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Rencontre avec Michele Esposito, lauréat du Prix de Lausanne 2017

Michele Esposito, 17 ans et demi, danseur italien étudiant à l’Académie de Danse de Zurich, a remporté le Prix de Lausanne 2017. Il avait choisi Solor de La Bayadère en variation classique et Nijinsky de John Neumeier en variation contemporaine. Rencontre avec ce jeune danseur plein d’avenir sur la scène du Théâtre de Beaulieu, quelques minutes après avoir reçu sa récompense.

Michele Esposito, lauréat du Prix de Lausanne 2017

 

Comment vous sentez-vous, alors que vous venez tout juste de gagner le 45e Prix de Lausanne ?

Je suis sous le choc ! Je n’arrive pas y croire. Quand le jury a prononcé mon nom, mon coeur s’est emporté et a battu la chamade tant c’était incroyable.

 

Comment vous êtes-vous senti pendant vos variations lors de la finale ?

Pour Solor, je me suis vraiment senti dans l’humeur et dans l’ambiance de ma variation. Mais ce que j’ai préféré, c’était la variation contemporaine, Nijinsky. Je me suis complètement senti dans le rôle, dans le personnage. Je me sentais véritablement fou, comme si je ne pouvais plus contrôler mes mouvements. J’étais vraiment dans l’esprit qui convenait. Déjà lors des sélections, avant même d’entrer en scène, je sentais toute la folie qu’avait Nijinsky en lui. À la fin, quand j’étais par terre, tremblant, je n’ai pensé qu’à une chose : juste à quel point c’était bien de vivre ce moment. 

 

Etiez-vous stressé en arrivant au théâtre au matin de la finale ?

Non, pas vraiment. Tout m’a paru facile à vrai dire, et très rapide. En fait, je le ferais volontiers une nouvelle fois si c’était possible ! Parce que c’est une expérience tellement géniale !

 

Pourquoi avoir choisi Solor pour votre variation classique ?

Mon professeur et moi-même étions tous les deux d’accord sur ce choix. Cette variation me permet, alors que je suis assez petit, d’occuper tout l’espace de la scène. Dès la première partie, c’est déjà presque un manège ! Et dans la dernière partie de la variation, je peux finalement vraiment montrer tout ce que j’ai. Dans l’ensemble je peux vraiment dire qu’elle était parfaite pour moi.

Michele Esposito, lauréat du Prix de Lausanne 2017

 

Et pourquoi avoir choisi Nijinsky pour votre variation contemporaine ?

Elle correspond assez à mon caractère. L’histoire de Nijinsky, sa vie, est quelque chose que je ressens, qui peut assez correspondre à ma façon d’être, ma personnalité. C’est très difficile à expliquer en fait… (tout sourire, il a la tête dans les nuages).

 

Comment avez-vous spécifiquement travaillé cette variation, où vous avez particulièrement brillé ?

En fait, je n’ai pas travaillé tant que ça cette variation, tous les jours pendant environ 30 minutes. J’avais commencé à la travailler plus longtemps au début, mais au bout d’un moment, au fil des corrections que j’ai assimilées, je savais ce que je devais exprimer et mon corps s’en rappelait.

 

Vous avez beaucoup de cours de danse contemporaine à l’Académie de Danse de Zurich ?

On ne fait pas particulièrement beaucoup de contemporain à Zurich, à vrai dire on n’en fait même peu. Mais moi, je suis quelqu’un qui bouge beaucoup naturellement, et l’expression par le biais de la danse moderne m’est assez naturelle. Je ne sais pas vraiment, mais on dirait que c’est dans mon corps.

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Qu’avez-vous préféré durant cette semaine au Prix de Lausanne ?

La scène, c’est quelque chose qui m’enthousiasme toujours. C’est là où l’on peut vraiment voir quels sont mes points forts, ce que je peux faire, et si je peux véritablement le faire. C’est l’endroit où je peux montrer, à la fois à moi-même et aux professeur.e.s qui me suivent depuis longtemps, ce dont je suis capable, et que je peux m’en sortir tout seul. Sinon, les cours de danse sont des moments que j’ai particulièrement appréciés. Les professeur.e.s étaient absolument géniaux, Patrick Armand en danse classique et Didy Veldman en danse contemporaine.

 

Quelle est la compagnie que vous aimeriez intégrer aujourd’hui ?

La compagnie de mes rêves serait le Het Nationale Ballet, d’abord avec le jeune ballet puis intégrer la compagnie principale par la suite. Au Het, ils ne dansent pas seulement du classique, mais aussi du moderne, du contemporain. Ils font vraiment les deux et c’est cela qui me plaît.

 

Entretien réalisé avec Fanny Utiger.

 

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