TOP

Le Concours interne de promotion comme si vous y étiez

Le Concours interne de promotion du Ballet de l’Opéra de Paris a lieu en 2013 les 6 et 9 novembre. Vous n’avez pas eu de place ? Vous êtes prisonnier de votre bureau et vous rêvez de savoir comment ça se passe en vrai ? Voici minute par minute le déroulement de ces deux journées particulières, côté public tout du moins. Le Concours, comme si vous y étiez (mise à jour 2015 avec quelques changements dans le déroulé).

 

J-1 semaine : « Le Concours ? Ah oui, non, je n’ai pas encore de place, je verrais bien« . Tout le monde en parle d’un air dégagé, genre ça ne m’intéresse pas, genre si je n’y vais pas ce n’est pas bien grave.

J-2 jours 9h00 : Tout le monde se rend compte que le Concours est dans deux jours.

J-2 jours 9h27 : Tout le monde appelle tout le monde pour savoir s’il n’a pas une place en trop.

J-2 jours 15h42 : Tout le monde supplie tout le monde.

J-2 jours 18h12 : Tout le monde harcèle tout le monde.

J-1 9h58 : Les premières places commencent à être distribuées.

J-1 12h04 : Une bourse d’échange est instaurée par mail. « Ok, donc je prends la place pour les Coryphées hommes, tu la prends pour les Quadrilles femmes et on s’arrange pour les Sujets« .

J-1 17H49 : L’AROP appelle les gens pour leur dire s’ils ont une place ou pas pour le Concours.

J-1 17h50 : Mouvement de panique sur Twitter.

J-1 18h06 : Les tractations repartent de plus belles.

J-1 18h32 : Les anti-Concours regardent toute cette vaine agitation d’un air indifférent.

J-1 19h12 : À peu près tout le monde a trouvé sa place.

J-1 19h13 : Ahhhh, on peut enfin repasser aux pronostics.

J-1 21h32 : Calme global sur les réseaux sociaux, c’est l’heure du replay de Downton Abbey (un jour, je ferais des stats sur le nombre de balletomanes anonymes accros à Downton Abbey, c’est très élevé).

 

Jour 1 – Concours des danseuses

8h30 : Le Concours n’est que dans une heure, mais tout le monde est déjà en place : pour dire bonjour, pour refaire les pronostics, pour trouver de meilleures places, pour trouver une place tout court.

8h53 : Découverte de la composition du jury.

8h56 : Les pronostics sont bouleversés.

9h02 : Études des variations libres. À vu de nez, la moitié des candidates ont choisi Bhakti III de Maurice Béjart, l’autre moitié des variations de Carmen de Roland Petit.

9h12 : Discussion à voix basse. On ne sait pas pourquoi, mais pour le Concours femmes, c’est toujours plus tendu. Personne ne parle fort, personne ne court dans les couloirs, personne ne rit. Dans la foule, il y a les parents et familles des danseuses. Ils sont facilement reconnaissables. Ils parlent plus vite que tout le monde, plus aigu que tout le monde, plus fort que tout le monde, et terminent invariablement leurs phrases par « Enfin, vous savez, avec le jury, on ne sait jamais« .

9h16 : Chacun-e montre son billet aux ouvreurs et se disperse docilement dans la salle selon son emplacement : le balcon (avec les VIP), les premières et deuxièmes loges pas trop de côté (les chanceux), les cinquièmes loges et l’amphithéâtre (avec les écoles de danse, attention au bruit).

9h18 : On installe son matériel. Jumelles : check. Carnet : check. Crayon : check. Pastille contre la toux : check.

9h21 : Coup d’oeil discret (hum hum) aux jumelles pour savoir qui est assis à côté de qui au balcon, qui est là et qui est absent.

9h25 : Pas UN bruit dans la salle, tout le monde chuchote. Ce n’est pas un Concours, c’est une réunion d’État décidant du futur du Monde.

9h27 : Le jury fait son entrée.

9h29 : Débat sur les tenus des juré-e-s.

9h30 : Ça commence.

9H31 : Le directeur de l’Opéra allume une petite lumière verte devant lui pour dire à la candidate que c’est son tour. Une personne de la régie de la danse l’annonce par un cristallin » Madame Y« , une nouveauté 2021. 

9h32 : Place aux variations imposées. Grand pas classique.

9h33 : Quelques chuchote à sa voisine qu’elle regrette le bruit de la clochette, remplacée par la lumière verte.

