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[Prix de Lausanne 2021] Rencontre avec la candidate Juliette Rapenne

Après Anaelle-Jade M’Dallal, rencontre avec une autre candidate française du Prix de Lausanne, Juliette Rapenne. Cette jeune danseuse de 15 ans, élève de l’Académie de danse Carole Massoutié de Toulouse, nous raconte ce Prix de Lausanne forcément particulier. Tant pis pour la finale et la déception de ne pas avoir pu vivre cette semaine sur place, elle garde ses objectifs et son rêve de l’école française.

Juliette Rapenne, candidate au Prix de Lausanne 2021

 

Quel est votre état d’esprit à l’issue des résultats des sélections, où vous n’avez pas été prise pour la finale ?

Je ne suis pas déçue : être au Prix de Lausanne, c’est déjà énorme. Il y a surtout la frustration face aux conditions de cette année. Lausanne, cela se vit en vrai, avec cette semaine de cours et de coaching. C’est difficile de ne pas l’avoir vécu. Pour les résultats, j’ai fait mon maximum et c’est comme ça. Refaire le Prix ? Je n’y pense pas vraiment. J’attends de voir les propositions d’écoles que je pourrais avoir. Chaque chose en son temps.

 

Vous avez pu suivre les lives du Prix de Lausanne ?

Je n’ai pas vraiment eu le temps de regarder les live, j’avais cours toute la journée, je n’ai regardé que mon passage et quelques candidat.e.s qui passaient avant ou après moi. Mais je regarderai la finale !

Juliette Rapenne, candidate au Prix de Lausanne 2021

Quel est votre parcours ?

J’ai commencé la danse à 6 ans au conservatoire de Grenoble. À 13 ans, je suis partie à l’Académie de danse Carole Massoutié, je voulais une école plus professionnelle. Ma mère, qui connaissait déjà la ville de Toulouse, est tombée sur cette école par hasard et nous avons eu un bon feeling. J’y suis donc depuis mes 13 ans. J’ai passé ma première année en sport-étude au collège, mais depuis ma seconde, je suis au CNED. Je danse tous les matins et en fin d’après-midi, en tout 27 heures de danse par semaine. Étant dans un cursus pré-pro, nous avons pu continuer normalement les cours pendant le confinement de novembre.

J’avais gagné une bourse en 2019 au YAGP pour une scolarité à la Dutch National Ballet Academy. J’avais fait une semaine d’essai et j’avais été prise. Mais j’ai préféré ne pas y aller, cela ne correspondait pas vraiment à la façon dont je voulais travailler. À la Dutch National Ballet Academy, on fait aussi du théâtre, de la musique, plein de choses, et je préfère être concentrée sur ce que je fais, je suis une personne très carrée. Et puis c’est une école où l’on est livré à nous même, il aurait fallu que je vive toute seule, comme une adulte, à 14 ans. Ça aurait été un peu compliqué, j’ai besoin d’avoir un cadre.

 

Comment le Prix de Lausanne est-il arrivé ?

Lausanne, ça a toujours été un rêve ! Je suis le Prix depuis longtemps, c’est quelque chose de grand, on a tous et toutes envie d’y aller. Après avoir passé le YAGP, ma professeure de danse m’a poussé à me présenter au Prix de Lausanne et j’ai envoyé mon dossier en septembre. L’annonce que le Prix serait cette année en vidéo a été une grande déception. Je l’ai su peu de temps après avoir appris ma sélection. Je m’imaginais déjà vivre cette semaine à Montreux et cela a été une vive déception, ça a été lourd. Toute l’excitation s’est transformée en tristesse d’un coup. Mais il vaut mieux une édition en vidéo que pas de Prix du tout.

 

Comment avez-vous choisi vos variations ?

C’est toujours ma professeure qui choisit mes variations. Pour la variation classique, nous avons pris la deuxième variation du pas de trois de Paquita que j’avais déjà dansé au concours de Grasse. Pour la variation contemporaine, nous avons tout regardé et nous avons choisi celle qui me convenait le mieux, Traces de Cathy Marston. Nous avons aimé la dynamique de ces deux variations. J’aime bouger, je suis très dynamique, j’ai besoin de choses qui ont de l’énergie.

Juliette Rapenne, candidate au Prix de Lausanne 2021

Même si vous n’êtes pas en finale, il y a toujours la perspective du Networking Forum, avec de nombreuses écoles partenaires pouvant proposer des bourses d’étude. Comment se passe cette année ?

Toutes les vidéos vont être diffusées aux écoles partenaires, qui vont ensuite contacter les danseurs et danseuses qui les intéressent, mais je ne sais pas encore quand.

 

Et quelle école visez-vous ?

C’est un peu compliqué de répondre. J’ai bien sûr des écoles de rêve mais ce n’est pas moi qui choisit : ce sont les écoles qui viennent à nous. Personnellement, dans l’idéal, j’aimerais rester en France parce que j’aime la technique française. Je rêve donc de l’École de Danse de l’Opéra de Paris, la plus prestigieuse. Mais je suis ouverte à tout, y compris à des écoles à l’étranger. Je pense à la Royal Ballet School qui est très prestigieuse, les écoles anglaises ou américaines comme la Jacqueline Kennedy Onassis School. Je prends ce que l’on me propose (sourire).

 

Quels sont vos rêves de carrière ?

Je rêve du Ballet de l’Opéra de Paris, la première compagnie dans ma tête, et du rôle de Nikiya dans La Bayadère. J’aime la rigueur de l’école française, sa simplicité et en même temps son raffinement. Cela reste toujours très élégant. Mon Étoile modèle a d’ailleurs toujours été Sylvie Guillem, elle reste une icône dans ce milieu ! J’ai tenté de rentrer à l’École à 13 ans, assez tard et je n’avais pas été prise à l’issue du cours de danse. Mais j’avais été prise deux fois à leur stage d’été. Les professeur.e.s de danse étaient géniaux, j’ai pris un énorme plaisir à travailler avec eux, surtout que je mettais les pieds dans l’école dont je rêvais et que les locaux sont magnifiques. Les professeurs insistaient beaucoup sur les ports de bras, les ports de tête, la qualité du pied et du bas de jambe.

Juliette Rapenne, candidate au Prix de Lausanne 2021

Pour finir, vous êtes Gaynor girls pour la saison 2020-2021. Qu’est-ce que cela représente

J’avais été contactée par une boutique de danse qui connaissait les équipes de la marque Gaynor Minden, en pensant que mon profil pouvait les intéresser. J’ai passé les différentes étapes et j’ai finalement été sélectionnée pour être Gaynor girl 2020-2021. Pendant une saison, je représente la marque, mon parcours avec les pointes et ce que j’aime porter chez eux. Je représente aussi les valeurs de Gaynor Minden, à savoir la facilité qu’ont les danseuses à danser avec ces pointes. Leurs produits s’adaptent vraiment à tout le monde et c’est ce qui est génial : ils ne s’arrêtent pas sur un seul type de pied, ils s’adaptent à tous les profils.

 



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