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[PHOTOS] Retour sur La Bayadère par le Ballet de l’Opéra de Paris – 17 novembre/31 décembre 2015

Le Ballet de l’Opéra de Paris proposait La Bayadère de Rudolf Noureev pour les Fêtes, à l’Opéra Bastille. Véritable marathon de 23 dates, la série a proposé huit trios, mélangeant Étoiles confirmées, solistes qui fait le show, jeunes talents en devenir et invité.e.s de (très) luxe. Et ceux/celles qui ont le plus marqué ne sont pas forcément les plus gradé.e.s.

Retour en images sur les différentes distributions de ce programme (cliquer sur la première image et faire défiler) :

Les distributions

La série a démarré avec Dorothée Gilbert (Nikiya), Mathias Heymann (Solor) et Hannah O’Neill (Gamzatti). Les deux Étoiles étaient merveilleuses… tout seuls. Dorothée Gilbert a proposé une interprétation d’une grande maturité, avec un somptueux travail des bras. Mathias Heymann était aussi au sommet de son art, avec une danse moelleuse et un personnage attachant. Mais le courant ne passe pas entre ses deux partenaires, et cela se voit bien trop en scène. Hannah O’Neill est une reine techniquement, mais son jeu semblait encore un peu vert. Le trio le fonctionnait pas. La série commençait globalement de façon assez molle, dans un environnement difficile (quelques jours après les attentats de Paris).

La distribution suivante était l’inverse. Amandine Albisson (Nikiya), Josua Hoffalt (Solor) et Valentine Colasante (Gamzatti) n’étaient pas meilleurs intrinsèquement sur leur rôle, mais le trio fonctionnait très bien. Et chacun.e croyait à son histoire. Amandine Albisson était une Nikiya tout en sensibilité, Josua Hoffalt un Solor un peu ailleurs, très bon partenaire, et Valentine Colasante une Gamzatti assurée.

Tout ça a néanmoins été balayé par la distribution suivante, une surprise. Ce devait normalement être un trio de jeunes talents Héloïse Bourdon-Yannick-Bittencourt-Ida Viikinkoski. Mais lui s’est blessé, remplacé en toute dernière minute par l’Étoile internationale montante de l’ENB Isaac Hernández. Et Bastille s’est comme réveillé. Héloïse Bourdon, surtout, a dansé une Nikiya d’une intensité explosive. Danseuse sacrée jusque dans ses élans d’amour, tragédienne passionnée, elle a tenu le rôle de bout en bout. Non pas comme une soliste, mais comme une Étoile, et qui n’aurait pas à rougir sur une scène internationale. Une performance qui aurait pu être celle d’une nomination. Isaac Hernández a dansé un très beau Solor, à la danse féline et précise, tout en étant très bon partenaire. Mais il paraissait comme intimidé sur scène. Les deux artistes ont par contre été au diapason pour l’acte 3, superbe et lyrique. Un peu comme Hannah O’Neill, Ida Viikinkoski a fait des débuts en Gamzatti prometteurs. Elle se cherchait encore dans l’interprétation, mais elle a une technique et une présence en scène naturelle.

Place ensuite à un tout autre genre, Myriam Ould-Braham (Nikiya), François Alu (Solor), et Charline Giezendanner (Gamzatti). La première revenait après quelques mois d’arrêt. Sa Nikiya était très juste, plus intériorisée, avec un travail très poétique du haut du corps. Cette danseuse sait toujours toucher au coeur. François Alu a été un Solor fantastique, viril, fougueux et totalement amoureux. Et toujours sa si formidable technique, ses sauts qui s’envolent, sans jamais oublier le personnage. Un rôle de nomination, surtout que le public était déchaîné lors de sa première… Mais non.

Le couple avec Myriam Ould-Braham fonctionnait très bien, chacun.e avait des qualités différentes. Il y avait enfin sur scène un vrai couple d’amoureux ! Néanmoins, l’acte 3 est resté plus compliqué. Ce n’est pas forcément le style de ces deux artistes, et Myriam Ould-Braham semblait à la peine physiquement. Charline Giezendanner apportait le parfait contrepoint en Gamzatti. Si elle ne peut rivaliser avec les grandes techniciennes, elle a apporté beaucoup de finesse dans son jeu, mettant bien en valeur l’aspect des castes de ce ballet. Le plus dur pour Gamzatti n’est pas de se faire piquer son fiancé, mais de se le faire piquer par une moins-que-rien.

