Les Enfants du Paradis – Qui voir danser sur scène ?
Créé en 2008, le ballet Les Enfants du Paradis de José Martinez revient sur la scène du Palais Garnier du Ballet de l’Opéra de Paris, du 28 mai du 6 juin.
Inspiré du film éponyme, Les Enfants du Paradis suit la trame de ce classique du 7e art, dans un Paris de carte postale, avec de nombreux petits rôles et des surprises tout au long du ballet. Toutefois, si l’ensemble séduit au début, la chorégraphie lasse assez rapidement. Il faut de grands interprètes pour passer au-delà. Cette série en compte. Dommage que les prises de rôles ne soient pas plus nombreuses, Dorothée Gilbert ou Héloïse Bourdon auraient pu apporter un regard intéressant.
Aucune des distributions ne semble totalement équilibrée. Certaines font plus envie par leur interprète de Baptiste, d’autres de Garance. Plusieurs rôles secondaires devraient aussi être séduisants. Il n’y a donc pas de distributions plus ou favorites. À voir au fil des soirées.
Mathieu Ganio (Baptiste), Laëtitia Pujol (Garance), Karl Paquette (Frédérick Lemaître), Muriel Zusperreguy (Nathalie), Vincent Chaillet (Lacenaire), Nolwenn Daniel (la Ballerine) et Charlotte Ranson (Desdémone) : les 28 et 29 mai, les 1er et 4 juin.
Mathieu Ganio était l’interprète de la première, en compagnie d’Isabelle Ciaravola. Une soirée qui marque ! Le danseur est très touchant dans ce rôle dans Pierrot, jouant juste et dansant large. Il forme en général un joli couple avec Laëtitia Pujol. Mais la danseuse est plus dans le registre dramatique que celui de Garance, qui est aussi très glamour. À voir comment la danseuse abordera ce personnage. De jolis seconds rôles devraient émailler la soirée, comme Karl Paquette (Frédérick Lemaître), Vincent Chaillet (Lacenaire) ou Charlotte Ranson (Desdémone). À noter que Nolwenn Daniel fera ses adieux à la scène dans le rôle de la Ballerine le 4 juin.
Yannick Bittencourt (Baptiste), Eve Grinsztajn (Garance), Alessio Carbone (Frédérick Lemaître), Christelle Granier (Nathalie), Aurélien Houette (Lacenaire), Marine Ganio (la Ballerine) et Charlotte Ranson (Desdémone) : le 30 mai et le 2 juin.
Une distribution « surprise » ! Eve Grinsztajn semble être faite pour danser Garance, avec cette pointe de gouaille et ce regard flambeur. Lors des dernières reprises de ce ballet, la danseuse s’était cependant faite discrète dans ce personnage. Mais les choses ont évolué, il devrait être très intéressant de la suivre. Yannick Bittencourt fera une prise de rôle, sa répétition publique était prometteuse, à voir comment le couple fonctionne. Alessio Carbone est un habitué de Frédérick Lemaître, et Aurélien Houette des rôles plus noirs comme Lacenaire. À suivre aussi, la Ballerine de Marine Ganio. Une distribution globalement équilibrée.
Stéphane Bullion (Baptiste), Amandine Albisson (Garance), Josua Hoffalt (Frédérick Lemaître), Mélanie Hurel (Nathalie), Audric Bezard (Lacenaire), Valentine Colasante (la Ballerine) et Marion Barbeau (Desdémone) : les 3, 5 et 6 juin.
Stéphane Bullion avait fait une intéressante prise de rôle lors d’une précédente série. Il est à l’aise dans ces personnages un peu rêveurs, il donne une certaine complexité au rôle. Amandine Albisson séduit plus en jeune fille pétillante qu’en véritable femme. Sa performance en Esmeralda dans Notre-Dame de Paris m’avait laissée assez dubitative. Comment sera-t-elle en Garance ? Josua Hoffalt ou Audric Bezard devraient séduire dans leur rôle respectif.
Et vous, quelle distribution allez-vous voir ? Laquelle vous tente le plus ?
Pascale M.
Vu hier le couple Mathieu Ganio/Laêtitia Pujol. J’aime la finesse de L. Pujol, mais elle est plus à l’aise dans le deuxième acte, où son personnage devient mélancolique, que dans le 1er où elle est loin d’avoir la gouaille d’Arletty. M. Ganio est en effet convaincant en Baptiste, Vincent Chaillet en Lacenaire et Muriel Zusperreguy en Nathalie. Karl Paquette en Frédéric ? J’ai un problème avec ce danseur auquel je ne trouve décidément aucun charisme. Mais comme vous le soulignez, les interprètes ne font pas tout, et j’ai été plutôt déçue par ce ballet, que je voyais pour la première fois : l’intrigue comme la chorégraphie sont peu lisibles, surchargées l’une et l’autre de détails superflus qui créent une confusion lassante, et la mise en scène n’évite pas facilités et clichés, malgré une ou deux scènes réussies (la nuit d’amour dans la chambre). Au niveau costumes, si les robes de Garance sont très jolies, j’ai souffert devant les tutus hideux du « ballet dans le ballet » au début de l’acte II. Bref, un spectacle peu exaltant, qui fait douter de la nécessité de ces créations néo-classiques qui n’ont ni le brio des grands ballets du répertoire, ni la créativité des oeuvres contemporaines.