9h34 : Deuxième Grand pas classique.

9h38 : Quelqu’un chuchote à son voisin que, quand même, « Mademoiselle », c’est joli pour les danseuses, elles sont pénibles ces féministes.

9h40 : Quatrième Grand pas classique.

10h01 : 14e Grand pas classique. Les personnes installées aux cinquièmes loges regardent les premières pour savoir où se replacer à l’entracte. Les personnes installées aux deuxièmes et premières loges somnolent doucement. Les gens installés au balcon ont le dos droit, les yeux rivés sur la scène, sans bouger. Ils ont Ghislaine Thesmar à leur droite, Nicolas Le Riche à leur gauche.

10h30 : Début des variations libres, regain d’intérêt.

10h36 : Une petite jeunette s’élance dans Giselle. C’est musical, propre, souriant. Murmure de contentement (toujours silencieux) dans le public.

10h48 : Une vétérante donne le tout pour le tout et réussit une très belle variation de Suite en blanc. Applaudissements silencieux du public.

10h52 : Première Bhakti III.

11h15 : Ahhhh, la pause (et délibération du jury).

11h16 : Les cinquièmes loges filent deux ou trois étages en dessous pour s’approprier les chaises vides aperçues pendant les variations imposées. On s’échange les places entre loges pour être avec ses connaissances. Ça fait loge privatisée, c’est plutôt agréable. Le reste file au salon Arop, déserté, seul endroit où capter de la 4G.

11h40 : Concours des Coryphées. La tension monte encore d’un cran.

11h41 : C’est Le Lac en variation imposée.

11h42 : Lumière verte, « Madame X« … Mais le public a toujours la musique du Grand pas classique dans la tête (spécialement tenace).

11h43 : « Ah non, Madame, c’est mieux que Mademoiselle, ce ne sont plus des enfants, il faut vivre au XXIe siècle« , quelque part au fond d’une troisième loge.

11h57 : Sixième Cygne. C’est beau, captivant, vivant. C’est dansé par la Jeune soliste déjà remarquée par les habitués.

12h07 : Place aux variations libres.

12h08 : Première Carmen.

12h14 : Sixième Bhakti III.

12h16 : La Jeune soliste s’élance dans Paquita. C’est brillant. Des petits coeurs sont dessinés sur le programme du Concours en face de son nom.

12h18 : La suivante présente Les Mirages. En quelques secondes, elle instaure une ambiance particulière et raconte une histoire. Le public retient son souffle.

12h29 : Huitième Carmen.

12h42 : Une danseuse, que personne n’attendait vraiment, présente une Gamzatti de grande classe.

12h43 : Les bookmakers s’affolent.

12h52 : Ahhhhh, c’est la pause-déjeuner.

12h53 : On se retrouve au salade-bar.

12h57 : Discussion animée sur les performances. Tout le monde s’accorde à dire que la Jeune soliste aux si beaux bras de cygnes passera, c’est évident. Sauf la maman de la danseuse, parce qu’enfin, vous savez, avec le jury, on ne sait jamais.

13h02 : À la recherche du salade-bar où l’on ne va qu’une fois par an.

13h15 – Les résultats et Quadrille et des Coryphées tombent.

13h29 – Intense débat sur les résultats, comme l’impression que ce sont les résultats les plus importants de la journée. Mais tout le monde sait que le plus important, c’est le concours des Sujets femmes, raaaaaahhhhhh (bruit d’un éclair+musique-qui-fait-peur-de-tension).

13h45 : Nouveaux tractages de places.

13h51 : Signe de salutation de la tête aux ouvreurs, on commence à se connaître.

13h55 : La moitié du public a changé de place par rapport au matin.

13h58 : Silence de mort dans la salle. Si l’ambiance était tendue ce matin, elle est maintenant carrément électrique.

14h00 : Le Concours des Sujets commence, une place de Première danseuse est en jeu. Tout le monde retient son souffle.

14h01 : Lumière verte, « Madame Z« , elles ont droit à Raymonda.

14h02 : « Enfin le mieux, ça serait quand même de les appeler par leur prénom et nom« . 

14h03 : La première se lance. Crispation générale.

14h08 : La Favorite vacille légèrement dans une arabesque. Le vent de l’orage tournoie à Garnier (toujours dans le plus grand silence).

14h27 : La Chérie du public se désaxe dans une pirouette. Un éclair tonne silencieusement sous le plafond de Chagall.