Pendant ce temps, Dorothée Gilbert a eu quelques changements de partenaire. Mathias Heymann s’étant blessé, elle a dansé une date avec Josua Hoffalt. Puis c’est finalement Hugo Marchand qui est devenu son Solor. Une prise de plus réussie pour le jeune danseur, et un couple qui fonctionne décidément bien. Marion Barbeau faisait aussi sa prise de rôle en Gamzatti. Ils ont alterné avec un couple d’Étoiles du Mariinsky, Kristina Shapran et Kimin Kim. Elle a les bras magnifiques d’une danseuse du Mariinsky. Mais dans le jeu, elle surjouait un peu le tout, semblait manquer d’assurance. Lui, par contre, fut le cadeau de Noël du public parisien. Il ne saute pas, il vole, sa danse à la souplesse d’un chat, il tourne à n’en plus finir et vous emporte avec lui. C’est enivrant de le voir danser. Son Solor est d’une formidable maturité, montrant toutes les facettes du personnage, du guerrier de haute classe un peu méprisant à l’amoureux, au jeune homme trop peureux pour se rebeller. Tout, dans le moindre de ses gestes, respire le personnage. Voir danser Kimin Kim dans le rôle de Solor est tout simplement extraordinaire. La Gamzatti de ce duo était Héloïse Bourdon. Si la danseuse est naturellement plus une Nikiya, elle s’est très honorablement tirée de son rôle grâce à une autorité naturelle en scène glaçante. La scène de l’affrontement, la seule vraie claque de la série, était terrible.

La série s’est finalement terminée avec la Nikiya de Laura Hecquet. Josua Hoffalt étant blessé, elle a finalement dansé avec Hugo Marchand.

Ce que l’on en retient

J’ai pu voir cinq distributions (Dorothée Gilbert/Mathias Heymann/Hannah O’Neill, Amandine Albisson/Josua Hoffalt/Valentine Colasante, Héloïse Bourdon/Isaac Hernández/Ida Viikinkoski, Myriam Ould-Braham/François Alu/Charline Giezendanner et Kristina Shapran/Kimin Kim/Héloïse Bourdon). Voici ce que je retiens.

La Nikiya – Héloïse Bourdon m’a scotchée de bout en bout, tout en haut du deuxième balcon. Mais six semaines plus tard, je me souviens encore très bien de la très belle Nikiya de Dorothée Gilbert. Cette danseuse est une perle, un peu trop oubliée.

Le Solor – Kimin Kim ! Quel merveille que ce danseur ! Il est difficile de le comparer à François Alu. Le premier danse le rôle depuis quelques temps alors qu’il s’agit d’un début pour le second, et ils dansent d’une façon radicalement différente. Mais ils sont néanmoins de la même trempe : sur scène, il se passe quelque chose avec eux. La question de la non-nomination de François Alu se pose d’autant plus.

La Gamzatti – Pour moi, Héloïse Bourdon était la plus juste. L’un des problèmes de cette série était d’ailleurs le manque d’expérience d’une grande partie des interprètes de Gamzatti. Qui n’est pourtant pas un rôle secondaire.

Le couple – François Alu et Myriam Ould-Braham. Peut-être le seule couple véritablement amoureux de cette série.

Le trio – Myriam Ould-Braham/François Alu/Charline Giezendanner et Albisson/Josua Hoffalt/Valentine Colasante, très équilibrés et à l’écoute des autres.

L’acte blanc – De loin, celui d’Héloïse Bourdon et Isaac Hernández, une merveille.

La Bayadère, c’est aussi tout un corps de ballet. Les 32 Ombres ont eu des jours avec et des jours sans. Plus la série avançait, et plus les remplaçantes et élèves de l’École de Danse étaient nombreuses sur scène. Ce qui forcément ne donne pas le même résultat, ces danseuses ayant souvent moins répété. Pour les trois Ombres, certaines en faisaient une partition d’école, d’autres en révélaient toute l’intelligence chorégraphique. Éléonore Guérineau en faisait partie, il est dommage qu’elle n’ait eu un rôle principal.

Le premier acte a, de façon générale, eu un peu de mal à commencer. Hugo Vigliotti formidable en fakir portait parfois tout l’acte sur ses épaules. L’acte 2 était beaucoup plus régulier. Pour les Idoles Dorées, Emmanuel Thibault est toujours aussi étonnant, véritable évocation d’une statue indienne, un style rare. Charline Gienzendanner ou Aubane Philbert ont donné beaucoup d’esprit et d’humour à la Manou. Enfin Sabrina Mallem débordait toujours autant d’énergie dans la danse indienne, qu’elle danse sans lassitude visible depuis dix ans. C’est dans cette danse, et avec cette partenaire, que Yann Saïz a fait ses adieux à la scène le 31 décembre.

