TOP

Saison 2012-2013 : la sélection danse contemporaine

Après l’agenda de la danse classique, voici les grands événement de la danse contemporaine qu’il ne faudra pas rater lors de cette saison 2012-2013. Le principe reste le même : trois grands événements majeurs, puis le choix d’un spectacle par mois, pour mieux faire le tri parmi la multitude de possibilités.

Pour plus de facilités de recherche personnelle, tous ces spectacles de danse contemporaine (dont j’ai là encore une vision assez large de l’appellation) se déroulent à Paris. Mais la plupart des pièces signalées tournent un peu partout en France. N’hésitez donc pas à aller faire un tour sur le site des compagnies pour voir leur agenda complet.

S’il n’y en avait que trois

Sous apparence de Marie-Agnès Gillot

Avec déjà quelques pièces à son actif, Marie-Agnès Gillot se lance enfin dans une création pour le Ballet de l’Opéra de Paris. Que sait-on déjà sur cette chorégraphie ? Qu’elle s’intitule Sous apparence, qu’elle sera dansée par dix femmes et dix hommes sur pointes, que la musique sera chantée par le Chœur Accentus et que les costumes seront signés de Walter Van Beirendonck. Le résultat est en tout cas très attendu, Marie-Agnès Gillot n’ayant pas l’habitude de faire les choses à moitié ou sans saveur. La soirée sera complétée par Un jour ou deux de Merce Cunningham, créé pour la compagnie dans les années 1970.

Du 31 octobre au 10 novembre 2012 au Palais Garnier.

Marie-Agnes-Gillot.jpg
– Le triptyque Akram Khan

Akram Khan a (au moins) deux grands talents : c’est un formidable danseur et un formidable chorégraphe. Cela tombe bien, il vient à Paris cette saison avec ses deux casquettes. Il sera d’abord seul en scène pour un solo au Théâtre de la Ville en décembre. Sa compagnie reviendra ensuite pour sa relecture du Sacre du Printemps au Théâtre des Champs-Elysées, puis le chorégraphe remontera sur scène, mais cette fois-ci en duo avec Sylvie Guillem. Si vraiment il n’en fallait qu’un, je vous conseillerai le deuxième spectacle.

Desh, du 19 décembre 2012 au 2 janvier 2013 au Théâtre de la Ville.

iTMOi, du 24 au 26 juin 2013 au Théâtre des Champs-Elysées.

Sacred Monsters, du 28 au 30 juin 2013 au Théâtre des Champs-Elysées.

– Le doublé Pina Bausch

Le Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch viendra pour deux spectacles en juin. La troupe présentera tout d’abord son célèbre Sacre du Printemps (2013, l’année du Sacre, souvenez-vous, il faudrait que je fasse un papier uniquement sur cet événement), avant d’enchaîner avec son non moins célèbre Kontakthof, l’une des œuvres majeures de la chorégraphe, S’il n’en fallait qu’un, je me dirigerait plutôt vers ce dernier, plus rarement donné.

Kontakthof, du 11 au 21 juin 2013 au Théâtre de la Ville.

Le Sacre du Printemps, du 4 au 7 juin au Théâtre des Champs-Elysées.


Le choix de septembre : Une nuit balinaise

Quand je disais que j’avais une vision assez large de la danse contemporaine… Ici, cela n’a même rien à voir, mais je ne savais vraiment pas dans quelle catégorie classer ce spectacle. « En 1931, le poète et homme de théâtre Antonin Artaud découvrit, dans le cadre de l’Exposition universelle de Paris, un programme de danse et théâtre de Bali. On sait, par ses écrits, à quel point le choc fut grand. Une nuit balinaise entend reconstituer une partie de ce programme quasi légendaire auquel assista Artaud, mais également présenter une succession de pièces chorégraphiques, théâtrales et instrumentales avec sur scène un véritable gamelan (ensemble musical traditionnel) ». Un spectacle rare.

Du 21 au 29 septembre 2012 au Théâtre de Chaillot.


Le choix d’octobre : Maguy Marin sous toutes ses formes

Le Festival d’Automne a décidé de fêter la chorégraphe Maguy Marin, avec pas moins de six de ses œuvres au programme. Cela commencera en octobre avec Faces par le Ballet de l’Opéra de Lyon, Nocturnes au Théâtre de la Bastille, et continuera jusqu’au mois de décembre avec sa Cendrillon, à Paris et en banlieue.

Six spectacles du 13 octobre au 15 décembre 2012, avec le Festival d’Automne.

Faces-Maguy-Marin.jpg
Le choix de novembre : Racheter la mort des gestes – Chroniques chorégraphiques 1 de Jean-Claude Gallotta.

