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Saison 2012-2013 : le Ballet du Capitole de Toulouse

Gros changements à venir pour le Ballet du Capitole de Toulouse. Après 18 ans à sa tête, Nanette Glushak laisse en effet sa place à un nouveau directeur, l’ancien danseur Etoile du Ballet de l’Opéra de Paris Kader Belarbi.

Cette saison 2012-2013 est donc bien différente des précédentes. La troupe était avant spécialisée dans le répertorie néo-classique américain, Balanchine et Robbins. Avec ce changement de direction, la compagnie a été plus ou moins obligée de changer son répertoire. Des tournées à l’étranger pourraient également être de nouveau programmées.

L’effectif a également été revu. Dix artistes ont dû partir, six nouveaux et nouvelles sont arrivé-e-s, dont une ancienne soliste du Ballet Nice Méditerranée et Gaëla Pujol (sœur de), soliste au Ballet de Berlin.

Pour sa première saison, Kader Belarbi a prévu un programme plutôt équilibré : deux soirées classiques, un ballet contemporain et trois soirées mixtes. Remaniement du répertoire oblige, pas mal de création et de nouveautés sont prévus. Au final, voilà une saison qui fait envie, même si l’on regrette l’absence des ballets américains.


Soirée Stravinski et la danse

Trois ballets : Pulcinella de Nils Christe (entrée au répertoire), Symphonie des Psaumes de Jiří Kylián (entrée au répertoire) et Les Noces de Stijn Celis (entrée au répertoire).

Du 24 au 28 octobre 2012, cinq représentations au Théâtre du Capitole.

Orchestre national et Chœur du Capitole, direction musicale Tugan Sokhiev.

Une grande soirée qui réunit tous les artistes du Théâtre du Capitole. Nils Christe, chorégraphe dans une veine plus classique, revisite la Commedia dell’arte dans Pulcinella. Jiří Kylián signe pour sa part une pièce « spirituelle, dans un espace délimité par des tapis persans et des chaises aux allures de prie-Dieu« . Je ne connais pas le dernier ballet, si ce n’est la version d’Angelin Preljocaj. Le tout sur la belle musique de Stravinski. Une soirée plutôt contemporaine, et qui devrait être riche artistiquement.

 

Soirée Frictions

Trois ballets : Etranges voisins de Kader Belarbi (création mondiale), La Stravaganza d’Angelin Preljocaj (entrée au répertoire) et Walking Mad de Johan Inger (entrée au répertoire).

Du 5 au 9 décembre 2012, cinq représentations à la Halle aux Grains.

Soirée résolument contemporaine, et qui permet à Kader Belarbi de créer une nouvelle œuvre pour le Ballet du Capitole. Le programme indique qu’Etranges Voisins est une création, on trouve pourtant sur le net ce ballet dansé par les élèves du CNSM de Lyon.  Programme étonnamment abstrait et pas forcément facile d’accès pour une série d’avant-fêtes de fin d’année.

Soirée Rythmes de danse

Trois ballets : Entrelacs de Kader Belarbi (entrée au répertoire), The Vertiginous Thrill of Exactitude de William Forsythe et A.U.R.A. de Jacopo Godani (entrée au répertoire).

Du 21 au 24 février 2013, cinq représentations à la Halle aux Grains.

Au vu des vidéos, Entrelacs semble être un ballet résolument contemporain. The Vertiginous Thrill of Exactitude de William Forsythe est un petit régal, et je ne connais pas A.U.R.A. de Jacopo Godani. C’est en fait en découvrant cette troisième série mixte que l’on regrette les Balanchine et compagnies. Les trois premiers programmes se ressemblent pas mal finalement, malgré la diversité des chorégraphes.

 

Napoli / La Fille mal gardée

Du 28 au 31 mars 2013, cinq représentations au Casino-Théâtre Barrière.

Extrait de l’acte III de Napoli d’Auguste Bournonville (entrée au répertoire) et l’intégralité de La Fille mal gardée dans la version d’Ivo Cramér d’après Jean Dauberval (entrée au répertoire).

Orchestre de chambre de Toulouse, direction musicale Enrique Carreón-Robledo.

Voilà une belle soirée de danse classique qui s’annonce. Le troisième acte de Napoli, s’il est bien dansé, est un vrai régal. Cette version de La Fille mal gardée me rend également très curieuse. D’après ce que j’ai compris, le chorégraphe Ivo Cramér a essayé de se rapprocher au maximum de ce que devait être le ballet au moment de sa création, à savoir en 1789. Je me demande donc si l’on peut véritablement parler de “danse classique” comme on a l’habitude d’employer cette expression, je ne suis pas sûres que les danseuses soient sur pointes.

 

Le Corsaire

Création mondiale de Kader Belarbi, à partir du ballet de Joseph Mazilier.

Du 16 au 19 mai 2013, cinq représentations au Théâtre du Capitole.

Orchestre national du Capitole, direction musicale David Coleman.

Le ballet Le Corsaire fait partie des grands classiques du répertoire, qui sera donc ici revisité par Kader Belarbi. Ce dernier devrait prendre pas mal de libertés avec l’histoire initiale. Le résultat devrait en tout cas rester dans une veine classique, si l’on en croit le programme, décrivant cette création comme “un grand ballet épique, académique autant qu’orientaliste”, avec une chorégraphie qui “joue sur la virtuosité des ensembles et des variations solistes”.

Je ne sais pas si cela peut donner un avant-goût, mais Kader Belarbi avait chorégraphié un “Bal oriental” pour le film Aurore, avec Marie-Agnès Gillot en danseuse principale, à voir sur Youtube.

 

Oyster

Ballet de Inbal Pinto et Avshalom Pollak (entrée au répertoire).

Du 27 au 30 juin 2013, quatre représentations au Casino-Théâtre Barrière.

Oyster est inspiré d’un conte de Tim Burton. Il s’agirait d’une “revue dansée s’attachant à mêler dans la plus grande originalité la danse classique, la danse contemporaine, les arts du cirque, le mime et le théâtre” (rien que ça).

 

Deux expositions en lien avec la danse sont également organisée au cours de la saison.

Les Ballets Russes et la modernité est ainsi à voir du 24 septembre 2012 au 2 janvier 2013 au Théâtre du Capitole. Dessins, vidéos, photos, témoignes ou costumes retraceront l’histoire de cette compagnie qui a révolutionné la danse.

Une exposition Une journée avec le Ballet du Capitole s’installera pour sa part en mars au Centre d’animation Soupetard, et en mai au Centre culturel Alban-Minville. Photographies et textes retraceront la vie quotidienne de la compagnies, des coulisses à la scène en passant par les loges, les cours du matin ou les répétitions.

Pour conclure, il faut souligner les véritables efforts du Ballet du Capitole pour s’ouvrir au public. Chaque série de spectacles est en effet accompagnée de quatre ou cinq activités : conférences, répétitions publiques, projections de films, lectures… dont certains sont spécialement étudiés pour les enfants.

La saison 2012-2013 complète (opéra, danse, concert, théâtre) est à retrouver sur le site du Théâtre du Capitole.

Et vous, quel spectacle vous attire dans cette programmation ?

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