[Photo] La soirée Jerome Robbins du Ballet de l’Opéra de Paris – En Sol / In the Night / The Concert
Le Ballet de l’Opéra de Paris a occupé le Palais Garnier en automne avec un programme dédié à Jerome Robbins. Une soirée regroupant trois ballets du chorégraphe américain : En Sol, In the Night et The Concert. Retour en images sur les différentes distributions qui se sont succédé, et en mots sur quelques castings que l’équipe de DALP a pu voir.
Diaporama-photo des différentes distributions du programme Jerome Robbins à l’Opéra de Paris :
La rédaction est déjà revenue en détail sur une distribution complète. Place à deux autres soirées.
« Chaque ballet est un rite puissant qui évoque une réponse face à la vie qui ne peut être exprimée par des mots, mais qui est comprise uniquement grâce à des séquences de mouvements. Un ballet est un rituel d’exorcisme : il s’accomplit par la magie du mouvement« . De magie du mouvement, il a été question dans ce programme consacré à Jerome Robbins. Ces représentations ont confirmé que l’œuvre du chorégraphe seyait bien à toutes les générations de danseuses et danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris. Et s’il ne fallait évoquer qu’en un seul mot la soirée à laquelle j’ai assisté, joie serait celui qui me viendrait naturellement à l’esprit. Car si parfois la mélancolie s’invite, elle ne vient jamais assombrir l’ensemble.
Dans En sol, la compagnie laisse entrer le soleil sur le plateau. Difficile de résister à cette ambiance balnéaire, légèrement surannée. Ils sont une douzaine en costumes de bain s’amusant comme des enfants à dérouler une chorégraphie sautillante. Hugo Marchand se joint à eux et c’est un plaisir de le voir prendre goût à cette légèreté. Tout comme de le voir associé à Hannah O’Neill, impeccable dans ce registre néo-classique. Bien assorti, le duo insuffle au long pas de deux du second mouvement une sensualité toute en retenue. Les amours d’été, c’est du sérieux !
Love is in the air pourrait être le sous-titre de In the night qui évoque les différents cycles de l’état amoureux. Ce soir-là, la distribution est idéale. Il m’est quasiment impossible de départager les trois couples tant chacun excelle dans l’histoire qu’il raconte. Merveilleux Sae Eun Park et Paul Marque dans le couple en mauve qui joue divinement avec les ambivalences de la naissance du sentiment amoureux. Captivants Ludmila Pagliero et Mathieu Ganio dans le deuxième pas de deux qui irradient d’une maturité sereine, traversée d’élans encore vifs. Explosifs Amandine Albisson et Audric Bezard qui irriguent ce troisième duo amoureux d’une fougue électrique traversée de non-dits et de trahisons. Un feu d’artifice.
Enfin, The Concert fait office de « cherry on the cake« . Espiègle, tendre, volontairement kitsch, ce ballet se déguste avec un plaisir certain d’autant que sous la farce se cachent aussi des moments de poésie dansée comme la scène avec les parapluies. Le plus appréciable est que cette succession de saynètes parodiques fournit le prétexte aux interprètes de montrer des facettes insoupçonnées. Ainsi Léonore Baulac est tout simplement irrésistible de drôlerie en diva capricieuse. Tout comme Marine Ganio en fille à lunettes. On repart le sourire aux lèvres, se demandant pourquoi l‘humour ne s’invite pas plus souvent sous les ors du Palais Garnier.
Représentation du 30 octobre 2023.
Claudine Colozzi
En Sol sait décidément être plaisant. À mon tour de (re)tomber sous le charme de ce ballet, à l’ambiance balnéaire et aux accents de comédie musicale. Le corps de ballet s’en empare avec brio, se faisant visiblement plaisir avec cette danse presque jazzy et cet humour sous-jacent. Dès son entrée, Myriam Ould-Braham est dans le ton avec son glamour discret mais bien présent, son charme naturel et sa danse si musicale. Germain Louvet y est plus premier degré – presque trop sérieux – mais ses lignes et son sens du legato font le reste. Malheureusement, leur pas de deux tombe un peu à plat. Entre deux jeux de baigneurs et baigneuses, ce duo est comme une grande parenthèse romantique. Si les deux artistes sont en harmonie, les portés assurés et la danse fluide, il manque comme une fougue, un coup de vent, un appel pour réveiller tout ça. Cela reste trop sage et sans vraiment de connexion. Et c’est bien par le corps de ballet que ce En Sol trouve sa véritable dynamique.
Ce sont ensuite les danseuses qui ont porté In the Night, dans une distribution inédite et prometteuse. Bianca Scudamore fut souveraine dans le premier pas de deux, mêlant à sa juvénilité des accents de mélancolie qu’on ne lui connaissait pas forcément. Cet éveil à l’amour sonnait comme une renaissance après une rupture, où l’on est presque étonné de retomber amoureuse. Alors que la danseuse reste souvent dans un registre de jeune fille en fleurs, cette maturité différente fut la bienvenue. Héloïse Bourdon resta impériale dans le deuxième pas de deux, altière, présente, puis tout à coup espérante et à la sensibilité différente quand le vent de la passion semble doucement recommencer à souffler. Bleuenn Battistoni joua avec malice la carte de la drama queen pour le troisième pas de deux, intense et virtuose. Parfois à la limite du second degré, donnant une nouvelle saveur à ce duo si attendu. À leurs côtés, ces messieurs, ont eu un peu de mal à exister. Guillaume Diop (au début) puis Thomas Docquir (à la fin) furent des partenaires attentifs et sérieux dans les portés vertigineux, sans à-coups ni frayeurs. Mais ils n’arrivèrent pas à imprimer leur place dans la dramaturgie. Audric Bezard montra plus d’expérience et d’enjeu face à Héloïse Bourdon, mais restant tout de même dans une certaine discrétion, avant tout soucieux de faire briller sa partenaire.
Je n’ai pas grand-chose à ajouter à The Concert. Drôle, charmant, bien évidemment. Un peu léger aussi peut-être, les gags ne font plus vraiment effet après deux ou trois visionnages. Mais pour des retrouvailles – voilà longtemps que je n’avais vu ce ballet à l’Opéra de Paris – il est difficile de bouder son plaisir. Comme dit plus haut, Léonore Baulac y est tout simplement parfaite, avec un sens du comique irrésistible qu’on ne lui connaissait pas forcément, tandis que Héloïse Bourdon et Arthus Raveau sont décapants en couple au bord de la rupture. Mais c’est bien toute la distribution qui reste au diapason, montrant encore une fois le vif plaisir qu’a la compagnie parisienne à se glisser dans les ballets du maître américain.
Représentation du 8 novembre 2023
Amélie Bertrand
Anna Sihra Boparai
Ballet choreographies j adore
Samaniego
Jamais assez de places.. dommage
LeguayBordone
Jérôme Robbi.ns. et Balanchine
Des choregraphies DIVERTISSANTES PLEINES D HUMOUR. TRES MUSICALES
BALANCHINE VOULAIT. AVEC LA DANSE. DONNER À VOIR LA MUSIQUE. BRAVO
Grisi
Dans la photo n°8 (The Concert), je ne reconnais pas Fabien Révillion. N ‘est-ce pas plutôt Cyril Mittilian ?