Les nouvelles créations de Jean-Claude Gallotta, l’un des chorégraphes français les plus prolifiques de sa génération, sont toujours un événement. Celle de 2012 sera un peu particulière, comme un carnet de bord dansé, « chroniques chorégraphiées, comme les feuilles d’un carnet de route, avec des audaces, des incongruités, des raretés, des morceaux de bravoure, des souvenirs« .

Du 31 octobre au 10 novembre 2012 au Théâtre de la Ville.


Le choix de décembre : la soirée Forsythe/Brown par le Ballet de l’Opéra de Paris.

William Forsythe fait partie de mes chorégraphes fétiches, je ressorts en général enthousiaste de ses spectacles (cf la saison dernière). Les danseurs et danseuses de l’Opéra de Paris aiment visiblement beaucoup danser ses ballets, y trouvant une certaine liberté mêlée d’une implacable virtuosité. Cette danse, elle s’emballe, emporte, et devient tornade. Au milieu, il y aura une pièce de Trisha Brown à mourir d’ennui, mais ça vaut bien la peine.

Du 3 au 31 décembre au Palais Garnier.


Le choix de janvier : Trocadéro de José Montalvo

Pour être très honnête, le travail de José Montalvo n’est pas forcément celui qui me plaît le plus (quoique je ne l’ai jamais autrement qu’avec Dominique Hervieu). Mais il faut reconnaître que ses pièces ont en général les faveurs du public. Cette nouvelle création mélangerait Don Quichotte, la commedia dell’arte, le comique de geste… Quelque chose d’assez fun, qui se veut drôle en tout cas.

Du 11 janvier au 8 février 2013 au Théâtre de Chaillot.


Le choix de février : Ce que j’appelle oubli d’Angelin Preljocaj

Encore un chorégraphe qui crée l’événement à chacune de ses chorégraphies. Sa création 2012 est plutôt sombre, et s’inspire d’un fait-divers, l’histoire d’un jeune homme tué par quatre vigile de supermarché. La pièce a été donnée pour la première fois à la Biennale de la Danse de Lyon, et les premiers avis sont pour l’instant plutôt convaincus.

Du 23 février au 5 mars au Théâtre de la Ville.


Le choix de mars : Rodin et son Eternelle Idole par le Eifman Ballet Théâtre de Saint-Pétersbourg

Le Eifman Ballet Théâtre de Saint-Pétersbourg ne vient pas forcément très souvent en France, mais ses spectacle provoque en général l’enthousiasme. Il s’agira ici d’un ballet en deux actes sur Rodin, par le chorégraphe et directeur de la troupe Boris Eifman.

Du 16 au 18 mars au Théâtre des Champs-Elysées.


Le choix d’avril : la Troisième Symphonie de Gustav Mahler de John Neumeier par le Ballet de l’Opéra de Paris

Lors de son entrée au répertoire il y a quelques saisons, cette œuvre avait créé l’engouement dans le public. Chorégraphie marquante, musique poignante et distributions idéales, on en redemande ! Il faut d’autant plus en profiter que, pour des raisons de droits, cette pièce ne devrait pas être reprise par la troupe parisienne avant pas mal de temps.

Du 9 avril au 12 mai à l’Opéra Bastille.

Troisieme_Symphonie_de_Gustav_Mahler.jpg
Le choix de mai : L.A. Dance Project de Benjamin Millepied

L’année dernière, Benjamin Millepied a lâché son poste de Principal au New York City Ballet pour devenir chorégraphe à plein temps. Il a créé sa compagnie, L.A. Dance Project, qui viendra donc à Paris pour la première fois. Et le programme est alléchant : une œuvre de Millepied (bien sûr), Winterbranch de Cunningham et une création de William Forsythe, soit un solo fait sur mesure pour le danseur.

Du 23 au 25 mai 2013 au Théâtre du Châtelet.

Le choix de juin : le Béjart Ballet Lausanne

La troupe de Maurice Béjart passe régulièrement par la France, au moins une fois par an. Mais l’œuvre présentée lors de ce spectacle, Light (créée en 1981) n’a pas été vue depuis bien longtemps. « Deux villes sur l’eau. Venise, et loin San Francisco ; entre les deux villes un pont, tel le Rialto. L’Arc-en-ciel  sur lequel des garçons et des filles dansent. Ces deux villes s’enfoncent  dans l’eau soudain, mais de la mer une plateforme lumineuse surgit et s’envole vers le ciel portant des êtres qui tournent inlassablement dans la lumière« .

Du 6 au 15 juin au Théâtre de Chaillot.


Le choix de juillet : Montpellier Danse

Bien sûr, à ce moment de la saison, on ne sait ni les dates précises du festival, et encore moins sa programmation. Mais Montpellier Danse est ce que l’on appelle une valeur sûre dans la danse contemporaine, invitant chaque année les troupes et les chorégraphes qui comptent dans le monde de la danse.

Et vous, quel est votre programme danse contemporaine cette saison ? Quel spectacle vous tente ?

