TOP

La Fête (de l’insignifiance) de Paulo Ribeiro

Après Sans toi, il ne peut y avoir de moi présenté la saison dernière, Paulo Ribeiro a de nouveau investi le plateau du Théâtre de Chaillot pour trois soirées avec La Fête (de l’insignifiance), sa dernière création. Une célébration sensuelle, facétieuse et musicale, qui a réchauffé de son extravagance latine une actualité et un mois de décembre par trop mornes et gris.

La Fête (de l’insignifiance) de Paulo Ribeiro

Né à Lisbonne, Paulo Ribeiro passe son adolescence au Brésil avant de devenir danseur en France et en Belgique. De retour au Portugal, il chorégraphie pour la Compagnie de Danse de Lisbonne et le Ballet Gulbenkian, mais aussi pour le Nederlands Dans Theater, le Grand théâtre de Genève ou le Ballet de Lorraine. Il fonde sa propre compagnie en 1995, ce sont d’ailleurs les 20 ans de celle-ci que célèbre La Fête (de l’insignifiance), créée à l’automne 2015. Le chorégraphe vient également d’être nommé directeur de la Companhia Nacional de Bailado.

En pénétrant dans la grande salle Jean Vilar, le public découvre un plateau nu, plusieurs rampes de projecteurs délimitant une piste de danse derrière laquelle on devine des percussions. Quelques jeunes gens en tenues de ville colorées patientent, discutent, puis entament pour certains une chorégraphie alors que les spectateurs.trices continuent de s’installer. L’entrée dans La Fête se fait progressivement, avec décontraction. Elle est conviviale et participative. Avant de prendre place derrière leurs instruments, les musiciens esquissent eux aussi quelques pas. Plus tard, l’assistance sera invitée à en faire de même.

La Fête (de l’insignifiance) de Paulo Ribeiro

L’écriture de Paulo Ribeiro, mise en gestes par dix danseurs et danseuses impeccables, aux personnalités marquées, est vive, musicale, parfaitement construite. Entre clubbing, transe lorsqu’ils vibrent de tout leur corps, pur contemporain et parfois capoeira, elle se déploie sur des musiques aux tonalités brésiliennes qui mêlent live et bande son, avec impertinence, humour, sensualité, et par instant quelques notes plus sombres.

Certaines scènes sont pure réjouissance, comme cette danse assise sur des chaises, qui emporte par son rythme et sa composition. D’autres sont d’un libertinage effronté, frai et jamais vulgaire. Avec La Fête (de l’insignifiance), Paulo Ribeiro, dont les pièces étaient jusqu’alors plus ombreuses et mélancoliques, rejoint cette vague de légèreté et d’optimisme apparent qui déferle aujourd’hui sur les plateaux européens et était au cœur de la 17ème Biennale de la Danse de Lyon, entre danses savantes et danses populaires. Une façon d’affirmer qu’en des temps toujours plus obscurs, il est urgent et nécessaire de célébrer ensemble la vie, l’art et la danse.

La Fête (de l’insignifiance) de Paulo Ribeiro

 

La Fête (de l’insignifiance) de Paulo Ribeiro au Théâtre National de la Danse de Chaillot. Avec Ana Jezabel, Filipa Peraltinha, Teresa Alves da Silva, Rosana Ribeiro, Sao Castro, Allan Falieri, André Cabral, Antonio Cabrita, Joao Cardoso, Valter Fernandes (danseurs), Miquel Bernat, Miguel Moreira (musiciens). Jeudi 8 décembre 2016.

 

Post a Comment