[DVD] Renate quitte le pays de Pina Bausch
C’est une jolie pépite du Tanztheater Wuppertal qui est sorti en mai dernier chez L’Arche Éditieur : le DVD de Renate quitte le pays de Pina Bausch, spectacle des années 1970 présenté comme une opérette. Créé en 1977, un an avant Café Müller et Kontakthof, la pièce est montrée ici dans une version filmée en 1985, et accompagné d’un très joli livret, extrait du programme de la pièce.
Le spectacle
Renate quitte le pays arrive à un tournant de la carrière de Pina Bausch. Un an plus tôt, elle a laissé de côté la danse chorégraphiée pour la danse théâtre, laissant le public sous le choc. Un an plus tard, elle proposera son chef-d’oeuvre et pièce fondamentale Café Müller. Au milieu de tout ça, il y a Renate quitte le pays. Une pièce présentée comme une opérette, appelé moins comme cela par le genre qu’elle représente que par la frivolité qu’elle sous-entend. Après des pièces difficiles, Pina Bausch a envie de s’amuser avec Renate quitte le pays. On y parle d’amour forcément, de la difficulté des êtres humains à se parler, à se trouver. Mais toujours avec une grande douceur, une immense tendresse, une adorable dérision. Les danseurs et danseuses flirtent avec le public, les interpellent, les prennent doucement à témoin des banals problèmes de la vie amoureuse des êtres humains. Le tout sur fond de musique hollywoodienne, de talons hauts et de robes de bal qui amorcent Kontakthof, pièce qui sera créée un an plus tard.
Renate quitte le pays est l’une des toutes premières pièces de la danse-théâtre de Pina Bausch, même s’il y a encore des traces de pure chorégraphie dans cette pièce, comme ce qu’elle pouvait proposer dans Le Sacre du printemps. Cette opérette se place ainsi vraiment au coeur d’un changement profond dans la carrière de la chorégraphe. Filmé sans chichi, presque toujours sur le même plan, ce DVD de Renate quitte le pays est aussi une plongée dans une autre époque.
Le livret
Le DVD est accompagnée d’un joli livret, extrait du programme de Renate quitte le pays en 1985. On y trouve le texte en intégralité de l’opérette, plutôt pour le plaisir d’une pirouette absurde que pour suivre une intrigue. Une bande dessinée délicieusement anachronique et un texte de Raimund Hoghe sur comment écrire des lettres d’amour, mélange d’esprit et d’un ton suranné dans l’esprit de la pièce, complète le tout.