En bref, une série bien loin de la précédente, si tristounette. Mais une série qui pose encore des questions. Quels artistes ont le plus marqué finalement ? Kimin Kim, François Alu, Héloïse Bourdon, Dorothée Gilbert. Soit une seule Étoile maison pour un invité, un Premier danseur et une demi-soliste, ce qui n’a fait que mieux mettre en valeur les aberrations du Concours. Les rôles secondaires ont globalement été l’occasion de très belles découvertes, mais le corps de ballet se cherche encore une âme dans les grands actes blancs.

 

Comments (12)

  • Aventure

    Merci pour ce bilan d’une série apparemment plutôt réussie !
    La photo de Myriam Ould-Braham dans l’acte blanc est absolument superbe…

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  • a.

    C’est drôle, car je n’ai pas trouvé MOB à la peine ds l’acte blanc – mais je crois ne l’avoir pas vue le même soir… Pt-être était-elle plus en forme le 22? Ce qui m’a le + gênée dans cet acte MOB/Alu, c’est le fait qu’Alu a rendu les choses bien difficiles pour sa partenaire… Je vais dire une chose horrible, car je l’adore, mais ses difficultés dans le partenariat sont pour moi la raison pour laquelle il n’est pas nommé Etoile (un peu comme E. Thibaud, d’ailleurs), c’est trop frappant… Pardon à François Alu que j’adore par ailleurs!!
    En revanche, je regrette infiniment d’avoir raté la claque!!!

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  • Elisa

    J’ai vu pour ma part 4 distributions. Deux m’ont particulièrement transporté: Ould-Braham / Alu / Giezendanner et Bourdon / Hernandez / Viikinkoski.
    Héloïse Bourdon était incroyable en Nikiya, tant dans l’interprétation que la technique ou le partenariat. Je trouve qu’elle a un haut du corps à part à l’Opéra: ses bras sont toujours très travaillés et son visage très expressif. Je suis restée scotchée à son histoire de bout en bout.
    Dans l’autre distribution, je retiens surtout François Alu même si j’ai trouvé comme vous le partenariat avec MOB très équilibré. François Alu a une superbe technique et contrairement à a., je trouve qu’il s’est nettement amélioré dans les partenariats. J’y étais le soir de sa première et la salle était enflammée!
    Grosse grosse déception par contre pour la Nikiya de Dorothée Gilbert. Je l’ai vu danser avec Joshua Hoffalt et franchement, je suis restée sur ma faim. Ses bras m’ont semblé cassant et elle, pas du tout dans l’histoire. Je n’ai pas accroché et c’est bien dommage car c’est une danseuse que j’apprécie beaucoup habituellement. Je l’avais vu en Gamzatti lors de la dernière série et je me demande si ce rôle ne lui correspond pas mieux que Nikiya…
    Enfin la distribution Albisson-Hoffalt-Colasante se tenait mais comparée aux autres représentations que j’ai vu, elle était moins enthousiasmante.
    Mon seul regret: ne pas avoir vu la Gamzatti d’Héloïse Bourdon. J’apprécie vraiment beaucoup cette danseuse et aucune autre Gamzatti ne m’a laissé un souvenir impérissable.

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  • Farenheit

    Le cas de Heloise Bourdon est frappant et tout a fait a part Je pense qu’elle a ce que l’on attend d’une étoile et que toutes les étoiles en titre n’ont pas forcément. C’est cet aura, cette lumière ce magnétisme des qu’elle entre en scène on ne voit plus qu’elle peu importe ses partenaires , elle électrise . Déjà dans le Lac elle dégageait ce petit plus qui permettait de dire il y a elle et il y a les autres. Non, elle ne danse pas mieux que ses rivales étoiles qui ont des lignes superbes comme Hecquet ou Albisson, mais a l’inverse de ces grandes danseuse qui dansent très bien , Bourdon domine par sa présence . Les rôles elle se les approprie au point qu’on se dit mais c’est elle la danseuse etoile . Et bien non . Mademoiselle Bourdon est Sujet de L’ONP Et si tous ces titres ne voulaient plus rien dire ? C’est peut être l’objectif Milepied .

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  • Sweety

    Ayant aussi vu MOB le 22, j’admets que je ne l’ai non plus du tout trouvé à la peine dans l’acte blanc, au contraire, c’était presque pour moi son meilleur acte, elle est magnifique, excepté ses quelques difficultés avec le voile au début de cette danse. Sinon, j’approuve totalement ce qui a été sur cette distribution, ça faisait longtemps qu’un couple ne m’avait autant enthousiasmé, François Alu est juste un danseur extraordinaire, et j’espère qu’il obtiendra ce grade tant mérité. Malgré quelques problèmes techniques, Charline Giezendanner était elle aussi très agréable à voir danser !