Commentaires (8)

  • Pour moi ce sera Kylian à Lyon (One of a kind du 19 au 23 septembre), Paris (Kagu du 1er au 17 février) et Bordeaux (Petite Mort du 16 au 25 mars) sinon rien !
    C’est risqué de recommander des spectacles contemporains – et si on n’est pas satisfaits, on a le droit de revenir faire des réclamations ici ?

    Répondre
  • Cathy Trigano

    =D> w ouah!!!! merci pour ce programme j aimerai tout voir !j espere ne rien rater!

    Répondre
  • Joelle

    Destination Bali sur fond de Palais de Chaillot samedi prochain !!! =D>

    Répondre
  • @ Pink Lady : Alors pas de réclamation, mais on peut venir râler sur le spectacle en commentaire pour se défouler 😉

    @ Cathy Trigano : Difficile de tout voir, mais pas impossible ?

    @ Joëlle : Hâte d’avoir votre avis ! Ce spectacle vaut le détour je pense.

    Répondre
  • Dommage de lire ici que l’on s’ennuie à mourir d’ennui avec Trisha Brown… prenez le temps du « release » si cher à la chorégraphe… rien n’y est ennuyeux !
    Mais après tout, les mêmes qui idolâtrent Pina auhourd’hui, lui lançaient oeufs et tomates il n’y a pas si longtemps de ça…. et quand la compagnie de Merce, invitée début 90, à Garnier, on entendait « Dupond démission »…
    Que dis-je là ! les habitués de Garnier, mieux que quiconque, savent reconnaître la « vraie » danse… je me dois de me taire. ](*,)

    Répondre
  • @Kreul : Les habitués de Garnier sont bien ceux-là même qui ont invité Pina Bausch, Merce Cunningham et Trisha Brown à l’Opéra de Paris ? J’en déduis que ce sont des admirateurs invétérés de ces trois chorégraphes, et pourtant, bien que je fréquente la salle assidûment, je m’ennuie à mourir avec chacun des trois. Se pourrait-il que tous les habitués de Garnier n’aient pas le même avis ?

    Répondre
  • kreul

    Invitation en fin de carrière, lorsque ces chorégraphes n’avaient (ou n’ont) plus rien à prouver !!! votre déduction est fort hasardeuse, je vous en laisse responsable. D’autant que je ne suis pas aussi sûr que vous que les spectateurs de ces chorégraphes soient ceux des « ballets classiques », il suffit de lire ici ou là ou d’entendre dans les couloirs de l’Opéra les propos écrits/tenus par les habitués comme vous dites.
    Que vous me citiez l’invitation d’un Forsythe en 1987 ou d’un Bagouet ou encore la nomination d’une Carlson comme relevant de l’avant-garde ou de la prise de risque, je vous l’accorde et vous soutiens. Me dire que les « habitués » de Garnier invitent Pina et autres… soyez sérieuse ! Ils subissent…
    Evidemment que vous avez le droit d’avoir votre opinion, je ne le conteste pas mais reconnaissez que parce que vous vous définissez comme balletomania vous considérez le contemporain de haut…
    Ne vous méprenez pas, je fais des centaines et des milliers de kms pour voir ce que vous appelez du « classique »… personnellement, je vais voir de la danse….
    Je vous laisse avec vos étiquettes. Bien à vous.

    Répondre
  • Vous avez une façon péremptoire de penser à la place des gens et de leur imposer les idées que vous avez fabriquées pour eux qui frise la malhonnêteté intellectuelle. Il me semble que c’est vous qui collez des étiquettes au gré de vos préjugés. Que vous sachiez mieux que moi « ce que j’appelle du classique » ou « ce que je définis comme balletomania », alors qu’un simple clic vous aurait indiqué que je parcours moi aussi des milliers de kilomètres pour aller voir… du contemporain (oups) en dit long sur la portée de vos jugements.
    J’ai toujours vu les mêmes habitués à Garnier, que ce soit pour le contemporain ou le classique. Mais peut-être était-ce différent il y a 30 ans ? Il semblerait qu’aujourd’hui les balletomanes soient simplement curieux de découvrir l’ensemble des œuvres qu’on leur propose. La dernière reprise du Sacre de Pina Bausch a été un énorme succès et vu l’extrême difficulté d’obtenir des places pour aller voir Merce Cunningham au Théâtre de la Ville (où l’on croise bizarrement les mêmes habitués qu’à Garnier) j’ai du mal à voie où est le snobisme.
    En fait, vous allez rire, mais j’ai toujours eu tendance à considérer que le ballet classique était bon pour le peuple, les faibles d’esprit, prompts à se laisser séduire par quelques tutus… comme moi, alors que la danse contemporaine morbide et hyper-intellectualisée telle qu’on la conçoit en France relevait de la conception élitiste de l’art d’un tout autre genre de spectateur…

    Répondre

Poster un commentaire