14h38 : Un programme est déchiqueté sous la pression au fond d’une troisième loge.

14h52 : Passage des variations libres. le public en profite pour respirer, ce qu’il avait oublié de faire depuis le début de l’après-midi.

15h01 : Seizième Carmen.

15h08 : Oh, tiens, une Esmeralda, souvent choisie aussi.

15h11 : La Favorite se lance crânement dans la variation de l’Étoile d’Etudes.

15h29 : L’Éternelle oubliée danse un Cygne noir venimeux. Le public l’élit d’office meilleure variation du Concours féminin, tout en soupirant silencieusement parce qu’il sait que ça ne suffira pas.

15h48 : Vingt-sept Bhakti III. Sauf que c’est interprété avec une incroyable personnalité, de la part d’une danseuse qui n’avait pas été citée dans les pronostics.

15H49 : Les bookmakers font une crise cardiaque.

16h00 : Fin du Concours. Soupir de soulagement silencieux du public.

16H15 : Débat. Personne n’est d’accord. Tous les noms circulent sur Twitter.

16h21 : Rendez-vous au café du coin pour débriefer.

16h33 : Les anti-concours regardent le stress de l’attente d’un oeil indifférent.

16h45 : Annonce des résultats

16h46 : Vaste débat.

16h52 : Les anti-concours se joignent au débat.

17h03 : Quelqu’un demande s’il ne serait pas temps de supprimer le Concours de promotion.

18h26 : Chacun-e rentre chez soi, mais le débat continue sur les réseaux sociaux.

 

Voici la version pré-2014 (parce que c’était assez drôle aussi)

16H30 : Tout le monde va attendre les résultats du Concours à l’entrée des artistes. Il fait froid, il pleut et il n’y a pas de 3G.

16h36 : Pour passer le temps, on discute. Les habitué-e-s racontent ce fameux Concours de 1996. Les résultats étaient alors annoncés en public. Ceux des Sujets avaient été hués, parce qu’Emmanuel Thibault, le grand Chouchou, n’avait pas été promu. Depuis, les résultats sont seulement affichés.

16h37 : Attends, c’était pas en 1997 ?

16h40 : Mouvement du côté de la porte, tout le monde regarde la vitre sur laquelle quelqu’un va afficher les résultats, mais rien.

16h42 : Mais si, je te promets, c’était en 1996. Personne n’a été promu Premier danseur en 1997.

16h45 : Quelques membres du jury sortent, genre il ne s’est rien passé.

16h48 : Hum, moi dans ma tête, c’est 1997.

16h52 : Les blogueuses danse squattent le banc qui est juste derrière la vitre.

16h56 : C’est 1996 je te dis. 1996 : hués du public. 1997 : pas de nomination. C’est mnémotechnique.

17h01 : La fiche arrive.

17h02 : Tout le monde se rue sur la vitre.

17h03 : Tout le monde veut tweeter les résultats, mais personne n’y arrive, il n’y a pas de 3G.

17h04 : Au lieu d’envoyer son communiqué, le responsable presse envoie sur Twitter des photos des tweetteuses danse en train d’essayer de tweeter (lui, il a du Wi-Fi).

17h06 : Les tweets finissent pas être envoyés. Cri victorieux silencieux de celui ou celle qui y est arrivé en premier.

17h07 : Commentaire à vif des résultats. Parce que l’on soit bien d’accord. Quelles que soient les promotions, de toute façon, le public ne sera pas content et criera au scandale. Ça fait partie du rituel.

17h10 : Les danseuses sortent, le visage blasé. Les plus blasées, en général, ce sont les promues.

17h13 : Une danseuse sort en souriant et remercie avec effusion une Danseuse Étoile. C’est une Quadrille d’une trentaine d’années. Elle n’avait plus beaucoup de chance de passer mais elle a sorti le Concours de sa vie. Et elle a assez recul pour ne pas cacher sa joie et se moquer de ce que pensent les autres.

17h30 : Tout le monde s’éparpille. Il fait froid, il pleut et il faut participer au débat des résultats sur les réseaux sociaux. Et sans 3G, c’est dur.

19h35 : Soirée calme. Sauf pour les blogueurs et administrateurs de forum qui modèrent les élans un peu trop vifs des fans furieux.

