-être un peu trop sage pour incarner Rothbart« , explique ainsi Yuriko. Agnès a pour sa part été séduite par le « très beau travail d’interprétation de Sae Eun Park« , mais ne reste « pas convaincue par Mathieu Ganio. Par contre j’ai été éblouie par le travail des cygnes du corps de ballet, c’était tout simplement magnifique. Dans un tel ballet, ces danseuses sont tout aussi importantes que les étoiles et il est important de le souligner« . 

Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev – Ballet de l’Opéra de Paris

Le duo Paul Marque/Myriam Oud-Braham a pour sa part emporté notre lectorat. « Un duo exceptionnel. Très belle alchimie, beaucoup de tendresse, d’harmonie, et une poésie infinie. À revoir ensemble dans le futur ! » pour Fullmanoon, « Très très beau duo, touchant, avec beaucoup de tendresse ! » pour Célia, « Juste wouaw » pour Lisa. 

 

Et vous, qu’avez-vous pensé de ces différentes distributions ? Plutôt d’accord ou pas d’accord ? 

 

Commentaires (4)

  • Marina

    J’ai assisté à la représentation Hugo Marchand / Valentine Colasante et je suis d’accord avec la critique. Valentine Colasante a présenté une technique solide, mais son Odette manquait de légèreté et de poésie notamment dans les bras. Son Odile était plus convaincante. Son Duo avec Hugo Marchand a plutôt bien fonctionné. Moins convaincue par Thomas Docquir qui n’avait pas assez d’impact en scène. Mention spéciale au corps de ballet, au cordeau (ce sont peut être cesv32 danseuses la vrai star de ce ballet).

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  • Benoît

    J’ai eu la chance de pouvoir assister à deux représentations, avec deux distributions qui ont été très complémentaires l’une de l’autre. Dans les deux cas, Thomas Docquir a fait un très bon Rothbart et a su remplacer un François Alu très attendu. Florian Magnenet fut un beau prince, visiblement doué techniquement. Dans le même rôle, Hugo Marchand m’a touché par son jeu d’acteur, il vivait pleinement le personnage en lui apportant beaucoup de caractère. Pour ce qui est du Cygne, Amandine Albisson m’a pleinement convaincue, elle semble avoir très largement peaufiné son personnage depuis la dernière série, avec une technique toujours aussi bonne et une belle sensibilité. Valentine Colasante a elle aussi proposé un très beau cygne, à la maîtrise impressionnante et avec une interprétation intéressante, toute en subtilité. Ce fut une très belle découverte et j’ai hâte de la revoir sur scène ! Enfin, le corps de ballet ainsi que l’orchestre furent extraordinaires, particulièrement justes et impliqués pour un spectacle inoubliable.

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  • Millilas

    Vu la représentation Albisson/Magnenet et c’était bien mais je suis restée sur ma faim, malheureusement j’ai trouvé l’interpétation fade…
    Pour Albisson, je l’ai trouvée plus convaincante d’un point de vue interprétation en cygne noir qu’en cygne blanc !
    Par contre, pour le rôle de Rothbard (François Alu il me semble), le danseur était présent, juste et occupait tout l’espace, il était très bon et ecclipsait même par moment ses partenaires à tel point qu’il m’a semblé qu’il était plus applaudi à la fin que les 2 premiers rôles, ce qui était un peu gênant !
    Enfin mention spéciale pour l’orchestre qui a fait un magnifique travail !!

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  • Fabienne

    Tardivement , je me joins aux impressions de ceux qui ont assisté à la représentation du 19 mars avec Hugo Marchand et Valentine Colasante . La représentation s’est terminée sur des ovations et restera pour moi un grand souvenir . Le corps de ballet fut en effet exceptionnel d’ensemble et de poésie , magnifiquement porté par l’ orchestre ; par moment comme le disait mon voisin on aurait vraiment cru voir un vol de cygnes . Valentine Colasante est une danseuse sûre qui a avalé ses 32 fouettés comme dans un rêve ; il lui manque encore peut-être un peu de charisme , mais elle le développera . La star de la soirée , en plus du corps de ballet , fut Hugo Marchand . Enfin , depuis longtemps , une étoile qui a l’ air d’ une étoile ! On ne voit que lui en scène et sa scène finale mit les larmes aux yeux d’ un bon nombre . Redonnez nous ce genre de soirée plutôt que certains pensums récents !

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