[Photos] Retour sur La Sylphide de Pierre Lacotte par le Ballet de l’Opéra de Paris
Le Ballet de l’Opéra de Paris a terminé sa saison 2016-2017 avec La Sylphide de Pierre Lacotte, au Palais Garnier du 1er au 16 juillet.
Retour en images sur les différentes distributions de cette série :
La Sylphide a démarré avec le couple Hugo Marchand et Amandine Albisson. Le premier a plus que séduit, devenant quelques mois après sa nomination l’une des Étoiles incontournables de la compagnie. La deuxième, si elle a montré une jolie technique à la française, manquait d’esprit romantique pour vraiment faire croire à son personnage. Impressions toute autre avec le partenariat Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann. Lui était un James moins investi théâtralement que Hugo Marchand, campant néanmoins un personnage rêveur qui fonctionnait avec sa partenaire. Style, élégance, intelligence du mouvement, poésie… Myriam Ould-Braham était la Sylphide idéale, plus être de la forêt que femme, véritable leçon de danse romantique à chacun de ses pas. Et toujours avec un supplément d’âme, qui a notamment rendu sa mort particulièrement émouvante.
Quelques jours plus tard, Ludmial Pagliero proposait une Sylphide tout à fait différente, mais non moins passionnante. Voir ces deux versions du rôles a d’ailleurs été l’une des grandes richesses de cette série. L’Étoile est ici femme, la femme idéale, inaccessible aussi, mais plus quelqu’un de chair et de sang qu’un être immatériel, en cela peut-être plus proche de la version de Pierre Lacotte. Son partenariat avec Josua Hoffalt a été le plus harmonieux de la série, lui étant très investi dans son jeu, en homme à la recherche d’un idéal. Nous étions avec eux dans une certaine réalité, moins dans un conte. Et la Sylphide du premier acte sonnait, non comme une apparition, mais comme un souvenir mélancolique qui refaisait surface.
En tout fin de série, Hannah O’Neill était plus dans la veine de l’être surnaturel, Sylphide joyeuse et pure, mutine et aérienne. Et quelle superbe technique, enfin une Sylphide qui saute vraiment ! Une virtuosité qui a compensé un certain manque d’émotion lors de la scène finale, plus dû à la prise de rôle – et donc une certaine inexpérience – pour la Première danseuse qu’à une inaptitude à créer un personnage. Au cours de la série, Germain Louvet et Léonore Baulac ont également endossé les rôles principaux, une distribution qui n’a pas été vue par la rédaction.
Du côté des seconds rôles, Mélanie Hurel a tenu le rôle d’Effie avec tempérament et expérience, avant ses adieux qui ont eu lieu le 12 juillet. Date de départ aussi pour Emmanuel Thibault qui a dansé plusieurs fois le pas de deux des Écossais, en compagnie de Marion Barbeau. Dans ce rôle, c’est peut-être Éléonore Guérineau qui a le plus brillé, avec beaucoup de style dans sa variation. Après un début de série un peu laborieux (comme souvent à l’Opéra de Paris), le corps de ballet s’est mis au diapason et a livré de très belles soirées, enjoué au premier acte des Écossais, aérien et mystérieux à l’acte blanc, avec un très beau travail des danseuses. La magie de La Sylphide tient aussi grâce à ces superbes ensembles.