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William Forsythe par le Ballet Royal de Flandre : épisode 2 (Impressing the Czar)

Vendredi 9 décembre 2011. Impressing the Czar de William Forsythe, par le Ballet Royal de Flandre, au Théâtre de Chaillot.

The Royal Ballet of Flanders, Impressing The Czar, 2005
L’angoisse de la page blanche est terrible. Surtout lorsqu’il s’agit de parler de l’une des plus belles soirées de l’année. Comment rendre compte au mieux de cette espèce de délire complètement jouissif ? Comment expliquer avec des mots une pure sensation, celle qui fait que c’est pour ça que l’on aime voir de la danse ?

Imaginez un peu un vaste spectacle dans lequel un chorégraphe y aurait mis tous ses délires et ses fantasmes : des pas de deux déments, une tête dans une boîte, une quarantaine d’écolières en furie… Et qu’au contraire de devenir un vaste porntnawouak, cela ne soit que logique et sens absolu.

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Impressing the Czar est composé de cinq pièces, à l’image d’Artifact toutes très différentes, et en même complémentaires.

Tout commence avec Potemkins Unterschrift, composé d’un échiquier géant, de personnages en costumes d’époque rejouant les danses de la cour. Un acte entier d’absurde, où tout fait sens et non-sens. Puis place à In the Middle, Somewhat Elevated, moment suspendu où la Danse est reine et absolue. Les codes classiques sont bousculés, malmenés, les corps sont tordus pour mieux s’élever et sembler échapper à toute logique corporelle ou autre loi de l’apesanteur.

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Pause. Retour à l’absurde avec La Maison de Mezzo-Prezzo, sorte de vente aux enchères où les objets se rebellent. Un moment fou, drôle et totalement indescriptible. Forsythe déstructure, et reconstruit tout à sa manière.

Mais tout ça n’est rien face aux deux pièces finales, Bongo Bongo Nageela et Mr. Pnut Goes to the Big Top. Les voilà les fameuses 40 écolières dont tout le monde parle ! 40 clones de Britney Spears en chaussettes hautes, totalement asexués, se lançant avec une énergie démente dans une ronde des Willis furieuse, jubilatoire et totalement débridée.

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Est-ce un rite initiatique ou un envoûtement dont seul-e-s les danseur-es-s ont le secret ?  Ce fut en tout cas « un énorme kiff », comme je l’avais dit sur Twitter. Cela aurait peut-être suffit. 

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