[Photos] Retour en images sur The Dante Project de Wayne McGregor par le Ballet de l’Opéra de Paris
The Dante Project de Wayne McGregor, oeuvre ambitieuse en trois actes, a fait son entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris, lors d’une longue série en mai 2023 au Palais Garnier. Deux distributions se sont emparées de ce ballet complexe et dense, permettant à de nombreuses personnalités de se démarquer.
Retour en images sur les deux distributions de The Dante Project de Wayne McGregor :
DALP est déjà revenu en détails sur ce ballet, avec la deuxième distribution. Quelques mots alors sur le premier cast, vu en fin de série (le 24 mai). The Dante Project de Wayne McGregor est une œuvre très exigeante physiquement, longue et truffée de technicités. Ces dernières années, la compagnie a été peu habituée à ce genre de pièces. Cette première distribution a, de plus, assuré la majeure partie des dates. Et cela se sentait en fin de série, avec une fatigue latente, qui n’empêchait pas toutefois d’apprécier l’œuvre comme les artistes. L’on aimerait juste que la prochaine reprise se passe dans de meilleures conditions. The Dante Project est ainsi très demandeur en rôles masculins… alors que se tenait en même temps une soirée Maurice Béjart nécessitant elle aussi beaucoup de danseurs. Germain Louvet, le Dante de cette distribution, avait ainsi dansé Boléro la semaine passée. Raison pour laquelle le danseur parut un peu effacé ? Après un début percutant, il se fit plus discret, spectateur de l’Enfer qui pouvait vite se perdre au milieu de la foule. Le regard se tourne ainsi vers les nombreux solistes. Et c’est l’étonnante Hohyun Kang qui se démarque, que l’on n’attendait pourtant pas forcément dans ce répertoire, qui se révèle percutante et affûtée. Jack Gasztowtt ou Hugo Vigliotti portent les ensembles aussi, tout comme un quatuor des Courroucées de haut vol, entre Héloïse Bourdon, Éléonore Guérineau, Nais Duboscq et Clara Mousseigne.
Au deuxième acte, celui du Purgatoire, le duo entre Germain Louvet et Hannah O’Neill fonctionne très naturellement. Mais l’Étoile féminine semble être elle-aussi un peu dans la retenue. Et c’est la radieuse Bleuenn Battistoni, incarnant Béatrice jeune, qui illumine ce deuxième acte de sa présence lumineuse et de sa danse d’une haute précision. L’on suit aussi le puissant et charismatique Irek Mukhamedov. Ancienne Étoile du Bolchoï et du Royal Ballet, il est depuis 2019 un maître de ballet apprécié de la compagnie. À 63 ans, il remonte en scène et n’a rien perdu de sa force scénique. Et c’est derrière chacun de ses ports de bras, de ses regards, que l’on retrouve le grand danseur qu’il a été – et qu’il est encore. Les danseurs et danseuses de son âge sont rarissimes en scène dans un ballet classique. C’est toute l’intelligence de Wayne McGregor de créer ainsi des rôles différents, et d’offrir des opportunités à des artistes qui ont encore tant de choses à dire.
Le troisième acte est enfin plus une affaire de groupe. C’est ainsi l’énergie de l’ensemble, portée par une chorégraphie semblant ne jamais s’arrêter ou perdre de vitesse, qui emporte tout sur son passage. Malgré la fatigue, la compagnie parisienne s’épanouit dans ce type de répertoire. Et l’on ne peut que souhaiter une reprise rapide d’une création ambitieuse et captivante.