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CNAC, 24e promotion et son spectacle Pulsions

Pulsions, par les étudiants et étudiantes de la 24e promotion du Centre national des arts du cirque, à l’Espace chapiteaux du Parc de la Villette. Avec Elise Bjerkelund Reine, Emanuel Breno Caetano, Camille Chatelain, Jonas Leclere, Juan Manuel Rueda, Simon Bruyninckx, Arne Sabbe, Laura Colin, Coraline Léger, Marine Fourteau, Angèle Guilbaud, Liza Lapert, Marcel Vidal Castells,  Josa Kölbel, Bellina Belinda Sörensson, Coline Mazurek et Valentin Verdure. Jeudi 17 janvier 2013. 

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La 24e promotion du Centre national des arts du cirque (CNAC) est de sortie en ce frigorifique mois de janvier. Le CNAC est une école supérieure de cirque unique en Europe, où l’on apprend aussi bien à voltiger qu’à construire un spectacle, jongler ou monter un chapiteau. Et avec en tête l’idée que le cirque du XXIe siècle doit aller chercher d’autres pistes, sortir des sentiers battus. Le « Nouveau Cirque » comme on l’appelle, où les artistes se servent des disciplines traditionnelles circassiennes pour raconter une histoire, et trouver une autre forme à ces numéros déjà vus.

Pulsions, nom du spectacle de cette 24e promotion du CNAC, répond parfaitement à ce cahier des charges. Trapèzes volants, mâts chinois, contorsions ou bascules s’enchaînent dans un univers séduisant, poétique et déjanté à juste dose. L’on est surpris par la dextérité des artistes, mais aussi par les étonnements visuels, les trouvailles de portés ou les enchaînements burlesques (qui tombaient parfois un peu à plat, mais qui ne tente rien n’a rien).

Le travail sur trapèze était particulièrement intéressant. Le spectacle commence ainsi par un numéro de voltige impressionnant, où la gestuelle est à la fois précise et gracieuse, presque naturelle. Un duo de filles sur trapèze fixe montrait ensuite beaucoup d’idées dans les portés et les prises de main, tandis qu’un solo sur trapèze volant donnait l’impression de partir dans les airs, tant la jeune artiste semblait heureuse d’aller si haut, jusqu’à presque toucher le chapiteau. On note aussi un drôle numéro de vélo acrobatique, où l’élève envoie balader son professeur tout droit sorti de Black Swan, ou le travail de la corde.

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Question ambiance, le spectacle ressemble en fait beaucoup à ses interprètes, à savoir des jeunes de 20 ans. Tout commence donc bien sûr par une fête arrosée et bruyante sur fond de techno mise à fond. La suite part un peu en vrille, et le fil de la trame se découd régulièrement, mais tout comme l’est un être de 20 ans, pas encore construit. Il y a dans ce spectacle la joie de vivre et la fraîcheur de la jeunesse, toujours irrésistible. Il y a aussi le certain mal-être de cet âge, des questions qui se posent mais dont, passé cette anniversaire, on ne se sent pas forcément concerné. Et puis Pulsions provoque aussi quelques exaspérations. Vous qui êtes comme moi, qui avez soufflé vos 30 bougies, ne dîtes pas le contraire. U-e jeune de 20 ans, parfois, ça vous énerve (et pas seulement par jalousie). C’est souvent une attitude qui veut un peu trop plaire, le souci de trouver la musique parfaitement à la mode, un éparpillement qui parfois fatigue, des rébellions qui ne veulent rien dire, ou en tout cas qui n’évoquent plus grand chose.

Pulsions est un spectacle d’une promotion, et donc d’une génération, qui peut-être ne s’adresse véritablement qu’à ses congénères. Les enfants y verront ce qu’ils ont envie de voir, et les vieux croûtons, s’il lèveront les yeux au ciel et hausseront les épaules par moment, se laisseront séduire par l’énergie et la virtuosité de la jeunesse.

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Je termine cette chronique par un petit coup de gueule sur un passage très particulier du spectacle. Un duo met à un moment en scène un couple d’acrobates, qui mime un mari battant sa femme. Psychologiquement, cela suit ce qui se passe parfois dans la vraie vie, à savoir l’homme qui alterne moments de câlin et coups sur la figure. Physiquement, avec l’aide des acrobaties, c’était très bien trouvé, et j’aurais applaudi s’il s’agissait de dénoncer ces crimes. Sauf que le metteur en scène cherchait avant tout à rendre cette scène poétique, jolie, voir presque drôle. Et le franchissement de cette limite m’a profondément mise mal à l’aise.

Pulsions par la 24e promotion du CNAC, jusqu’au 10 février au Parc de La Villette

Comments (1)

  • Lola

    Je n’ai pas vu le spectacle mais j’essaie d’imaginer la scène dont tu parles à la fin de cet article : je pense que j’aurais été tout aussi mal à l’aise ! Dommage pour le spectacle

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