 

Jour 2 – Concours des danseurs

9h30 : Arrivée tranquille et joyeux du public. On ne sait pas pourquoi, mais le Concours des danseurs, c’est toujours plus cool. Qu’il se déroule lors du premier ou du deuxième jour.

9h36 : Un anti-Concours cherche une place. 

9h45 : Le public rentre en bavardant dans Garnier, claque la bise aux ouvreurs, se place où il veut.

9h51 : Statistiques des variations. La moitié des Quadrilles a pris Colas de La Fille mal gardée. Les Coryphées et Sujets se partagent entre Don José de Carmen, Frollo de Notre-Dame de Paris (Roland Petit) et Arepo de Maurice Béjart.

9h58 : Le jury arrive.

9h59 : Le public décerne le prix du juré le plus élégant (Karl Paquette ou Agnès Letestu).

10h00 : La voix cristalline apparait en chair et en os pour annoncer le début du Concours.

10h01 : Le public retire son prix du juré le plus élégant pour l’attribuer à la voix cristalline : chemisier blanc impeccable, pantalon noir qui tombe parfaitement, talons vertigineux et bien portés… La classe absolue.

10h02 : Lumière verte, « Monsieur« … Bon, vous commencez à comprendre. La variation imposée est celle d’Albrecht, acte II de Giselle.

10h04 : Le public compte les entrechats (qu’il est cruel).

10h22 : Douzième Albrecht, le public somnole doucement (mais en faisant un peu de bruit).

10h30 : Place aux variations libres.

10h36 : Ls jeunes Quadrilles prennent quelques risques, ils ont choisi des variations difficiles. C’est parfois brouillon mais c’est engagé.

10h42 : Un tout jeune se montre brillant dans Marco Spada. Bruit de contentement audible du public qui entoure son nom dans le programme. Un artiste à suivre.

111h00 : Pause. Rendez-vous au salon AROP.

11h10 : Tout le monde ne parle que du Jeune Surdoué Coryphée qui a toutes ses chances de passer. Sauf son papa, parce qu’enfin, vous savez, avec le jury, on ne sait jamais.

11h15 : Début des épreuves des Coryphées, lumière verte, blablabla. La variation imposée est la Mazurka d’Études.

11h17 : Le Jeune Surdoué s’élance, c’est sublime.

11h19 : Une blogueuse couvre son carnet de petits coeurs.

11h21 : Mais son concurrent, le Chouchou, n’a pas dit son dernier mot.

11h30 : Place aux variations libres

11h32 : Le Jeune Surdoué propose Paquita, c’est encore plus sublime.

11h33 : Murmure de joie totalement audible du public. Quelques applaudissements étouffés se font entendre des cinquièmes loges.

11h36 : Le Chouchou a dégoté une variation très originale.

11h38 : Nouveau murmure de joie parfaitement audible du public.

11h40 : 13e Don José.

11h42 : 22e Arepo. Sauf que c’est dansé par l’Éternel oublié, que c’est dansé avec une grande intelligence et beaucoup de personnalité.

11h50 : Fin des épreuves, Tout le monde ne parle que du Jeune Surdoué.

11h54 : Sinon, on se retrouve au japonais.

11h57 : Quelqu’un évoque l’idée de nommer le Jeune Surdoué directement Premier danseur.

12h00 : Mais quel japonais ?

12h04 : Tout le monde se répartit dans les 2.734 restaurants japonais du quartier Opéra.

12h25 : Quelque commande une bière japonaise, suivi par tout le monde.

12h36 : Ça commence à parler fort et bien rigoler dans les japonais.

12h55 : Ah, mince, c’est l’heure de rentrer. Pffff, c’est épuisant ces journées.

13h01 : Le public fait un high five aux ouvreurs. Chacun ouvre lui-même sa loge. On sort les charentaises, le journal, le thermos. Bref, le public est chez lui.

13h15 : Début des épreuves. Lumière verte, tout le bazar. Le public n’est pas loin de lancer une hola.

13h16 : La variation imposée est celle de Désiré de l’acte II de La Belle au bois dormant. Vous savez, celle avec la musique qui rentre bien dans la tête dès la première écoute.

13h17 : Petit murmure à chaque entrée d’un danseur. C’est le public qui tient à encourager ses favoris et fait de plus en plus de bruit. Regard mécontent d’un juré.

13h18 : Légère crispation au moment des tours en l’air.

13h19 : Murmure, regard mécontent, légère crispation… Le même processus se fait pour chaque candidat.

