[Photos] Retour sur Le Lac des cygnes par le Ballet de l’Opéra de Paris – 7 au 31 décembre 2016
Le Ballet de l’Opéra de Paris a donné Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev du 7 au 31 décembre 2016, à l’Opéra Bastille. La série a été marquée par deux nominations d’Étoile, les deux premières d’Aurélie Dupont en tant que directrice.
Retour sur les différentes distributions de cette série du Lac des cygnes :
Dès l’annonce des distributions, Aurélie Dupont a voulu donner le ton : uniquement des Étoiles titulaires. Seul Germain Louvet, parmi les jeunes talents, avait droit d’office à quelques dates en Siegfried, ce qui pouvait déjà présager une nomination. Peu de couples étaient aussi prévus d’office, ce qui laissait craindre de nombreux changements suite à des blessures. Mais ces dernières se sont heureusement faites oublier, et tout le monde a finalement tenu le coup, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps sur une grosse série à l’Opéra de Paris. Seul Josua Hoffalt a finalement dû renoncer et se concentrer sur le programme Jiří Kylián. Ce retrait a malheureusement entraîné celui de sa partenaire Laura Hecquet, l’Odette/Odile la plus expérimentée de l’Opéra de Paris et qui avait été nommée sur ce rôle il y a quelques années. Dommage, la revoir dans ce ballet aurait été un vrai plaisir.
Le trio de la première, Myriam Ould-Braham, Mathias Heymann et Karl Paquette, a tenu toutes leurs promesses. Le couple d’Étoiles a montré toute sa complicité et sa grande sensibilité, marquant.e.s aussi bien qu’en solo que lors de leur partenariat. Souvent fragiles physiquement, Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann ont tenu – et avec brio – toute la série (entre 8 et 9 dates). En espérant que cela leur donne confiance pour la suite. Impérial en Rothbart, rôle qu’il a dansé de nombreuses fois, Karl Paquette a marqué cette série du Lac des cygnes, montrant son talent dans ces rôles de demi-caractère, donnant le ton de la soirée et sachant guider les plus jeunes. Un trio qui a fait honneur à l’Opéra de Paris, brillant comme émouvant. Ils étaient accompagnés de seconds rôles de haut vol, notamment le pas de trois « trois étoiles » (dans les têtes à défaut de l’être sur le papier) Léonore Baulac-François Alu-Hannah O’Neill.
Le trio Amandine Albisson, Mathieu Ganio et François Alu a fait une entrée un peu plus timide. Si Mathieu Ganio est un fantastique Siegfried, Amandine Albisson a mis un peu de temps pour s’approprier son personnage. Toutefois, si les retours étaient mitigés au départ, ils se sont faits de plus en plus élogieux au fil des représentations, même si le partenariat n’a pas vraiment séduit. François Alu a su imprimer de sa marque le rôle sombre de Rothbart, montrant une fois de plus toutes ses qualités d’interprètes. Quoi qu’il danse, le public ne parle que de lui à la sortie. Il est vraiment dommage qu’il n’ait pas pu reprendre le personnage de Siegfried, sa prise de rôle il y a deux ans avait vraiment été intéressante.
Remplaçant.e.s au départ, Hannah O’Neill et Fabien Révillion ont finalement eu droit à une date dans les rôles principaux, encadré.e.s avec justesse par Karl Paquette en Rothbart. Elle avait déjà goûté au rôle il y a deux ans. Toujours brillante techniquement, son interprétation a néanmoins laissé le public mitigé. Les conditions de préparation n’ont pas non plus dû être optimums. C’est Fabien Révillion qui a été la belle surprise. Pris par l’enjeu au premier acte, il s’est libéré au fil du spectacle pour offrir une prise de rôle prometteuse. À suivre de près dans Le Songe d’une nuit été en mars.
Encore officiellement Sujet, Germain Louvet a ensuite fait sa prise de rôle en Siegfried aux côtés de Ludmila Pagliero. Si les avis sont enthousiastes sur cette dernière, les opinions sont plus partagées sur Germain Louvet. Certain.e.s y ont vu le digne successeur de Mathieu Ganio, d’autres un danseur encore sur la réserve. Je fais plutôt partie des deuxièmes, saluant sa danse objectivement magnifique mais le trouvant encore scolaire dans l’interprétation. Je cherche encore sa façon d’être soliste en scène. Idem pour leur couple, entre ceux.celles qui ont été touchés et ceux.celles qui n’y ont pas cru. Encore personnellement, je fais toujours partie des seconds, trouvant qu’ils ne racontaient pas la même histoire. Ces deux artistes ont toutefois emporté l’acte III avec leur qualité technique, et la coda du Cygne noir était franchement brillante. Sur la deuxième date de cette distribution, Aurélie Dupont a nommé Danseur Étoile Germain Louvet. Une nomination attendue à la vue des distributions, qui n’en reste pas moins surprenante.
Autre prise de rôle : celle de Léonore Baulac en Odette/Odile pour une soirée unique et de prestige, le 31 décembre. Ce qui là encore laissait peu de place au suspens. La danseuse brille surtout dans le répertoire néo-classique, les ballets académiques restent un défi pour elle. Peu d’avis sur sa prestation ont circulé, difficile de savoir ce qu’il en a été. Néanmoins, la nomination d’Étoile a bien eu lieu, saluant une danseuse lumineuse et battante. La danseuse était accompagnée de Mathias Heymann, décidément un magnifique Siegfried, et de Jérémy-Loup Quer qui avait démarré un jour plus tôt en Rothbart. Des débuts là aussi salués.
Jatop
J’ai vu Germain Louvet en Siegfried et je l’ai beaucoup aimé. Il nous a fait un prince jeune, un peu enfantin très énergique, mais du coup moins torturé. C’était un parti pris que j’ai trouvé intelligent, surprenant et qui lui va bien.
J’ai aimé le duo avec Wolfgang/Rothbar et tout le 3e acte aussi .
Lili
Merci pour cette belle synthèse d’une très belle série… La nostalgie nous prend peu après la sortie de salle lorsqu’on se dit que voilà, c’est fini…. Merci à l’ONP de nous avoir offert un Lac qui je crois restera dans les mémoires.
June
thank you for this wonderful blog¡¡ it s a pleasure to read it, always.
beautiful photos¡¡¡ thanks a lot. 🙂