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La Belle et la Bête au Théâtre Mogador

Dans le monde des comédies musicales, il y a une équation qui semble fonctionner à tous les coups : Stage+Disney. Après Le Roi Lion, la comédie musicale La Belle et la Bête en est une preuve de plus. Prenez ainsi l’univers Disney, ses chansons ultra-efficaces et son univers qui parlent à chacun de nous. Faites prendre la sauce par une société de production qui sait monter de bons spectacles tout en les adaptant au public français. Le tout donne un show ultra-efficace, sans temps mort pendant plus de deux heures, alternant humour et moments d’émotion.

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Dès le lever de rideau, le public semble plonger dans le dessin animé de son enfance. Le ton du spectacle n’est cependant pas que pour les enfants. Le livret a été retravaillé, avec quelques répliques légèrement égrillardes qui feront sourires les plus grands. Les si jolies chansons du film sont bien là (et que les puristes se rassurent, avec les paroles originales, contrairement au Roi Lion), accompagnées de nouvelles dans la lignée de la partition d’Alan Menken. La machinerie Disney est là. La Belle et la Bête est à fois un show extrêmement bien huilé, où rien n’est laissé au hasard, mais qui ne laisse pas de côté l’émotion et la magie du spectacle.

Alors bien sûr, ce n’est pas encore du niveau de Broadway. Il est aujourd’hui impossible de trouver autant de chanteurs-danseurs-acteurs de très haut niveau à Paris, comme on peut en voir à Londres ou à New York. Mais la troupe française de La Belle et la Bête se défend. L’accent n’a pas forcément été mis sur les voix exceptionnelles, mais plutôt sur des artistes sachant bien jouer la comédie, et à l’aise pour danser. Le couple principal n’est cependant pas celui qui séduit le plus. Manon Taris est une Belle ravissante et batailleuse. Mais elle a tendance à beaucoup pousser sur sa voix, façon Star Academy. Yoni Amar pourrait quant à lui encore plus accentuer l’attitude animale de sa Bête.

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Les bonnes surprises viennent en fait des seconds rôles, tous plus truculents les uns que les autres. Alexis Loizon joue un Gaston dragueur et tête à claques. David Eguren fait penser au sévère Carson de Downton Abbey dans la peau de Big Ben. Quant au maître de la bande, il s’agit de Dan Menasche, irrésistible Lumière et chef de file du génial tableau C’est la fête. Les assiettes dansent le french cancan, la carpette fait des sauts périlleux, la cuillère des grands jetés… La magie est là. Les scènes du château sont d’ailleurs les meilleures, avec un grand soin apporté aux costumes des personnages. Sans masque, les artistes arrivent à faire vivre ces humains-objets grâce à des gestes et attitudes étudiées et très travaillées.

Le seul vrai problème, et c’est là une considération plus technique, c’est encore une fois la question du son. Stage semble avoir le complexe de l’orchestre réduit (sept musiciens et musiciennes pour cette partition, c’est certes peu), et le comble en poussant le son à fond, à la limite du larsen. Les chansons en souffrent, les chanteurs et chanteuses aussi à un peu trop pousser leur voix (même si cela se ressent moins que lors du spectacle Sister Act). Comme si Stage n’arrivait pas à retrouver le niveau technique et artistique de Cabaret, son tout premier spectacle amené en France en 2006.

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La Belle et la Bête de Linda Woolverton (livret) Howard Ashman (chansons) et Alan Menken (musique), adapté par Nicolas Nebot (paroles des chansons), Ludovic-Alexandre Vidal (livret) et Claude Rigal-Ansous (chansons Disney), au Théâtre Mogador. Avec Yoni Amar (La Bête), Manon Taris (Belle), Alexandre Faitrouni (Le Fou), Alexis Loizon (Gaston), Alix Briseis (Plumette), Dan Menasche (Lumière), David Eguren (Big Ben), Didier Clusel (Maurice), Léovanie Raud (Mme Samovar) et Gabriella Zanchi (Mme Grand Bouche). Mercredi 24 octobre 2013.

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