La Fille mal gardée revient sur la scène du Palais Garnier dès le 18 juin, pour une fin de saison festive. J’aime décidément beaucoup ce ballet, rempli de fraîcheur et d’humour.

A quelques heures de la première, gros plan sur les quelques distributions qui se partageront les 17 représentations. Sur le papier, il faut bien avouer qu’elles sont un peu décevantes. La Fille mal gardée est en général l’occasion pour l’Opéra de Paris de lancer de jeunes solistes dans le grand bain, en leur confiant des rôles principaux. Mais les prises de rôles ne sont pas nombreuses en 2012, et pas toujours excitantes. Deux distributions sortent tout de même du lot.

Myriam Ould Braham (Lise), Josua Hoffalt (Colas), Stéphane Phavorin (Mère Simone) et Simon Valastro (Alain) : les 18, 21 et 25 juillet.

Quelle jolie distribution pour la première ! Myriam Ould Braham est totalement irrésistible et délicieuse en Lise, le rôle lui va comme un gant. Josua Hoffalt est également très à l’aise en Colas, le rôle du jeune garçon bondissant. Avec les progrès qu’il a fait depuis 2-3 ans, sa prestations devrait être un joyeux moment. J’aime en plus beaucoup ce partenariat, trouvant les deux artistes très en harmonie et décidément bien assortis. Stéphane Phavorin et Simon Valastro sont tous les deux des habitués de leur rôle, qu’ils assurent toujours avec panache. Une belle distribution, brillante, équilibrée. S’il n’en faut choisir qu’une, c’est bien celle-là.

Variante : Myriam Ould Braham (Lise), Emmanuel Thibault (Colas), Stéphane Phavorin (Mère Simone) et Simon Valastro (Alain) : les 3, 11 et 14 juillet.

Emmanuel Thibault dans un rôle principal, c’est tellement rare que l’occasion a du mal à se laisser passer. J’imagine très bien le joli couple qu’il peut former avec Myriam Ould Braham. Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Thibault danse ce rôle, loin de là. Pour incompatibilité d’emploi du temps, je ne le verrais pas dans cette série, mais j’attends vos commentaires.

Muriel Zusperreguy (Lise), Florian Magnenet (Colas), Aurélien Houette (Mère Simone) et Allister Madin (Alain) : les 20, 23, 26 et 30 juin, le 5 juillet.

Muriel Zusperreguy est une danseuse attachante, toujours très investie dans ses rôles. Mais elle n’en est pas pour autant l’interprète de l’année, et je trouve que ses interprétations manquent parfois d’un peu de surprise, de piquant. Je ne suis pas non plus terriblement emballée par la prise de rôle de Florian Magnenet, danseur qui a un peu de mal à me toucher. Ce duo devrait s’acquitter de sa tâche avec beaucoup d’honnêteté, mais peut-être sans le brio de la première distribution. En fait, je trouve que ce quatuor est très intéressant par ses rôles secondaires. Allister Madin n’a pas si souvent l’opportunité que ça d’un rôle d’envergure, mais c’est un danseur qui se remarque, bon comédien. Aurélien Houette est en général très bon dans les rôles de demi-caractères, ils devraient apporter tout le sel à cette distribution.

Mélanie Hurel (Lise), Alessio Carbone (Colas), Eric Monin (Mère Simone) et Adrien Couvez (Alain) : le 28 juin, les 6, 10 et 12 juillet.

Mélanie Hurel est finalement la seule nouvelle Lise de cette série, et je trouve ça un peu dommage. Ce n’est pas forcément la danseuse qui me marque le plus. Alessio Carbone attire par contre beaucoup plus l’attention en Colas. On ne l’a quasiment pas vu sur scène la saison dernière, et c’est typiquement le rôle dans lequel il peut briller. Eric Monin fait sa prise de rôle pour la Mère Simone, tandis qu’Adrien Couvez reprend les traits d’Alain. Là encore, une distribution qui manque peut-être un peu de brillant, élément indispensable pour La Fille mal gardée.

Mathilde Froustey (Lise), Pierre-Arthur Raveau (Colas), Stéphane Phavorin (Mère Simone) et François Alu (Alain) : les 13 et 15 juillet.

La deuxième distribution à ne pas rater, peut-être même la première pour ceux et celles qui ont déjà beaucoup vu Myriam Ould-Braham et Josua Hoffalt. Il faut donc attendre les toutes dernières dates pour voir la distribution « Jeunes espoirs », très alléchante. Mathilde Froustey n’est plus vraiment une débutante. Elle a d’ailleurs déjà beaucoup dansé Lise, jusqu’au Bolchoï ! Mais ce n’est pas la même chose pour Pierre-Arthur Raveau, qui décroche ici son premier grand rôle, et qui devrait y être très intéressant. François Alu a aussi droit à un joli cadeau, avec sa prise de rôle d’Alain. Difficile, ce personnage demande de la technique et énormément de jeu d’acteur, il faut savoir faire rire ! Ces deux jeunes danseurs représentent véritablement le futur de la compagnie, les voir en pleine lumière promet une belle soirée.

Pour ma part, même si j’aime beaucoup ce ballet, je ne l’ai finalement que très peu vu. Je me fais donc une petite cure de Fille mal gardée en ce début d’été, avec des places pour les quatre principales distributions. Et vous, laquelle allez-vous voir ? Laquelle vous tente le plus ?