13h27 : C’est l’heure de la sieste. Attention légèrement relâchée et ce n’est pas la musique qui va aider.

13h38 : Un danseur se plante musicalement dans le manège. Tout le monde dans le public souffle à son voisin-sa voisine que c’est dommage, parce qu’il a quelque chose quand même.

13h43 : Un danseur vacille légèrement sur ses tours en l’air. Tout le monde dans le public souffle à son voisin-sa voisine que pour lui, ça ne changera rien parce qu’il est soutenu par la direction.

14h00 : On passe aux variations libres.

14h01 : 126e Don José.

14h07 : 486e Arepo.

14h08 : 487e Arepo, mais interprété très différemment des autres. La moitié du public souffle à à son voisin-sa voisine qu’il a adoré, l’autre moitié qu’il a détesté.

14h12 : Une variation de Rotbart est dansée magistralement. Le public note un point d’interrogation devant son nom.

14h29 : Un jeune danseur sort un intéressant Oiseau de Feu. Tout le monde dans le public souffle à son voisin-sa voisine (et de plus en plus fort) qu’il a fait vraiment beaucoup de progrès cette année sur le plan artistique.

14h37 : Un danseur interprète Sept danses grecques de Maurice Béjart. La gent féminine dans le public se passe la main dans les cheveux.

14h43 : Un danseur a choisi une variation très technique mais visiblement un peu trop dure pour lui. Tout le monde dans le public souffle à son voisin-sa voisine (et toujours de plus en plus fort) que c’est tout de même courageux de prendre des risques comme ça.

14h46 : Débat dans le public sur la limite des risques qu’il faut prendre dans ce genre de Concours, alors que le Concours en question n’est toujours pas terminé.

14h54 : Dernier passage. Others Dances très musical. Tout le monde dans le public demande à son voisin-sa voisine mais en fait pourquoi on n’a pas le droit d’applaudir ?

15h00 : Fin des épreuves.

15h05 : Débat. Trois noms ressortent.

15h10 : L’entrée des artistes est déserte, les cafés aussi. La moitié du public est retourné au bureau parce qu’il n’avait pas posé sa demi-journée, et il faut tout de même donner un minimum l’impression de travailler (même s’il passera le reste de l’après-midi sur Twittter à débattre). L’autre moitié est déjà rentré chez lui pour se préparer à crier au scandale des résultats sur les réseaux sociaux. Le reste, comprenant les leçons de la veille, est allé prendre un café au chaud.

15h17 : Les anti-Concours demandent où en sont les résultats.

15h45 : Annonce des résultats

15h46 : Vaste débat.

15h52 : Les anti-concours se joignent au débat.

16h03 : Quelqu’un demande s’il ne serait pas temps de supprimer le Concours de promotion.

19h29 : Le Palais Garnier est à nouveau rempli.

19h30 : Promu-e-s comme oublié-e-s, heureux-ses comme déçu-e-s, tout le monde est de nouveau sur scène. Exactement à la même place que la veille, comme si rien ne s’était passé. Le rideau se lève… Le spectacle continue.

 




 

Commentaires (23)

  • Ellen Cartsonis

    Merci infiniment! J’ai l’impression de l’avoir vécu en personne et les résultats de demain seront d’autant plus intéressants!

    Répondre
  • J’adore! : )) Vraiment génial cet article… et tellement réaliste…

    Répondre
  • a.

    Wahou! c’est votre meilleur billet jamais écrit, Amélie!
    J’espère que certains danseurs le liront…
    Bon, alors?????? c’est quiiiiiiiiiii?

    Répondre
  • MsPoppy

    BRAVO !!!!! J’applaudis ta prestation ! Et pas silencieusement !

    Répondre
  • georges

    Euhhhhhhhh, et la 4G ?

    Répondre
    • georges

      J’oubliais c’est toujours un délice à lire.

      Répondre
  • Sissi

    Génial ! Merci beaucoup pour cet article très drôle et ça donne vraiment l’impression d’y être… J’ai d’autant plus envie d’assister à ce mythique concours !

    Répondre
  • Strapontine

    Génial !!! Moi qui n’ai malheureusement jamais vécu le concours (mais hope pour samedi!) j’avais l’impression de l’avoir déjà vécu en te lisant ! D’ailleurs le coup de fil à l’Arop et la panique de la veille sur twitter, c’était moi aussi!
    « les bookmakers s’affolent » ah ah….
    Vivement samedi alors !!!!