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  • Pauline

    J’ai vu pour ma part 3 distributions : 1)Albisson/Hoffalt/Colasante 2)Gilbert/Heymann/ONeill et 3)Kim/Shapran/Bourdon.
    Je rejoins vos commentaires pour la 1ère, par contre j’aimerais apporter mon point de vue différent pour les 2è et 3è. J’ai trouvé Dorothée Gilbert absolument poignante, avec son cambré et ses bras, c’est personnellement la Nikiya qui m’a le plus marqué (j’avoue que je n’ai pas eu la chance de voir Bourdon et MOB). Mathias Heymann est fascinant par son élégance et même si l’alchimie entre les 2 ne fonctionne pas, c’est la représentation que j’ai préféré, aussi à cause d’Hannah O Neill que j’ai trouvé piquante, et j’ai du mal à comprendre toutes les critiques sur son interprétation un peu verte que je n’ai pas ressenti.
    Enfin sur la 3, Kim ne m’a pas touché, certes il est époustouflant et technique et de virtuosité, mais je n’ai pas été séduite par son interprétation, et Shapran surjouait un peu à mon goût. Enfin H. Bourdon était bien, mais moins à sa place à mon goût en Gamzatti qu’en Nikiya.
    Pour conclure : chacune des représentations m’a laissé un peu mitigée, puisqu’il y avait toujours à redire sur les solistes. Je me suis demandée quelle aurait été la meilleure alchimie où tout aurait pu fonctionner …

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  • Klaus

    La distribution idéale aurait pu être Heloise Bourdon en Nikiya c’est de loin la meilleure et la plus aboutie dans le rôle , François Alu en Solor pour faire des étincelles et des prouesse guerrières et Dorothe Gilbert en Gamzatti parce qu’elle incarne parfaitement le personnage et en possède naturellement le tempérament . Après y aurait il eu Alchimie ?

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  • Susana

    Avec le recul je suis toujours hantée par la musique envoûtante de la Bayadère et la présence de la danseuse Heloise Bourdon que j’ai vu dans le rôle de Nikiya qui a vraiment incarné le personnage en tout point . Est ce sa présence , le petit plus qu’elle apporte sur scène quand elle apparaît , sa personnalité , son tempérament ? Bref , elle est incroyable et son jeu prend au ventre et au cœur pour longtemps . C’est peut être ça une vraie Étoile Quelqu’un de différent ,de magique ,d’indéfinissable, sans qu’on sache exactement ce qui la différencie d’une autre belle danseuse . Je voulais en parler parce que ce choc est rare au théâtre et en particulier dans le Ballet.

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  • Jerôme

    A propos d’Héloise Bourdon, dont on vient d’apprendre avec bonheur qu’elle est invitée au Marinski, je me faisais la réflexion qu’en fait, c’est bien « l’ONP » qui la bloque, pas Millepied en soi: depuis qu’il est là elle a dansé Le Lac, Thèmes et variations Nikya ET Gamzatti, bref plus de premiers rôles que n’importe quelle autre sujet; voilà maintenant qu’elle part en guest; je pense sincèrement que Millepied la mets beaucoup en avant ,mais son grade ne lui permet pas plus; le seul moyen pour qu’elle puisse danser plus serait de réussir le concours pour passer première danseuse…concours auquelle elle n’a été que quatrième. Concours composé non pas seulement de Millepied mais bien de nombreux memebres de la compagnie….le poids de leurs voix a fait ou défait des carrières, je pense à Mathilde Froustey dont la situation était tellement similaire à celle de Bourdon. Et à mon avis, le talent et la réussite de Mlle Bourdon doit susciter bien des jalousies ou des inquiètudes…
    L’absurdité de ce concours est encore montrée ici…qu’en pensez vous Amélie?

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  • Regina

    C’est une nouvelle fantastique pour la carrière de Heloise Bourdon qui échappe aux fers de l’ONP De toutes façons on ne peut pas étouffer le talent peu importe les forces qui s’y emploient Tôt ou tard ce sera pour elle la victoire et quelle noble victoire avec un grand V, celle non seulement du travail et du talent , mais aussi de l’intégrité . Je pense surtout que Monsieur Fateyev qui a un œil exceptionnel n’est pas pour rien dans ce choix . Ça va faire des étincelles. Mais c’est tout de même une situation incroyable que peu de danseuses ont eu la chance de vivre a ma connaissance . Je pense sur je vais faire le déplacement a St Petersbourg

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