    Répondre
  • Joelle

    La néophyte qui vient de vivre son premier concours Messieurs proteste 🙂 : d’abord l’AROP n’a pas appelé à 17h49, mais à 18h25 à J-1, et je commençais à m’énerver (ayant résisté à l’envie d’appeler dans la journée du 5 novembre)… Et non, on ne se place pas où l’on veut (du moins dans mon cas !) et les chaises surélevées sont hyper inconfortables ! Et je n’ai pas compté les entrechats (il y en avait trop !). En revanche oui aux murmures du public (qui est censé ne pas faire de bruit) lorsqu’un des compétiteurs se plante dans sa variation imposée… et aussi lorsqu’un des Chouchous (promu aujourd’hui) nous fait des variations impeccables (libres et imposées)… suivez mon regard… (celui qui saute toujours plus haut que les autres…) et le dilling/dilling de la cloche de Dame BL résonne toujours dans ma tête ! Pour résumer, la néophyte est épuisée !! 🙂 🙂 🙂

    Répondre
  • Aventure

    Je n’ai jamais assisté au concours (ah, si j’étais parisienne !) mais j’ai beaucoup ri à la lecture de ce billet, qui correspond bien à l’idée que je m’en fais à la lecture des forums les lendemains des concours ! 😉 Je pense avoir identifié Jeune Surdoué, mais pas les autres… 🙁 Et pour le Grand Pas, c’est un peu ce que me fait le Prix Lausanne chaque année, elle est terrible cette musique !
    Et je peux augmenter vos stats de balletomanes accros à Downton, même si je viens à peine de commencer la saison 2 !!

    Répondre
  • Joelle

    J’ai pratiquement vécu la scène suivante (en version masculine) mercredi dernier : « 17h13 : Une danseuse sort en souriant et remercie avec effusion une Danseuse Étoile. C’est une Quadrille d’une trentaine d’années. Elle n’avait plus beaucoup de chance de passer mais elle a sorti le Concours de sa vie. Et elle a assez recul pour ne pas cacher sa joie et se moquer de ce que pensent les autres. » et c’était très émouvant…

    Répondre
  • MARIER

    Nicolas LERICHE vient d’avoir la Légion d’Honneur

    Répondre
  • Alessandra

    Moi j’ai lu cette ‘cronique’ deux fois cette semaine, tellement je la trouve sympa et amusante!

    Merci beaucoup! J’espère vraiment un jour d’y assister!!

    Répondre
  • Joelle

    @Amélie : definitely exhausted!!! -:) Mais c’était super intéressant! Je ne regrette pas un seul instant.

    Répondre
  • anne

    Nom d’une ballerine repetto, Amélie, tu sais écrire.

    Répondre
  • je n’ai même pas éssayé de me débattre cette année j’ai cours au cnam mais merci pour cet article qui rend très bine l’ambiance !!!
    je croise les doigts pour Léonore Baulac et je regarderai Twitter en cours !!

    Répondre
  • Georges

    11h16 :………………. Le reste file au salon Arop, déserté, seul endroit où capter de la 4G.

    La 4G, aurai-je accéléré les choses ?

    Répondre
  • Kitri

    Hahaha c’est tellement ça!!

    Répondre
  • Joelle

    La situation s’est bien améliorée à Garnier, on capte pas trop mal de la 3G ou de la 4G même dans la salle. Y’a plus besoin d’aller au salon AROP ! 🙂

    Répondre
  • Ariodante

    Ah oui, le Grand Pas classique, je confirme…j’ai fait tout mon cours de natation avec la musique dans la tête, le rythme est moyennement adapté au crawl 🙂

    Répondre
  • Lili

    Je viens de découvrir cet article (3 ans après…) c’est juste extraordinaire, merci. Bravo pour le regard et pour l’écriture.
    Côté « les gens qui n’assistent pas au Concours mais qui ne pensent qu’à ça pendant 2 jours » (moi par exemple) on pourrait faire un article pas mal aussi.

    Répondre
  • Laetitia

    Je viens de découvrir cet article presque 10 ans plus tard, mais connaissant l’Opéra, j’imagine que ça doit être pareil aujourd’hui. Le passage sur les gens assis au balcon entre Ghislaine Thesmar et Nicolas Le Riche est tellement drôle, je me suis redressée automatiquement rien qu’en le lisant !

    Répondre

Poster un commentaire